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Actualités - CHRONOLOGIE

L’Asie du Sud-Est pâtit de la porosité des frontières maritimes

L’étendue et la porosité des frontières maritimes entre l’Indonésie, la Malaisie et les Philippines rendent quasiment impossible l’éradication de groupes terroristes comme la Jamaa islamiya (JI) soupçonnée d’avoir fomenté les attentats de Bali, estiment les experts. Les milliers de gens qui voyagent quotidiennement entre le nord de l’Indonésie et l’île de Mindanao, au sud des Philippines, passent quasiment inaperçus. En outre, personne n’est en mesure de chiffrer exactement le nombre d’Indonésiens habitant à Mindanao, où des rebelles du Front moro islamique de libération (MILF) mènent une guérilla séparatiste depuis 25 ans. Dans un récent entretien à l’AFP, le conseiller à la sécurité nationale philippin, Norberto Gonzales, estimait qu’ils pourraient être près de 40 000. Dans l’État régional de Sabah (partie malaisienne de l’île de Bornéo), le nombre de travailleurs philippins illégaux est également inconnu. M. Gonzales admet que l’incapacité des Philippines à contrôler efficacement ses frontières maritimes « aimante » les groupes terroristes régionaux comme la Jamaa islamiya, réputée, liée à el-Qaëda et qui cherche à instaurer un État islamique par la terreur sur une grande partie de l’Asie du Sud-Est. À titre d’exemple, le passage entre l’archipel des Sulu (sud des Philippines) et certaines îles malaisiennes au large de Sabah ne requiert aucun document d’identité. Le contrôle des personnes et des armes est « quasiment impossible » pour les autorités régionales, selon un spécialiste de la sécurité auprès d’une ambassade étrangère qui a requis l’anonymat. « Les gens empruntent ces voies maritimes depuis des siècles (...). Je pense que personne n’est en mesure de dire avec précision combien d’embarcations ou de gens se trouvent quotidiennement dans ces eaux. Cela rend toute surveillance impossible », explique-t-il. « Tout ce que l’on peut faire, c’est renforcer la surveillance au sol... dans cette guerre contre le terrorisme, la clé réside dans un bon réseau de renseignement », estime-t-il. À cet égard, les Philippines font figure de maillon faible. « Ils sont sérieusement handicapés par un budget inadapté et un manque criant de personnels aguerris au renseignement », estime Scott Harrison, directeur de l’agence Pacific Strategies and Assessments (PSA). « Ce manque de ressources signifie également qu’ils ne disposent pas des avions et bateaux nécessaires à la sécurisation de leurs frontières maritimes », ajoute M. Harrison, selon qui « réfugiés, immigrés clandestins, trafiquants, pirates et les terroristes peuvent vaquer en toute tranquillité à Mindanao ». Cette situation explique en grande partie le faible nombre de coups de filets antiterroristes probants réalisés ces dernières années dans la région.
L’étendue et la porosité des frontières maritimes entre l’Indonésie, la Malaisie et les Philippines rendent quasiment impossible l’éradication de groupes terroristes comme la Jamaa islamiya (JI) soupçonnée d’avoir fomenté les attentats de Bali, estiment les experts.
Les milliers de gens qui voyagent quotidiennement entre le nord de l’Indonésie et l’île de Mindanao, au sud...