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Actualités - CHRONOLOGIE

DÉCORATION - À Dubaï où elle a monté son entreprise Aline Abtour Saad crée et confectionne des modèles d’un autre temps

Intégrée, bien installée, vivant un rythme intense de travail et socialement bien organisée, la communauté libanaise de Dubaï n’en demeure pas moins à l’écoute de la mère patrie quelle que soit la raison de la présence des uns et des autres dans cet émirat qui leur a ouvert les bras. Aline Abtour Saad, elle, vit à Dubaï depuis bien longtemps. Elle y est installée avec sa famille et s’y sent parfaitement à l’aise. Dynamique et entreprenante, elle s’est refusée à se cantonner au seul rôle de femme au foyer. Avec une formation de gestionnaire, elle s’est attelée à plus d’un projet. Aline Abtour Saad a commencé par ouvrir, avec son mari, un restaurant, puis un second et bientôt le troisième où tout, tout, de la décoration à la création des meubles, en passant par les menus, est signé par elle avec, chaque fois, une touche originale. Des coins très british, agréables à fréquenter. Et ça marche fort. Les restaurants bien rôdés, elle y passe de temps à autre pour le petit contrôle d’usage ou le coup de main indispensable. Mais, depuis bientôt deux ans, elle s’est tournée vers quelque chose de tout à fait différent. En effet, habile de ses dix doigts, comme le sont les quatre sœurs Abtour, Aline Saad a monté une entreprise employant une douzaine de petites mains, toutes formées par ses soins, où elle conçoit et confectionne une multitude de petits ou grands objets originaux à plus d’un titre. Parce que chaque pièce présentée est unique : robes, sacs, coussins, canapés, lustres, coffres, lampadaires, abat-jours, chandeliers, rideaux, banquettes, etc. Avec une note personnelle pour chaque idée. Rien de moderne dans toute cette créativité. Tous les modèles sont kitch ou d’époque. C’est le label de l’entreprise. Poussez une porte qui se distingue de toutes les autres dans la zone industrielle de la périphérie de Dubaï, et vous êtes de plain-pied dans un atelier comme sorti du siècle dernier. Ici, Aline Saad est chez elle, parfaitement complice de ses petites mains formées par ses soins, et qui s’activent avec autant de sérénité que de grâce. Déambuler dans ce vaste espace doté d’une mezzanine impressionnante est un pur plaisir. Rien n’est laissé au hasard dans ce désordre si ordonné. Si insolite et combien accueillant. Une question d’organisation Dans cette ambiance d’un autre temps, le visiteur va d’étonnement en étonnement et découvre, entassés en quantité impressionnante, de la passementerie au fil de fer, en passant par les paniers, les cerceaux, les rubans, les dentelles, les boutons, les charpentes ou les tissus. Des tissus rares, des tissus de toutes sortes qu’Aline Saad achète partout dans le monde où elle se rend, seule ou en compagnie de son époux, ou qu’elle « récupère parfois même des poubelles de certaines autres entreprises », précise-t-elle amusée. D’ailleurs, à voir ce qu’il y a dans son atelier, elle semble être reine de la récup : « Tout ce qui sert à mon art est bienvenu. Dans ce pays, il y a beaucoup de facilités pour travailler. Cela n’aurait été possible nulle part ailleurs », dit cette femme aux mille idées pour qui « il suffit de fermer les yeux et les idées affluent, galopent. C’est simple, tout ce que je vois m’inspire, se vend à Dubaï et ne s’exporte pas », confie Aline Saad sur le ton de la conversation, en montrant un tissu particulier, le détail d’une robe de mariée style 1900, ou le pompon d’un lustre d’un autre âge. Et, pour honorer ses commandes, elle a créé sa propre chaîne de production. Elle a son menuisier, son matelassier, teint elle-même ses produits et tient à visiter les appartements auxquels sont destinées ses commandes afin de mieux adapter les détails de sa création. Ce qui fait le bonheur de ses clientes. Mais Aline Saad ne s’occupe pas seulement de son entreprise, le social l’intéresse également. Et pour chaque opération destinée aux associations caritatives, elle met à contribution ses amies, les dames de la colonie libanaise, heureuses de pouvoir être utiles. Comment arrive-t-elle à joindre tous les bouts à la fois ? « Une question d’organisation », répond-elle en souriant... Maria CHAKHTOURA
Intégrée, bien installée, vivant un rythme intense de travail et socialement bien organisée, la communauté libanaise de Dubaï n’en demeure pas moins à l’écoute de la mère patrie quelle que soit la raison de la présence des uns et des autres dans cet émirat qui leur a ouvert les bras. Aline Abtour Saad, elle, vit à Dubaï depuis bien longtemps. Elle y est installée avec sa famille...