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EXPOSITION - Jusqu’au 9 janvier La constellation Dada foisonne à Pompidou

Mille cinq cents œuvres, de Tristan Tzara à Marcel Duchamp, de Zurich à New York : une vaste exposition, foisonnante, au Centre Pompidou, donne à voir la « constellation », la « totalité » Dada, première exposition en France depuis 1966 consacrée au mouvement. Né durant la Première Guerre mondiale, en 1916, Dada fit souffler un vent de fronde et de révolte, mouvement subversif. Cette exposition atteste de sa prodigieuse fertilité dans différentes disciplines. « Les Dada étaient de grands nihilistes » qui ont fait « table rase certes, mais pour mieux reconstruire », résume Laurent Le Bon, commissaire de l’exposition. Ce météore dure une dizaine d’années, puisqu’il est d’usage de dater la fin de Dada, en 1924, au Manifeste du surréalisme d’André Breton, qui avait participé aux activités Dada. Pour Laurent Le Bon, « le surréalisme a jeté une grande ombre sur la constellation Dada » et occulté ensuite Dada. Cette exposition, répartie en une quarantaine de petites salles-cellules, sur 2 200 mètres carrés, répare ce relatif oubli et montre un « foisonnement créatif » : peintures, sculptures, photos, « ready-made », collages, correspondances, revues, poésie sonore et films. La scénographie se veut « très ouverte », échiquier, sorte de grille, selon M. Le Bon, pour qui « chaque visiteur aura son propre parcours ». Deuxième parti pris qui risque de déconcerter : « Mettre tout au même plan ». Les Dada refusaient la notion de chef-d’œuvre. Selon les organisateurs, cet « apparent chaos reflète la profusion créatrice des artistes du mouvement ». Des salles sont consacrées à des personnages majeurs, comme Hans Arp ou Tristan Tzara, le « père » du dadaïsme. D’autres abordent des thèmes Dada, comme le « moment » Dada, comme le cabaret Voltaire à Zurich, la Dada Messe à Berlin en 1920. Né à Zurich, baptisé « grand sanatorium » en 1916 sous l’impulsion de Tristan Tzara, le mouvement essaime, comme en témoignent plusieurs salles, à Berlin, Hanovre, Cologne, Paris, New York avec Marcel Duchamp et Man Ray. Marcel Duchamp illuste parfaitement l’esprit Dada, avec ses variations du « tableau Dada », le célèbre L.H.O.O.Q., Joconde moustachue qui change de sexe, et un urinoir à peine modifié baptisé « Fountain ». Dada ne cesse de se décrire en aphorismes ravageurs. « Souscrivez à Dada, le seul emprunt qui ne rapporte rien », lance Tristan Tzara dans Littérature en 1920, « Dada est le bonheur à la coque », Dada « se charge de la police à pédales et de la morale en sourdine » ou encore « Dada ne sent rien, il n’est rien, rien, rien ». Les grands du mouvement, Jean Arp, Kurt Schwitters, Max Ernst, Francis Picabia, Man Ray ou Marcel Duchamp, sont présents. L’exposition permet de découvrir également des personnalités moins connues, comme Georges Ribemont-Dessaignes, Christian Schad ou Marcel Janco. La dernière salle donne sur le panorama (réel) de Paris, montrant des extraits du film Entr’acte de René Clair (1924). Une autre salle interroge « Surréalisme ? », avec des œuvres de Max Ernst, Man Ray et des manuscrits de Sommeils de Breton et Robert Desnos. L’exposition, organisée avec la National Gallery of Art de Washington et en collaboration avec le Museum of Modern Art de New York, sera présentée ensuite dans une version remaniée à Washington (19 février/14 mai 2006), puis à New York (18 juin/11 septembre 2006).
Mille cinq cents œuvres, de Tristan Tzara à Marcel Duchamp, de Zurich à New York : une vaste exposition, foisonnante, au Centre Pompidou, donne à voir la « constellation », la « totalité » Dada, première exposition en France depuis 1966 consacrée au mouvement.
Né durant la Première Guerre mondiale, en 1916, Dada fit souffler un vent de fronde et de révolte, mouvement subversif....