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Actualités - CHRONOLOGIE

Les sorties de la semaine

kkk Downfall (La chute), d’Olivier Hirschbiegel Downfall est l’adaptation des Derniers jours d’Hitler de Joachim Fest (reconnus comme une référence historique) et surtout des Mémoires de Traudl Junge, la secrétaire particulière du Führer. C’est toujours avec de délicates pincettes que les cinéastes ont porté à l’écran l’un des personnages les plus marquants et les plus horrifiants du XXe siècle. Il est ou bien ridiculisé à outrance par Charlie Chaplin ou dépeint en tant que fou allié, en tant qu’être diabolique. Il a donc jusqu’ici été présenté de manière plutôt extrême, sans réelle nuance. Car la nuance, c’est précisément ce qui pose problème. La nuance rejette le blanc et le noir pour choisir le gris. La nuance demande une analyse intime, profonde, elle fait donc sortir obligatoirement la dimension humaine du personnage. Aussi effrayant soit-il, le point de vue d’Olivier Hirschbiegel reste intéressant et courageux. Plutôt que de réduire Hitler à une simple caricature, il choisit de mettre en image un être complexe, de mettre en image non pas un « fou » mais « un homme fou ». Son film suit le Führer dans son bunker à Berlin, quelques jours avant la chute de l’empire nazi. L’approche du sujet ne peut qu’être intime puisque nous rentrons dans le noyau même de sa vie. Dans un huis clos extrêmement oppressant, nous suivons la relation qu’il entretient avec son personnel, les membres du parti, sa secrétaire et sa femme Éva Braun, mais nous suivons également son déclin. La guerre elle-même est cependant rarement filmée, l’extérieur n’est quasiment jamais mis en image. Nous la vivons et l’imaginons surtout de l’intérieur du bunker, un intérieur où se déroule une toute autre guerre. Dehors les bombes explosent, dedans les êtres implosent. Dans cette atmosphère sombre, glauque, étouffante, le spectateur est mis nez à nez avec l’un des personnages les plus terrifiants de l’histoire. D’un point de vue technique, le cinéaste vise également le réalisme. Le choix de la caméra à l’épaule donne effectivement un caractère presque documentaire à la fiction, un caractère documentaire renforcé par l’époustouflante interprétation de Bruno Ganz dans le rôle d’Hitler. Dû à la force des choix techniques, artistiques et morales (lecture neutre et distanciée du sujet) et surtout à la force d’un tel personnage, le public ne peut qu’être fasciné. Voilà précisément d’où née la gêne du spectateur. Le cinéaste lance malgré lui une pluie de bombes, une pluie d’interrogations philosophiques. Peut-on effectivement humaniser un être, aussi diabolique soit-il ? Peut-on aller jusqu’à le montrer en train de verser une larme ? Mais humaniser un personnage n’amoindrit pas forcément ses actes ni ne le disculpe. Au contraire, c’est précisément parce que ces actes inimaginables ont été exécutés par un « homme » et non un animal qu’ils en deviennent d’autant plus effrayants et monstrueux. Loin de faire l’unanimité, Downfall marque indéniablement par la force du sujet évoqué et reste une œuvre extrêmement glaçante et saisissante. Concorde, Abraj, Zouk k The Skeleton Key, de Iain Softley En bon élève, le cinéaste Iain Softley suit à la lettre les règles que demandent les films d’horreur : une maison délabrée, une pièce secrète, des personnages angoissants, une pellicule sombre, etc. L’histoire se situe dans les alentours de la Nouvelle-Orléans, dans une région où certains habitants pratiquent une sorte de magie noire, le hoodoo. C’est donc dans cette ambiance étrange que nous suivons le personnage de Caroline (Kate Hudson), une infirmière à domicile, engagée pour s’occuper du mari souffrant d’une vieille femme. Enfermés avec elle dans cette maison, nous y découvrons ses pièces, ses recoins jusqu’à tomber sur « la » chambre qui représente l’épicentre du récit. Plutôt classique dans sa forme, le film parvient néanmoins gentiment à créer une certaine atmosphère ainsi qu’une inquiétude chez le spectateur. Quant à la curiosité, sans être non plus poussée à l’extrême, elle est bel et bien au rendez-vous. Mais The Skeleton Key n’est pas à confondre avec un film d’horreur. Ici, ni monstre, ni pluie d’hémoglobine, ni tranchage de gorge. L’idée est plutôt de créer la peur en évitant de montrer d’où elle vient. À nous spectateurs de tenter de comprendre et d’anticiper. Le cinéaste opte donc pour le thriller psychologique et paranormal. Si le résultat est honnête, nous sommes bien loin du cinéma des Japonais, les maîtres en la matière. Kaslik, Freeway, Circuit Empire-sauf Sofil l Alone in the Dark, d’Uwe Boll Alone in the Dark est l’une des nombreuses adaptions de jeux vidéo mises en scène par le cinéaste Uwe Boll. Si nous ne portons pas de l’importance à la densité des personnages dans un jeu vidéo, au cinéma les règles sont toutefois différentes. Même s’il s’agit là d’un film d’action à connotations paranormales, les protagonistes se doivent de dégager un minimum de reliefs pour satisfaire le spectateur. De ce côté-là, Alone in the Dark patauge totalement. Pas très créatif ni imaginatif, le réalisateur se contente de présenter des personnages caricaturaux à outrance : alors que Christian Slater déambule du début à la fin en débardeur moulant et manteau long « à la Matrix » (histoire de bien faire comprendre que c’est un flic et qu’il a des muscles), Tara Reid ne lâche pas ses lunettes de vue et sa queue-de-cheval (histoire de bien faire comprendre qu’elle joue une scientifique). Bref, le ridicule ne semble pas déranger outre mesure le cinéaste, tout comme les dialogues de très mauvais goût et les interprétations franchement médiocres. L’histoire quant à elle ne présente rien de bien nouveau, elle comprend un homme et une femme qui tentent de venir à bout de monstres venus de tribus anciennes… Concorde, Abraj, Zouk Sortie prévue pour le jeudi 6/10 (sous réserves) : - Duke of Hazzard, de Jay Chandrasekhar, avec Johnny Knoxville, Sean William Scott, Jessica Simpson et Burt Reynolds.

kkk Downfall (La chute),
d’Olivier Hirschbiegel

Downfall est l’adaptation des Derniers jours d’Hitler de Joachim Fest (reconnus comme une référence historique) et surtout des Mémoires de Traudl Junge, la secrétaire particulière du Führer.
C’est toujours avec de délicates pincettes que les cinéastes ont porté à l’écran l’un des personnages les plus...