La police arrête quatre personnes soupçonnées d’avoir voulu préparer des attentats à Paris Nouvelle opération policière contre les milieux islamistes en France

La police française a procédé hier à une nouvelle opération dans les milieux islamistes, la seconde en une semaine, et arrêté quatre personnes liées à un groupe soupçonné d’avoir voulu préparer des attentats à Paris. L’opération, menée à l’aube près de Montargis (centre) par les services du contre-espionnage, a conduit à l’interpellation de deux Français convertis à l’islam, âgés de 25 à 30 ans et qualifiés de « cibles principales » par une source proche de l’enquête. Un couple, présent chez l’un des suspects, a également été interpellé. Les enquêteurs de la Direction de la surveillance du territoire (DST, contre-espionnage) disposent de deux jours pour les entendre à leur siège parisien, une garde à vue qui peut être prolongée de 48 heures. Du matériel informatique a été saisi lors des perquisitions, a constaté un photographe de l’AFP. Les deux hommes se seraient rencontrés en prison où ils effectuaient une peine pour des faits de droit commun et où ils auraient adhéré aux thèses de l’islamisme radical. Ils étaient surveillés depuis deux ans en raison de leurs liens présumés avec Safé Bourrada, chef présumé d’un groupe qui appartiendrait à la mouvance du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), principal mouvement islamiste armé algérien qui a fait allégeance à el-Qaëda. Celui-ci avait publié mi-septembre un communiqué menaçant à l’égard de la France, qualifiée d’« ennemi n° 1 », selon les enquêteurs français. Safé Bourrada avait été condamné en 1998 à dix ans de prison pour son soutien logistique à la vague d’attentats qui avait frappé la France en 1995, dont le plus meurtrier avait fait 8 morts et 117 blessés dans le métro parisien. Il était sorti de prison en 2003. Il a été à nouveau arrêté le 26 septembre lors d’un coup de filet antiterroriste à l’ouest de Paris, qui visait à démanteler son groupe. L’opération d’hier est « la poursuite » de l’enquête sur le démantèlement de cette cellule, a affirmé le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy. Suite à des renseignements donnés par un autre Algérien habitant en région parisienne, arrêté le 9 septembre à l’aéroport d’Oran, le groupe est soupçonné d’avoir voulu préparer des attentats à Paris contre le métro, le siège de la DST et l’aéroport d’Orly. Ces projets n’ont toutefois pas été confirmés en garde à vue par les quatre suspects, ont assuré leurs avocats. Selon leurs défenseurs, ils ont revendiqué lors de leur garde à vue leur engagement religieux, mais contesté leur appartenance à un groupe terroriste. Interrogé hier sur l’imminence d’attentats, M. Sarkozy a assuré que les personnes écrouées n’étaient « pas sur le point » de les commettre, mais qu’elles « avaient de mauvaises intentions ».