Le nouveau départ de Peguy Luyindula

David Trezeguet blessé et Thierry Henry convalescent, Peguy Luyindula a naturellement retrouvé sa place en équipe de France pour les deux derniers matchs de qualification pour la Coupe du monde. L’Auxerrois n’a plus porté le maillot des Bleus depuis le 2-0 obtenu face à Chypre dans le petit stade de Nicosie il y a un an. Ce retour en grâce vient compléter une série de changements que l’ancien Marseillais percevait comme salutaires pour son avenir, à commencer par son départ de l’OM où il ne faisait plus figure de titulaire. « J’avais besoin de retrouver une certaine confiance, a expliqué l’attaquant. À Auxerre, je peux jouer sans être attendu comme au coin d’un bois. » « Partir de Marseille était mieux pour mon avenir. Je sentais que je n’allais plus jouer et j’ai compris qu’il fallait que je m’en aille. » Prêté pour un an à l’AJA, Luyindula a retrouvé en Bourgogne son ancien entraîneur, Jacques Santini, qui l’avait dirigé à Lyon et lui avait offert sa première sélection en février 2004. « Peguy fait de bonnes choses actuellement avec son club. Je le connais bien et je sais qu’il faut profiter de lui quand il est en forme, » a déclaré le sélectionneur Raymond Domenech. Thierry Henry étant au repos forcé jusqu’à la mi-octobre pour une blessure récurrente aux adducteurs et David Trezeguet souffrant d’une élongation à la cuisse, Domenech n’a pas hésité à donner une nouvelle chance à l’Auxerrois. Une sélection de Nicolas Anelka n’étant plus d’actualité, le rappel de Luyindula n’a constitué qu’une demi-surprise, y compris pour lui. « Je savais que mon retour en sélection était possible, a dit le joueur. Mais je ne voulais pas nourrir trop d’espoirs pour ne pas être déçu. L’essentiel était de réagir et d’inverser la tendance qui me tirait vers le bas. » Avec seulement quatre sélections, Luyindula ne peut guère prétendre débuter une rencontre aussi importante que celle qui se jouera samedi à Berne. Les Français répètent qu’ils se rendront en Suisse pour gagner, donc pour trouver le chemin des filets. Leur attaque aura pourtant des allures expérimentales puisque le seul véritable numéro neuf est Djibril Cissé, tandis que les ailes pourraient être confiées aux Lyonnais Sylvain Wiltord et Sidney Govou. Quelle place Luyindula, auteur du premier but de l’ère Domenech en août 2004, peut-il trouver dans ce dispositif ? « Je n’ai jamais évolué avec aucun d’eux. Mais peu importe, je peux m’entendre sur le terrain avec des joueurs que je ne connais, pas en dehors, a-t-il précisé. Je ne crois pas qu’il y aura de décalages. »