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Allemagne - De nouveaux entretiens exploratoires se dérouleront mercredi prochain Schröder et Merkel déterminés à former une coalition sans savoir qui la dirigera

Le chancelier allemand sortant, Gerhard Schröder, et sa rivale conservatrice, Angela Merkel, se sont félicités hier de l’issue de leurs discussions exploratoires pour former une grande coalition tout en évitant soigneusement d’aborder la question du poste de chancelier qu’ils convoitent tous deux. À l’issue de deux heures et demie d’entretiens, la dirigeante de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), Angela Merkel, a assuré que la discussion avec M. Schröder avait été « utile, sérieuse et très constructive ». Même ton optimiste du côté du SPD qui, par la voix de son président, Franz Müntefering, a qualifié cette rencontre de « fructueuse ». Les deux dirigeants se retrouvaient pour la seconde fois depuis les élections législatives anticipées du 18 septembre qui n’ont permis à aucun des deux camps de recueillir une majorité absolue au Bundestag. C’est ce résultat serré qui contraint droite et gauche à discuter pour tenter de former un gouvernement de « grande coalition » regroupant à la fois le SPD et la CDU, alliée à sa petite sœur bavaroise CSU. M. Müntefering a d’ailleurs annoncé que de nouveaux entretiens exploratoires devraient se dérouler mercredi prochain en vue plus tard d’entamer des négociations. Au cours de leur rencontre hier, les hauts responsables du SPD et de la CDU ont voulu se concentrer sur « les contenus » d’une éventuelle politique gouvernementale commune. Les questions budgétaires et de marché du travail ont été les principaux thèmes discutés car ils sont « les problèmes les plus urgents », a affirmé Mme Merkel. Mme Merkel a souligné que les discussions devaient faire coïncider « la raison économique avec les projets de justice sociale ». « Une telle coalition ne devra jamais être le plus petit dénominateur commun », a-t-elle dit. Dans des points de presse séparés, les deux camps ont tenté de jouer l’apaisement sur la question très controversée de la place de chancelier. « Il est politiquement erroné de poser des ultimatums politiques personnels », a martelé Gerhard Schröder, qui, jusqu’à ces derniers jours, revendiquait haut et fort la place de chancelier. Il semble ainsi adopter un ton plus modéré alors que la presse et les experts politiques spéculent sur son éventuel retrait. Selon le journal Süddeutsche Zeitung, le SPD envisage maintenant de proposer Franz Müntefering, son président, fidèle d’entre les fidèles de Gerhard Schröder, comme vice-chancelier si la CDU-CSU est prête à renoncer à Angela Merkel pour la chancellerie. Plusieurs hauts responsables du SPD ont néanmoins insisté sur le fait qu’un éventuel retrait du chef de gouvernement sortant, au pouvoir depuis 1998, n’était que « pure spéculation », selon le secrétaire général du parti, Klaus Uwe Benneter. De son côté, la droite affirme qu’une grande coalition ne pourra voir le jour que si elle est dirigée par Angela Merkel. « Il n’y aura pas de négociations de coalition sans qu’il soit clair auparavant que Mme Merkel devienne chancelière », a assuré le secrétaire général de la CDU, Volker Kauder, à la Süddeutsche Zeitung. Mais plusieurs journaux estimaient que Mme Merkel pourrait choisir elle aussi de se retirer et laisser la place de chancelier à l’ancien président de la CDU et actuel vice-président de son groupe parlementaire, Wolfgang Schaüble, ou au leader de la droite bavaroise, Edmund Stoiber. Ce dernier a par ailleurs fait part de son intention de participer à un gouvernement fédéral si « un programme raisonnable » est élaboré avec le SPD. Avec seulement 35,2 % des suffrages, la CDU-CSU est tributaire d’un partenaire de coalition pour former un gouvernement. Le SPD, avec ses 34,3 %, est le seul parti à même d’offrir aux conservateurs la majorité absolue requise. La grande coalition, déjà expérimentée entre 1966 et 1969, est favorisée par une majorité relative de 45 % d’Allemands, selon un récent sondage.

Le chancelier allemand sortant, Gerhard Schröder, et sa rivale conservatrice, Angela Merkel, se sont félicités hier de l’issue de leurs discussions exploratoires pour former une grande coalition tout en évitant soigneusement d’aborder la question du poste de chancelier qu’ils convoitent tous deux.
À l’issue de deux heures et demie d’entretiens, la dirigeante de l’Union...