Football - Après le match nul face à la Suisse, tout est à refaire pour les Bleus La France pense d’abord gagner contre Chypre

Diminués par les pépins de santé et les forfaits, les Français affirment vouloir avant tout s’attacher à obtenir une victoire, aussi courte soit-elle, demain soir lors de leur dernier match des éliminatoires face à Chypre. Pour être assurés de terminer en tête du groupe 4 et pallier une possible victoire de la Suisse en Irlande, les Bleus devraient réussir un « carton » contre les Chypriotes. Mais au terme d’une semaine de préparation qui a consisté à ménager les uns et à rassurer les autres, la France a revu ses ambitions à la baisse. « Nous savons que pour être sûrs de se qualifier, il faut marquer quatre buts de plus que les Suisses », a rappelé le sélectionneur Raymond Domenech. « Les joueurs ont dans la tête toutes les options. » « Mais nous savons aussi qu’il faut avant tout gagner, et ce quel que soit le résultat de l’autre côté (à Dublin) », a-t-il ajouté. Le stratège tricolore affirme que demain soir, pendant le match, il ne se tiendra pas informé de l’évolution du score en Irlande. « À quoi cela pourrait-il me servir ? Si les Irlandais mènent 1-0, on ne va pas s’arrêter de jouer pour autant. On verra où on en est dans les dix dernières minutes », a-t-il dit. Les Suisses bénéficiant d’une meilleure différence de buts, ils termineront en tête de la poule s’ils s’imposent à Lansdowne Road et que la France se contente d’un petit résultat contre les Chypriotes. Tourner la page « Il ne faut pas sous-estimer Chypre », a prévenu le milieu de terrain Patrick Vieira. « C’est une équipe qui a beaucoup progressé tactiquement et qui possède deux ou trois joueurs capables de marquer des buts. » Yannis Okkas, le meilleur buteur de la sélection, sera toutefois suspendu pour la rencontre. « Ils peuvent être très difficiles à jouer. Les Suisses n’ont gagné que 1-0 chez eux, un but en toute fin de partie », a rappelé l’ancien capitaine des Bleus. « Donc croire qu’on va leur passer quatre, cinq ou six buts serait une erreur », a-t-il ajouté. Privés de leurs deux meilleurs attaquants, David Trezeguet et Thierry Henry, les Français n’ont sans doute pas les moyens d’une telle ambition. Aussi, quand on leur demande de formuler un pronostic sur leurs chances d’accéder directement à la Coupe du monde, se montrent-ils prudents. « Entre nous et les Suisses, je crois que c’est du 50-50 », a estimé Vieira. « Nous devons battre Chypre pour nous qualifier et les Suisses ont les moyens d’aller s’imposer en Irlande. » Un peu plus optimiste, Claude Makelele, suspendu pour la rencontre de demain, pense que les Français possèdent malgré tout un petit avantage. « Notre match est décisif, mais celui des Suisses l’est également », a noté le milieu de terrain. « Ils sont dans une situation plus critique que nous. » Après avoir entrevu la qualification samedi en Suisse, les Français vont tenter de soigner leur moral autant que leurs ennuis physiques. « Nous étions à dix minutes de l’Allemagne », a noté Vieira. « Nous sommes revenus à 90 minutes. Mais cela ne change rien. Nous n’avons pas le choix. Il faut gagner. » Marqué par l’élimination de novembre 1993, Domenech a précisé qu’il allait accorder une attention particulière à l’état psychologique de ses protégés. « Le plus difficile pendant les deux jours qui viennent est de surmonter la déception du résultat obtenu à Berne », a-t-il expliqué. « On y a cru et maintenant, il faut vite tourner la page et passer au match suivant. »