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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - À l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) Céline Azar, ou l’amour du piano

Reprise des concerts, pour la saison de la rentrée musicale dans la capitale, à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) avec une jeune pianiste de 19 ans alliant grâce, beauté, jeunesse et passion du clavier. Une salle remplie jusqu’aux derniers sièges et envahie par une jeunesse, sans nul doute collègues de faculté et amis de la jeune Céline Azar qui a offert à l’auditoire un programme à la fois délicieux et de tonnerre. Robe jusqu’aux mollets en guipure noire, un collier en grosses pierres au cou, les cheveux dénoués jusqu’aux épaules, toute menue du haut de ses 19 ans avec talons aiguilles, un sourire charmant, voilà Céline Azar (élève de Boghos Pandjarian), à son dixième cours de piano au Conservatoire national supérieur de musique, affrontant les regards curieux et critiques d’un grand auditoire. Au menu, d’une vaste culture musicale, Bach, Beethoven, Chopin, Debussy, Brahms, Sauguet et Prokofiev. Ouverture donc avec la Partita n° V du cantor faisant égrener en douce un prélude, une allemande et une courante. Notes droites et claires pour une architecture musicale alliant les élans de la vie et ceux d’une belle spiritualité. Plus passionnée et vive, avec un thème récurrent, est la Sonate n°11 (premier mouvement seulement) de Beethoven. Fougue et impétuosité, malgré deux ou trois bavures, pour un compositeur qui vivait de colère, de débordement et de passions d’écorché vif… Poésie lancinante, un peu mal traduite ici, avec le prince du clavier, Chopin, dont on écoute une Étude n° 9 op 10, un peu trop précipitée. Plus juste et grave était la Fantaisie-impromptu du pèlerin polonais qui fait déployer de splendides et lumineux arpèges sur fond d’accords somptueux de richesse sonore. Subtiles, fluides, tout en charme doux et discret sont les deux arabesques de Claude Debussy effleurées par une jeune fille toute dévotion à son clavier… Ferme, empreinte d’une poésie ardente, à la fois tourmentée et sereine, est la Ballade op 118 n°3 de Brahms qui allie dans sa voix aveux touchants et grande élégance de narration. Vives et pétillantes sont les Trios françaises n°3 de Sauguet. Pour conclure, à l’âge où les jeunes filles sont en fleur, de quoi parle-t-on ? D’amour pardi, et qui pourrait mieux le traduire que Prokofiev dans Roméo et Juliette (transcription bien entendu ici au piano) où Montaigues et Capulets se livrent d’insipides batailles quand les cœurs de deux amants ont déjà le dernier mot. Superbe et déchirante partition qu’on a plaisir à écouter dans sa version pour clavier car elle reste intacte dans sa qualité mélodique et d’émotion. Un tir nourri d’applaudissements d’un public conquis et enthousiaste. Salut de la jeune artiste qui a du nerf et du tempérament pour un concert donné d’une traite, sans « intermission ». Une dizaine de gerbes de fleurs ont littéralement couvert la pianiste, délicieusement confuse et heureuse d’être assaillie sur scène par tous ses amis et fans (déjà !). Un bis, bien entendu, pour tout ce chahut chaleureux et touchant. Un Chopin, un scherzo à tempo de valse, langoureux et vaporeux des mains graciles d’une jeune fille et le rêve s’est longuement répandu sur une salle animée par la présence attentive, et religieusement à l’écoute, d’une fabuleuse jeunesse… Céline Azar a plus d’une promesse au bout de ses doigts. On l’attend, comme une musicienne confirmée, en toute respectueuse amitié, dans ses futures prestations … Edgar DAVIDIAN
Reprise des concerts, pour la saison de la rentrée musicale dans la capitale, à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) avec une jeune pianiste de 19 ans alliant grâce, beauté, jeunesse et passion du clavier. Une salle remplie jusqu’aux derniers sièges et envahie par une jeunesse, sans nul doute collègues de faculté et amis de la jeune Céline Azar qui a offert à l’auditoire un programme...