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EXPOSITIONS - Au Farra Design Center, jusqu’au 22 octobre Le graphisme domine les œuvres de Georges Merheb

Travail compulsif, marqué parfois par des pauses plus ou moins longues pour mûrir les ouvrages. C’est ainsi que se résume l’œuvre de Georges Merheb, artiste peintre qui revient, après une absence d’un an, à la faveur d’une exposition d’œuvres récentes qui se poursuit jusqu’au 22 octobre au Farra Design Center. Au premier abord, une palette couleur terre qui frappe par sa rigueur et sa virilité. Ensuite, un fil conducteur qui relie les œuvres; le figuratif y est privilégié. En dix-sept acryliques et vingt techniques mixtes, taureaux puissants ou fleurs épanouies, poissons, pommes ou personnages figurent en toute liberté et structurent l’espace. Lisibles, les toiles de Georges Merheb parlent d’elles-mêmes et n’ont pas besoin d’être analysées ou définies. D’ailleurs, c’est un exercice que l’artiste n’aime pas beaucoup. Elles évoquent le trait graphique soigné, recherché, et expriment les impulsions du peintre. Elles parlent aussi d’imaginaire, que Merheb s’est constitué au fil des ans, et d’images qui se sont emmagasinées dans sa tête, parfois à son insu. Il est vrai que son travail est reconnaissable à certains détails retrouvés dans des œuvres précédentes. Amphores ou jarres en terre glaise, d’une part, car, avoue-t-il, «je suis très sensible à cette matière qui m’interpelle», et, de l’autre, petits traits effectués à la manière des prisonniers sur les murs des cellules que l’artiste a élaborés en plusieurs couches et grattés pour mettre en relief la transparence. Ces stigmates sont autant de signes représentatifs de son travail. Une façon de marquer son territoire. Projeté dans le monde de l’art un peu par hasard, ce diplômé de l’Université libanaise, qui s’était essayé à plusieurs disciplines avant de se lancer dans la peinture, a su, avec le temps, apprivoiser ce mode d’expression devenu son propre langage: «Comme chaque jeune qui se cherchait à cette époque, je me suis trouvé un peu perdu dans un Liban en guerre. Au croisement des routes, j’ai finalement opté pour les beaux-arts et les circonstances ont prouvé par la suite que c’était le bon choix.» Un autre hasard va mettre Merheb sur le chemin de l’ambassadeur d’Italie qui lui offre une bourse d’études à Venise. Il y poursuivra des études de restauration des monuments historiques et des fresques murales. Après un stage à Venise puis à Florence, il revient au Liban et laisse son art s’épanouir dans son pays natal. Des dates importantes jalonnent son parcours, comme l’année où il restaure la partie ancienne du couvent Saint-Antoine de Baabdate (appartenant aux capucins) et y adjoint des peintures murales contemporaines. Ou cette année où il fait revivre une ambiance de carnaval à la «Fabrika», avec des peintures monumentales éclatantes de couleurs. Salons et expositions se succèdent dans différents pays pour ce boulimique du travail qui avoue ne produire que sous stress. Instinctif mais toujours guidé par son troisième œil (celui de sa femme, elle aussi peintre), il s’est déjà tracé des voies sûres dans l’univers de la peinture. Aujourd’hui, l’artiste semble avoir jeté l’ancre, ou pris racine, dans cet art qu’il considérait, auparavant, né du hasard… Ce serait alors un heureux hasard. Et réussi de surcroît… Colette KHALAF
Travail compulsif, marqué parfois par des pauses plus ou moins longues pour mûrir les ouvrages. C’est ainsi que se résume l’œuvre de Georges Merheb, artiste peintre qui revient, après une absence d’un an, à la faveur d’une exposition d’œuvres récentes qui se poursuit jusqu’au 22 octobre au Farra Design Center.
Au premier abord, une palette couleur terre qui frappe par sa...