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Actualités - CHRONOLOGIE

Irlande - La méfiance entre les deux camps est loin d’être apaisée Le scepticisme des protestants complique l’achèvement du processus de paix en Ulster

Le scepticisme affiché hier par le camp protestant a donné une indication des obstacles qui se dressent encore sur la voie d’une paix définitive en Irlande du Nord, au lendemain de l’annonce officielle du désarmement de l’IRA. Londres, Dublin et Washington avaient néanmoins salué lundi l’annonce « historique » du désarmement de l’organisation clandestine qui fit trembler la Grande-Bretagne pendant plus de 30 ans. Le principal dirigeant protestant nord-irlandais, Ian Paisley, a répété qu’il ne partagerait pas le pouvoir avec les catholiques du Sinn Féin sur la base du désarmement de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). « Il est absurde de dire que le désarmement est terminé », a lancé à la presse le révérend Paisley, chef des Démocrates unionistes (DUP), au sortir d’un entretien hier avec le général. M. Paisley avait décrit lundi comme « un échec complet » le travail de la commission de désarmement présidée par le général canadien John de Chastelain. Pour le DUP (favorable au maintien de l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni), le démantèlement de l’arsenal républicain n’est ni transparent ni crédible parce qu’il n’a pas été photographié. La portée symbolique du désarmement, comme celle de chacune des étapes-clés du processus de paix depuis les accords d’avril 1998, dépend en effet essentiellement de la confiance qui lie les élus des deux camps les uns aux autres. Or, selon l’ancien sénateur américain George Mitchell, qui fut le médiateur des accords de paix du vendredi saint, « la méfiance qui existe n’est pas près de se dissiper de sitôt ». « Je ne vais pas tenter de convaincre qui que ce soit », a confié John de Chastelain dans un entretien à l’AFP. « Je comprends exactement les inquiétudes des unionistes, a-t-il ajouté, ils n’ont rien vu (...). Ils auraient préféré voir les armes qui ont tué les leurs être mises hors d’usage. Mais les paramilitaires, l’IRA, considèrent qu’ils n’ont pas perdu la guerre, et démanteler leurs armes de façon publique est une humiliation qu’ils ne sont pas prêts à accepter. » Peter Hain, le ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord, s’est voulu lui aussi conciliant. Il « comprend le scepticisme » des élus protestants, a-t-il dit, car de « nombreuses promesses de l’IRA n’ont pas été tenues par le passé ». Des experts doivent désormais rendre deux nouveaux rapports sur l’IRA, en octobre puis en janvier, et il est très improbable que la situation se débloque avant la publication de ces documents. Selon le Times de Londres, Londres et Dublin « espèrent que les parties reprendront leurs discussions au printemps » 2006. Les intérêts politiques et électoraux de chaque camp entrent aussi dans l’explication, relevait hier le journal conservateur.
Le scepticisme affiché hier par le camp protestant a donné une indication des obstacles qui se dressent encore sur la voie d’une paix définitive en Irlande du Nord, au lendemain de l’annonce officielle du désarmement de l’IRA. Londres, Dublin et Washington avaient néanmoins salué lundi l’annonce « historique » du désarmement de l’organisation clandestine qui fit trembler la...