EXPOSITION Trois jeunes plasticiens de l’ALBA au CCF

Fraîchement diplômés de l’école des arts plastiques de l’ALBA, Ali Kayss, Hala Dabaji et Azza Hussein se sont illustrés parmi la promotion 2005. À ce titre, la Mission culturelle française leur consacre une exposition conjointe au Centre culturel français, rue de Damas. Il s’agit donc de premiers travaux. Des mixed medias pour Ali Kayss et Azza Hussein, qui ont tous deux une formation de peintre et dessinateur, et une installation photographique et vidéo pour Hala Dabaji, qui a, pour sa part, choisi dans son cursus l’option installation. Figures sombres et portraits de famille repliée sur elle-même côtoyant des mitrailleuses ainsi que des images de marionnettes… Sans doute symbolique, l’arme est ici allégorique des agressions sociales, mentales tout autant que physiques qui minent la société contemporaine. Il n’en demeure pas moins que les compositions de Ali Kayss, qui semblent dominées par la peur, la violence, la terreur, nous renvoie aux affres de notre quotidien. Moins désenchantés mais plus difficiles à décoder, les tableaux de Azza Hussein déclinent, en petit ou grand format, un univers étrange. Un mélange de peinture, de collages de matières diverses (papiers, fils, grillages..) et de textes, qui jouent les analogies entre mots et images. À l’instar de ce portrait de nourrisson en clair obscur accompagné d’un texte tiré du Dictionnaire philosophique de Voltaire sur le bon et le mauvais ange. Quant à Hala Dabaji, c’est dans un registre différent, et au moyen de la photo et de la vidéo qu’elle aborde le sujet de l’appropriation du réel à travers l’art. Son travail, intitulé Copyright, se présente comme une suite d’images d’objets quotidiens issus du monde urbain et qui font référence à des œuvres d’art connues. Des poubelles d’Arman aux emballages de Christo en passant par les compressions de César ou le happening-collage de Wolf Vostell, ces œuvres, qui effacent les frontières entre art et non-art, mais aussi entre art et vie, «sont marquées du sceau d’artistes; mystifiées là où elles sont en réalité banales ou cruelles», indique Hala Dabaji, dans une note explicative accompagnant son installation. Une réflexion ironique sur l’appropriation du réel à travers l’art. Intéressant. Jusqu’au 7 octobre, du lundi au vendredi, de 13h à 19h.