Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Plus d’un million d’objets archéologiques ont été vendus au marché noir Le patrimoine historique de la Macédoine systématiquement pillé

Le patrimoine historique de la Macédoine a été systématiquement pillé depuis l’indépendance du pays en 1991 et plus d’un million d’objets archéologiques ont été vendus au marché noir dans divers pays européens. «La Macédoine est victime du crime organisé» spécialisé dans la contrebande des objets archéologiques, déclare à l’AFP l’historien Viktor Lilcic. «Depuis 1991, des pilleurs ont fait passer en contrebande plus d’un million d’objets archéologiques tels que bijoux, objets en argent, armes anciennes et autres pièces rares», indique M. Lilcic. «C’est une tragédie pour la culture et la civilisation macédonienne», ajoute-t-il. En général, les objets volés datent de la période hellénique, du VIIe au Ier siècle avant J-C, précise M. Lilcic. «Voler des objets de cette période ou des pièces remontant au paléolithique et néolithique revient à piller la culture et l’héritage historique de la Macédoine», s’insurge l’historien. Le quotidien macédonien Vreme a rapporté récemment qu’un groupe de trafiquants avait réussi à fait sortir du pays divers objets et figurines utilisés aux VI et IVe siècles avant J-C lors de rites funéraires. «La situation est très préoccupante car au cours des dix dernières années, environ 80 % des vestiges archéologiques de la Macédoine ont été pillés: c’est terrible», dit le directeur de l’Institut pour la préservation de l’héritage culturel, Jovan Ristov. Les trafiquants s’intéressent aussi «aux icônes de l’époque byzantine», précise-t-il. Il existe quelque 5000 sites archéologiques répertoriés en Macédoine, un pays de 2 millions d’habitants qui s’est séparé de l’ancienne Yougoslavie en 1991. Les pilleurs, selon M. Ristov, sont généralement macédoniens tandis que les acheteurs peuvent être bulgares, grecs ou serbes. Selon M. Ristov, des bandes rivales se disputent désormais le contrôle des sites archéologiques. «Cela donne parfois lieu à de véritables batailles rangées», indique-t-il. Selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Goran Pavlovski, les objets sont vendus lors d’enchères secrètes en Macédoine. Ils sont ensuite revendus dans divers pays de l’Union européenne à des prix beaucoup plus élevés. Au centre même de la capitale Skopje, le trafic de monnaies anciennes est florissant, révèle de son côté Nikola Seldarov, président d’une association de numismates. «Les trafiquants se sont installés près du principal théâtre de la ville. Lors de contrôles, ils affirment avoir simplement hérité des pièces qu’ils proposent aux amateurs», explique M. Seldarov. «La police macédonienne prend des mesures énergiques pour mettre un terme au trafic d’objets archéologiques», affirme toutefois M. Pavlovski en précisant qu’au cours des dix dernières années, quelque 4200 objets rares ont été saisis. Mais selon l’historien Lilcic, ces mesures sont encore insuffisantes. «L’État devrait agir beaucoup plus sévèrement contre les trafiquants, estime-t-il. Les pilleurs ruinent la culture et la civilisation. Leurs méfaits devraient être considérés comme des crimes.»

Le patrimoine historique de la Macédoine a été systématiquement pillé depuis l’indépendance du pays en 1991 et plus d’un million d’objets archéologiques ont été vendus au marché noir dans divers pays européens.
«La Macédoine est victime du crime organisé» spécialisé dans la contrebande des objets archéologiques, déclare à l’AFP l’historien Viktor Lilcic. «Depuis...