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Algérie - Un leader de l’opposition dénonce une « bouffonnerie » électorale Alger annonce un raz-de-marée en faveur de la charte pour la paix et la réconciliation

Les Algériens ont voté massivement jeudi en faveur d’un projet de charte présidentielle « pour la paix et la réconciliation », selon les résultats officiels annoncés hier et contestés par l’opposition. Avec plus de 97 % de oui et une participation proche de 80 %, les Algériens ont manifesté leur « confiance » envers le président algérien et les institutions de l’État, a estimé le ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni. Le oui au référendum a remporté 97,43 % des voix, contre 2,57 % non, en incluant le vote des Algériens résidant à l’étranger, avec une participation totale de 79,76 %, a déclaré M. Zerhouni lors d’une conférence de presse à Alger. Pour le seul territoire national, le oui a obtenu 97,36 % des voix, contre 2,64 % au non, a-t-il indiqué. Au total, 18 313 000 électeurs, dont 903 000 résidant à l’étranger, étaient appelés à se prononcer sur ce projet de charte présidentielle censée mettre fin à la crise et aux violences politiques qui ont fait depuis 1992 plus de 150 000 morts et des milliers de disparus. Le résultat et la participation traduisent « la volonté du peuple algérien de mettre fin définitivement à la crise qu’a connue le pays », a déclaré M. Zerhouni, soulignant la « véritable démocratie » qui règne dans le pays. C’est au « gouvernement maintenant d’élaborer les textes exécutifs pour appliquer cette charte », a-t-il ajouté. Le référendum « a fini comme il a commencé, dans la bouffonnerie », a pour sa part déclaré le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition laïque), Saïd Sadi. « Selon nos estimations, le taux de participation a été multiplié par quatre », a déclaré M. Sadi à l’AFP, ajoutant que « depuis 1962 (date de l’indépendance du pays), l’Algérie est dans une perpétuelle fraude. Maintenant, elle est privée de sa mémoire après avoir été privée de ses biens ». M. Sadi a affirmé qu’en Kabylie, région frondeuse où l’abstention a atteint près de 90 %, « des lycées ont été remplis de personnes amenées d’ailleurs par des militaires » pour participer au vote. « Ce n’est que lorsqu’il y a eu un début d’émeute que ces personnes ont été retirées », a-t-il précisé se demandant si « une fraude de plus (...) va régler les problèmes » de l’Algérie. Le RCD et le Front des forces socialistes (FFS), fortement implantés en Kabylie, avaient appelé au boycottage de la consultation. Le leader des aârchs (tribus kabyles), Bélaïd Abrika, qui avait appelé à la grève jeudi en Kabylie pour protester contre le refus du président Abdelaziz Bouteflika de faire du tamazight (berbère) une langue officielle, a pour sa part déclaré que le taux de participation annoncé par les autorités « dépasse l’imaginaire ». « Ce qui m’étonne le plus, c’est le taux d’Alger : plus de 71 %, c’est inhabituel pour la capitale », a-t-il déclaré à l’AFP. Selon M. Bouteflika, la charte « pour la paix et la réconciliation » constitue une suite logique au référendum sur la « concorde civile » de 1999, qui avait entraîné la reddition de milliers d’islamistes armés, et permettra de conforter la paix pour assurer le développement économique et social du pays. Le conflit armé en Algérie avait commencé début 1992 après l’annulation par les autorités du second tour des élections législatives, afin d’empêcher l’arrivée au pouvoir du Front islamique du salut (FIS), qui avait largement remporté le premier tour en décembre 1991. La charte prévoit l’extinction des poursuites judiciaires à l’encontre de « tous les individus qui mettent fin à leur activité armée et remettent les armes en leur possession ». Ceux qui sont « impliqués dans des massacres collectifs, des viols ou des attentats à l’explosif dans des lieux publics » en sont cependant exclus. Le texte interdit toute activité politique aux ex-responsables du FIS (dissous), rendus responsables de « la tragédie nationale », et prévoit d’indemniser les « victimes du terrorisme », familles de terroristes et de disparus, arrêtées par les services de sécurité et disparues depuis.
Les Algériens ont voté massivement jeudi en faveur d’un projet de charte présidentielle « pour la paix et la réconciliation », selon les résultats officiels annoncés hier et contestés par l’opposition.
Avec plus de 97 % de oui et une participation proche de 80 %, les Algériens ont manifesté leur « confiance » envers le président algérien et les institutions de l’État, a...