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Trapiello incite à (re)découvrir le «Don Quichotte» datant de 400 ans

Quatre siècles après la parution de Don Quichotte, en 1605, le public français a l’occasion de plonger (ou de replonger) dans le chef-d’œuvre de Miguel de Cervantès grâce à deux livres intelligents et inventifs de l’écrivain espagnol contemporain Andrès Trapiello. Le premier est un roman qui s’appelle À la mort de Don Quichotte (éd. Buchet-Chastel, 456 pages, 23 euros, paru en Espagne en 2004). Il commence quand le tome 2 du Quichotte s’achève. C’est en quelque sorte le tome 3 du livre. La lecture de son testament achevée, Don Quichotte de la Manche meurt, entouré du curé don Pedro, du barbier Maître Nicolas, du bachelier Samson Carrasco et de Sancho Panza (bien : Panza, selon Andrès Trapiello). Sous sa plume, ces deux derniers vont venger le Chevalier à la triste figure et pourfendeur de moulins à vents de la bêtise et de la méchanceté de ceux qui ont profité de sa folie, comme le duc et la duchesse qui l’avaient invité chez eux pour en rire. L’éditeur explique que si Andrès Trapiello invente le destin des personnages, il s’appuie toujours sur ce qu’on sait déjà sur eux. On a parfois l’impression qu’il tient cette suite de Cervantès lui-même. Sa troisième édition en Espagne Le second ouvrage, Les vies de Cervantès (même éditeur, 315 pages, 19 euros), a été écrit en 1993. S’il en est à sa troisième édition en Espagne, il sort pour la première fois en France en pleine célébration de l’Année Cervantès dans plusieurs pays. « Cervantès naquit, selon toute probabilité, à Alcala de Henares et, vraisemblablement, le 29 septembre de l’an 1547. Avec lui, on le voit, y compris les choses les plus simples ne se racontent pas sans conjectures », écrit Andrès Trapiello. La vie de Cervantès – mort à Madrid en 1616, un an après la parution de la 2e partie du Don Quichotte – contient en effet beaucoup de mystères malgré le grand nombre d’enquêtes qu’elle a inspirée depuis un siècle. Ce ne peut donc pas être une véritable biographie mais « une lecture partagée, une interprétation de la vie et de l’œuvre » de ce fils de chirurgien qui fut poète, soldat, captif puis esclave à Alger, auteur de théâtre, « munitionnaire » de l’Invincible Armada, collecteur d’impôts, prisonnier à la suite de démêlés avec le Trésor public, excommunié puis familier de la cour. Andrès Trapiello, auteur d’une importante œuvre poétique, de romans et d’un journal en plusieurs volumes, se lance sur les traces de Cervantès, « dans une Espagne assez peu différente de son époque ». Écrivant en artiste et non comme un professeur, il n’hésite pas à imaginer quand les détails réels manquent. « Même l’Académie brandit Cervantès comme l’archétype d’un langage qu’elle s’imagine conserver : elle veut le faire passer pour un auteur populaire, accroche son portrait dans un salon et lui dédie chaque année une messe (...). On en fait ainsi un académicien post mortem (...). Ces façons, que je ne critique pas, ne sont pas les miennes. J’estime que la vraie vie d’un écrivain est dans ses œuvres », écrit-il. « Quand sa lecture ne me suffit pas, je la complète en parlant avec les gens qu’il a connus » ou en visitant les paysages qu’il a vus, ajoute-t-il. Dans les deux cas, les références au Quichotte s’appuient en partie, pour la version française, sur l’excellente traduction d’Aline Schulman (Le Seuil/97). Les deux livres sont traduits par Alice Déon, fille de l’écrivain Michel Déon.

Quatre siècles après la parution de Don Quichotte, en 1605, le public français a l’occasion de plonger (ou de replonger) dans le chef-d’œuvre de Miguel de Cervantès grâce à deux livres intelligents et inventifs de l’écrivain espagnol contemporain Andrès Trapiello.
Le premier est un roman qui s’appelle À la mort de Don Quichotte (éd. Buchet-Chastel, 456 pages, 23 euros, paru...