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États-Unis - Bush et les républicains dans la tourmente Les scandales servent les démocrates, sans garantie d’impact électoral

L’accumulation d’affaires judiciaires entourant le président Bush et les républicains est autant de bonnes nouvelles pour l’opposition démocrate, mais il est trop tôt pour juger si elle pourra en tirer parti aux prochaines échéances électorales, selon des experts. « C’est un bon moment pour se vanter » si on est démocrate, convient le politologue Stephen Hess, à la Brookings Institution, après l’inculpation mercredi du leader républicain à la Chambre des représentants. Tom DeLay est impliqué dans une affaire de financement de campagne électorale au Texas (Sud). Cette affaire s’ajoute à plusieurs autres qui assombrissent la réputation des proches de M. Bush : l’homologue de M. DeLay au Sénat, Bill Frist, est en butte à des enquêtes sur un soupçon de délit d’initié. Et alors que le Congrès a débloqué plusieurs dizaines de milliards de dollars pour remédier à la catastrophe du cyclone Katrina, les soupçons de gaspillage, de fraude et de favoritisme se multiplient concernant les contrats accordés à des entreprises privées. Plus proche encore de M. Bush, son stratège Karl Rove est mis en cause dans une enquête sur l’origine de la fuite médiatique potentiellement criminelle qui a trahi l’identité d’un agent de la centrale du renseignement (CIA), Valerie Plame. « Ce sont de mauvaises nouvelles pour les républicains ; ce qu’on ne sait pas encore, c’est si ce sont de bonnes nouvelles pour les démocrates », estime M. Hess. Le Parti démocrate a immédiatement exploité l’inculpation de M. DeLay en lançant une campagne de collecte de fonds sur Internet sur le thème : « Il faut mettre définitivement fin à la Chambre des scandales de DeLay, il faut des dirigeants qui travaillent pour le peuple américain et non pour les intérêts particuliers, comme le secteur pétrolier gazier, l’industrie pharmaceutique ou l’assurance ». À l’approche des législatives de novembre 2006, de telles attaques pourraient suffire à gagner des sièges, estime le professeur de sciences politiques Larry Sabato. « Cela mobilise la base » et laisse espérer des collectes de fonds efficaces, précise-t-il. « Dans des élections parlementaires, il suffit d’être l’alternative au parti qui est en difficultés », estime-t-il encore, avec toutefois un bémol de taille : « Les élections sont dans 14 mois, c’est très long en termes politiques. » En outre, l’exploitation politique des affaires n’est pas du goût de tous. Le danger est que le discrédit qu’elles suscitent nuisent à la classe politique tout entière, souligne M. Hess. Certains démocrates ont d’ailleurs cherché à se distancer de la joie à peine contenue, exprimée par certains de leurs leaders à l’annonce de l’inculpation de M. DeLay, surnommé « le marteau » pour la discipline de fer qu’il fait régner. « Ce n’est pas du tout une victoire pour les démocrates », a ainsi dit à la télévision Fox le représentant Harold Ford, étoile montante de l’opposition, en insistant sur le respect de la présomption d’innocence.

L’accumulation d’affaires judiciaires entourant le président Bush et les républicains est autant de bonnes nouvelles pour l’opposition démocrate, mais il est trop tôt pour juger si elle pourra en tirer parti aux prochaines échéances électorales, selon des experts.
« C’est un bon moment pour se vanter » si on est démocrate, convient le politologue Stephen Hess, à la Brookings...