Allemagne - « Discussion exploratoire » entre les deux camps aujourd’hui à Berlin La « guerre des nerfs » se poursuit entre Merkel et Schröder

La « guerre des nerfs » entre la conservatrice allemande Angela Merkel et le social-démocrate Gerhard Schröder se poursuivait hier, alors que droite et gauche ont le projet de négocier la formation d’un gouvernement de « grande coalition » tout en étant en désaccord sur le futur chancelier. Une nouvelle réunion, qualifiée de discussion exploratoire, entre dirigeants du SPD et de la CDU doit se tenir aujourd’hui à Berlin. Lors d’un exposé sur l’Europe organisé dans les locaux du Parlement européen, le chancelier s’est dit certain à Strasbourg qu’il y aura bientôt en Allemagne un « gouvernement solide sous la forme d’une grande coalition », un gouvernement « stable et capable de négocier ». Mais alors que la question de savoir qui gouvernera l’Allemagne n’est toujours pas réglée, certains conservateurs ont déjà défini les priorités que devait se fixer « une grande coalition » réunissant sociaux-démocrates du SPD et chrétiens-démocrates de la CDU/CSU. Dans un entretien au quotidien populaire Bild, le dirigeant de l’Union chrétienne-sociale (CSU), sœur bavaroise de la CDU, Edmund Stoiber, a ainsi estimé qu’une grande coalition devait s’attaquer en priorité à deux gros chantiers : la réforme du fédéralisme, « mère de toutes les réformes », selon lui, et la préparation d’« un budget raisonnable pour 2006 ». Les propos du dirigeant bavarois visent à accroître la pression sur les sociaux-démocrates qui revendiquent la place de chancelier pour Gerhard Schröder, bien que le SPD soit arrivé derrière les conservateurs aux législatives anticipées du 18 septembre. D’ailleurs, depuis plusieurs jours, les critiques fusent contre M. Schröder, accusé de « putsch contre la réalité », selon l’hebdomadaire Der Spiegel. Mais le SPD revendique la chancellerie au motif que la CDU et la CSU sont deux partis distincts. Au contraire, ces dernières affirment qu’elles ne forment qu’un unique groupe parlementaire depuis la fin des années 60. En attendant que les négociations de coalition aboutissent, gauche et droite se tournent vers Dresde où une législative partielle doit avoir lieu ce dimanche. Si le résultat de cette élection a peu de chances d’inverser le rapport de force au Bundestag, elle revêt un poids psychologique particulier. Que la CDU l’emporte et elle se verra confortée dans ses revendications de diriger le prochain gouvernement. Vendredi, Gerhard Schröder et Angela Merkel doivent tous deux se rendre dans cette ville de l’ex-RDA pour soutenir les candidats à la députation. Et montrer, une nouvelle fois, que « la guerre des nerfs » qu’ils se livrent depuis plus d’une semaine n’est pas terminée.