SYRIE - Consultations dans le cadre de l’article IV En signe d’ouverture, Damas autorise la publication du rapport du FMI

Le Fonds monétaire international vient de publier sur son site Internet le rapport de sa mission d’exploration annuelle en Syrie, dans le cadre des consultations prévues par l’article IV de sa charte. Une telle publication se fait sur autorisation expresse du pays concerné. En la donnant pour la première fois, Damas semble une fois de plus chercher à lancer un signe d’ouverture économique, alors que la Syrie fait l’objet de pressions politiques croissantes de la part de la communauté internationale. Le vice-Premier ministre syrien, Abdallah Dardari, qui est le principal promoteur de la volonté de libéralisation économique du pays, avait annoncé l’initiative il y a un mois, en énonçant la stratégie de réformes du gouvernement, dans le cadre d’une conférence réunissant des économistes particulièrement critiques sur la question. Dans son rapport de 66 pages, qui conclut une mission achevée le 2 mai dernier, le FMI estime que la relance de l’activité syrienne devrait se poursuivre en 2005, après une reprise en 2004, « malgré un environnement international troublé ». À moyen terme toutefois, le FMI souligne que la Syrie devra faire face à des déséquilibres majeurs, que ce soit au niveau de son budget ou de sa balance des paiements, en raison de la baisse de ses réserves et de sa production pétrolière. « En l’absence de nouvelles découvertes, la Syrie devrait devenir un importateur net dans peu d’années, et elle épuisera ses réserves à la fin des années 2020. Ceci réduira de moitié les revenus pétroliers de l’État, à 7,5 % du PIB d’ici à 2010, tandis que les entrées de devises liées aux exportations de pétrole devraient passer de 14 % du PIB en 2003 (trois milliards de dollars) à zéro d’ici à 2010. » Le FMI écrit donc avoir abordé avec les autorités syriennes les deux défis principaux qui les attendent. Le premier concerne la stabilité budgétaire. À ce propos, la mission du Fonds engage Damas à développer une « stratégie de consolidation budgétaire crédible ». Elle recommande aussi « une politique de dynamisation de la croissance afin de revigorer et d’étendre la base exportatrice de l’économie avant l’épuisement des ressources pétrolières. » S. R.