Sursaut obligé des Lillois face à Villarreal

Dernier de son groupe, Lille doit rebondir face aux Espagnols de Villarreal, au début de saison chaotique, pour conserver des chances de se qualifier, ce soir lors de la 2e journée de la Ligue des champions de football au Stade de France de Saint-Denis. Exilé dans l’enceinte qui vit l’équipe de France devenir championne du monde en 1998, le Losc dispute à Saint-Denis le premier de ses trois matches « à domicile », à plus de 200 km du stadium Lille-Métropole de Villeneuve d’Ascq, dont la vétusté et la capacité interdisent d’accueillir la prestigieuse compétition européenne. Défait à Lisbonne lors de la première journée (1-0), le vice-champion de France, qui a endossé le costume de Petit Poucet du groupe D, a payé cher son inexpérience du très haut niveau européen, encaissant un but dans le temps additionnel après s’être trop replié. Villarreal, à domicile, a de son côté tenu tête à l’ogre Manchester United (0-0). « Villarreal, comme le Benfica, n’est pas facile à aborder, mais elle fait partie des équipes dont on doit tout faire pour se rapprocher le plus possible. On espère faire bonne figure », plaide le milieu Mathieu Bodmer. L’équipe espagnole peine à retrouver les vertus qui lui ont permis de terminer troisième de la Liga la saison passée : après cinq matchs, elle n’a remporté qu’un match, samedi, à l’extérieur face à l’Espanyol Barcelone (2-1). Réalisme L’entraîneur chilien Manuel Pellegrini, qui dénonçait le « mauvais jeu » pratiqué par les « amarillos » (les « jaunes », NDLR), a parlé d’une « intensité et d’une agressivité » retrouvées. La « honte » de l’Argentin Juan Roman Riquelme, le moteur de l’équipe, de voir Villarreal dernier du classement s’est estompée, le club revenant à la 14e place de la Liga. De son côté, le club nordiste occupe une belle cinquième place de Ligue 1, avec quatre victoires en neuf rencontres. Mais les hommes de Claude Puel, loin de dominer leur sujet comme la saison passée, doivent leur bonne tenue en championnat à un réalisme étonnant. « On a été médiocres et même suffisants dans le jeu », estimait le défenseur Matthieu Chalmé après la victoire (2-0) samedi face à Saint-Étienne. « Tous les joueurs alignés n’avaient pas le même niveau », plaide l’entraîneur Claude Puel, qui reste fidèle au principe du turnover : « avec la succession de matchs, assurer des points en changeant l’équipe est une bonne chose ». Les Lillois, jeunes pour la plupart, ont offert trop facilement à Benfica les ballons qu’ils bataillaient pour récupérer. Ils devront faire preuve en Ligue des champions du sang-froid qui leur a réussi en championnat.