Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Dopée par Internet, la contrefaçon de médicaments touche aussi les pays riches

Dopée par Internet, la contrefaçon de médicaments, fléau des pays en développement, constitue aussi une menace pour la santé en Europe, selon des experts réunis la semaine dernière au Conseil de l’Europe à Strasbourg. Policiers, douaniers, responsables de la santé et élus réfléchissaient à une harmonisation de la lutte contre ces contrefaçons, plaidant pour des « pharmacies sécurisées » sur la toile et une harmonisation des réglementations sur l’étiquetage et le commerce de médicaments. Les pertes financières liées à la contrefaçon représentent 5 % du commerce pharmaceutique mondial, soit 20 milliards de dollars, a indiqué l’Organisation mondiale des douanes. Les contrefaçons ne sont pas toutes dangereuses, mais elles sont toutes illicites, ont rappelé les experts. Elles peuvent contenir les principes actifs, mais elles copient une spécialité ou utilisent le nom d’un laboratoire. Le produit peut aussi être sous-dosé et il arrive qu’en Afrique l’aspirine soit en réalité du talc ou de la chaux. Plusieurs causes sont avancées au progrès de la contrefaçon en Europe occidentale. Les polices ont constaté un intérêt accru du crime organisé prompt à installer un laboratoire en pleine mer puis à trouver un entrepôt accueillant dans un port. Un orateur a rappelé que 250 000 médicaments contrefaits avaient été saisis en Italie avec deux tonnes de matières premières venues d’Inde et de Chine. Par ailleurs, une étude réalisée l’an dernier en Grande-Bretagne a évalué « le taux de Viagra contrefait acheté sur Internet à 44 % ». Une étude américaine a, quant à elle, montré que sur 21 médicaments commandés sur des sites non américains ou canadiens, quatre étaient contrefaits. Interrogé par l’AFP, Jean Parrot, président de la Fédération internationale pharmaceutique, souhaite « des sites labellisés » pour les pharmacies inscrites au registre national et proposant des pages Internet. Il souligne que « l’Europe a pris conscience qu’il faut bouger et trouver une réglementation qui protége les utilisateurs » et sans doute aussi les laboratoires. Il craint aussi que demain « des associations de patients se retournent contre les autorités » en cas d’inefficacité d’un produit trafiqué.

Dopée par Internet, la contrefaçon de médicaments, fléau des pays en développement, constitue aussi une menace pour la santé en Europe, selon des experts réunis la semaine dernière au Conseil de l’Europe à Strasbourg.
Policiers, douaniers, responsables de la santé et élus réfléchissaient à une harmonisation de la lutte contre ces contrefaçons, plaidant pour des « pharmacies...