Rechercher
Rechercher

Actualités

Immigration clandestine - Moratinos est attendu aujourd’hui à Rabat Le Maroc va construire un mur de défense autour de Melilla

Le Maroc estime que l’Europe doit prendre ses responsabilités pour juguler le flux d’émigrants africains, au moment où la communauté internationale s’émeut du sort de ces clandestins qui se jettent désespérés contre les clôtures qui les séparent de l’Eldorado. Le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, est pour cela attendu aujourd’hui au Maroc. Parallèlement, Rabat compte ériger un mur autour de Melilla pour empêcher les illégaux d’y avoir accès. «L’Europe ne peut pas se décharger sur le Maroc, lui-même victime de ces flux migratoires », a déclaré à l’AFP une source gouvernementale marocaine, au lendemain de l’appel urgent lancé par le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan aux gouvernements pour qu’ils « recherchent les moyens d’œuvrer ensemble à une gestion plus efficace des migrations ». Le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) a entamé des discussions avec l’Espagne et le Maroc pour s’assurer que les réfugiés figurant parmi les centaines de personnes essayant de pénétrer dans Ceuta et Melilla bénéficient d’un traitement équitable. En outre, le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, est attendu aujourd’hui au Maroc. « Nous allons discuter ensemble des moyens de résoudre un phénomène – l’immigration clandestine – qui ne concerne pas seulement Rabat et Madrid, mais à la fois l’Afrique et l’Europe », a ajouté la source gouvernementale marocaine. Madrid et Rabat comptent sur ce point réclamer la « mobilisation urgente » des humanitaires internationaux pour porter assistance aux illégaux, a rapporté hier le journal espagnol El Mundo. Ce sera « la priorité » de la visite de M. Moratinos, qui espère conclure un « accord politique » en ce sens avec son homologue marocain, indique le journal. La vice-présidente du gouvernement espagnol, Maria Fernandez Teresa de la Vega, a confirmé que l’Espagne avait « demandé l’intervention » de l’Organisation internationale des migrations. Selon El Mundo, Madrid veut également presser Bruxelles de lancer un « vaste plan européen » qui comprendrait des mesures sur l’immigration concernant les pays d’origine, de transit et de destination. Parallèlement, l’armée marocaine va ériger un mur et creuser un fossé autour d’une partie de l’enclave espagnole de Melilla pour empêcher les émigrants africains de s’infiltrer dans cette localité, a indiqué samedi à l’AFP un officier de gendarmerie sur place. « Les Subsahariens viennent en grand nombre ici, mais lorsqu’on les renvoie vers la frontière algérienne d’où ils sont venus, les médias crient au scandale ! Et bien, le Maroc a décidé de renforcer ce secteur pour les dissuader de venir ici », a-t-il déclaré sur un ton furieux. Entre-temps, un nouveau groupe de 140 clandestins devait être évacué hier de Melilla vers des centres d’hébergement de la péninsule ibérique. Une centaine de clandestins ont déjà été évacués samedi vers le continent à bord de deux avions affrétés par le ministère espagnol de l’Intérieur. Ces transferts visent à décongestionner le Centre temporaire d’accueil d’immigrants de Melilla. De son côté, le ministre espagnol de l’intérieur, José Antonio Alonso, a averti que les immigrants qui entrent sans papiers en Espagne doivent savoir qu’ils seront « immédiatement » expulsés. Pour sa part, le chef de l’opposition espagnole, Mariano Rajoy, s’est prononcé en faveur de « l’expulsion immédiate, mais pas d’abandonner dans le désert » les clandestins. Les clandestins expulsés doivent être refoulés vers leur pays d’origine, et pour cela le gouvernement doit signer de nouveaux accords de rapatriement bilatéraux, a-t-il estimé. L’association espagnole SOS Racismo a indiqué hier que quelque 2 400 illégaux ont été convoyés par bus aux confins sud du désert marocain par les forces de sécurité marocaines depuis la fin de la semaine dernière. À ce sujet, les autorités algériennes continuent à observer le silence sur le sort des centaines d’émigrés livrés à leur sort à la frontière maroco-algérienne, seule la presse évoquant le sujet en accusant le Maroc « de se défausser sur l’Algérie » dans cette crise.
Le Maroc estime que l’Europe doit prendre ses responsabilités pour juguler le flux d’émigrants africains, au moment où la communauté internationale s’émeut du sort de ces clandestins qui se jettent désespérés contre les clôtures qui les séparent de l’Eldorado. Le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, est pour cela attendu aujourd’hui au Maroc....