Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

analyse Constitution irakienne : ultimes tentatives des États-Unis pour tenter de rallier les sunnites

Les États-Unis tentent d’arracher un consensus de dernière minute sur le texte de la Constitution, à deux semaines du référendum prévu le 15 octobre, en jouant les intermédiaires entre les sunnites, fermement opposés au texte, et les deux autres communautés kurde et chiite. Ces derniers jours, l’ambassadeur américain Zalmay Khalilzad s’est fait le messager des sunnites, en apportant aux responsables kurdes et chiites leurs demandes d’amendements du texte, malgré la remise le 18 septembre d’une « version finale » à l’ONU pour être imprimée. Les sunnites, qui ont largement boycotté les élections de janvier, provoquant leur marginalisation politique, rejettent en particulier les dispositions sur le fédéralisme qui vont mener, selon eux, à une partition du pays. Propositions sunnites en mains, M. Khalilzad a ainsi rendu visite à Abdel Aziz al-Hakim, le chef du premier parti chiite, le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), et s’est rendu au Kurdistan où il a rencontré le président de la République Jalal Talabani et celui de la région Massoud Barzani. Les demandes portent sur l’inscription dans le texte de la phrase « l’Irak est une seule nation et la Constitution garantit son unité », et sur « la confirmation de l’utilisation de la langue arabe même au Kurdistan », a affirmé le président du comité de rédaction de la Constitution, le chiite Houmam Hammoudi. La troisième proposition dit que tout ajout à la Constitution s’effectue « par un vote des deux tiers des membres de l’Assemblée et non par référendum », a-t-il ajouté. Outre ces trois demandes, les sunnites souhaitent durcir la possibilité de création de régions fédérales. Ils veulent que « la formation d’une nouvelle région en Irak soit décidée par un vote des deux tiers à l’Assemblée », a affirmé Imad Ahmed, un membre du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Barzani. Dans le projet de texte actuel, les mécanismes de création des régions fédérales sont en effet très souples, ce qui fait craindre aux sunnites l’établissement d’un embryon d’État chiite riche en ressources pétrolières dans le sud. Les Kurdes disposent déjà au nord d’une région autonome, rassemblant trois provinces, et très bien dotée en or noir. Le président du comité de rédaction a toutefois posé des limites à l’amendement du texte. « Enlever ou modifier des choses ne sera pas accepté, mais il est possible d’en ajouter », a-t-il dit, critiquant à demi-mot l’entremise américaine pour faire entendre la voix des sunnites. « Ce texte est un projet. Il peut toujours être modifié à n’importe quel moment avant le 15 octobre », a en revanche estimé le député kurde et membre du comité de rédaction Mahmoud Othman. Si ces amendements « amènent les sunnites à dire oui à la Constitution, cela en vaut la peine », a-t-il estimé. Alors que nombre d’observateurs irakiens et étrangers craignent que l’Irak ne plonge dans une guerre interconfessionnelle, l’Administration américaine espère, en satisfaisant certaines demandes des sunnites, calmer l’ardeur de la rébellion qui se recrute dans leurs rangs. Mehdi LEBOUACHERA (AFP)
Les États-Unis tentent d’arracher un consensus de dernière minute sur le texte de la Constitution, à deux semaines du référendum prévu le 15 octobre, en jouant les intermédiaires entre les sunnites, fermement opposés au texte, et les deux autres communautés kurde et chiite.
Ces derniers jours, l’ambassadeur américain Zalmay Khalilzad s’est fait le messager des sunnites, en...