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Actualités - CHRONOLOGIE

Le championnat du Portugal, la plus brésilienne des compétitions européennes

Avec près de 150 joueurs brésiliens évoluant dans des clubs de football de première division cette saison au Portugal, contre 136 l’année dernière, la compétition portugaise est devenue un véritable championnat du Brésil bis. « Cela fait une moyenne de huit joueurs par équipe », selon les calculs du quotidien sportif Record, l’un des principaux titres de la presse sportive portugaise. « Le plus important contingent d’étrangers » jouant dans des équipes portugaises, souligne pour sa part Joaquim Evangelista, président du syndicat des joueurs professionnels. Les Brésiliens représentent cette saison 30 % des quelque 450 joueurs évoluant dans les 18 clubs de première division. Rien que le Maritimo Funchal compte à lui seul pas moins de 17 joueurs auriverde. Le phénomène a explosé au début des années 1990 et coïncide avec l’arrivée en masse d’immigrants brésiliens au Portugal. Ils sont aujourd’hui près de 77 000 en situation régulière. « Les joueurs brésiliens obtiennent plus facilement le statut de joueur communautaire », observe Bruno Roseiro, journaliste sportif, interrogé par l’AFP. Ils bénéficient du régime d’égalité des droits en vertu d’un accord entre le Brésil et le Portugal, que certains appellent « la double citoyenneté » et qui leur permet d’échapper au statut de joueurs extracommunautaires, dont le nombre par équipe est limité. La facilité d’adaptation des Brésiliens, favorisée par une langue commune, mais également des conditions financières plus attirantes, peuvent également expliquer leur afflux massif. « Les clubs brésiliens ont une grande variété de joueurs de qualité et à des prix accessibles », ajoute Bruno Roseiro. « Malgré l’inflation de ces athlètes, le rapport qualité-prix est intéressant. Par ailleurs, il sont plus facilement négociables », fait valoir Hernani Silva, président du Paços Ferreira. « Le football brésilien est l’un des meilleurs au monde, mais les conditions financières et les structures des clubs sont supérieures au Portugal », confiait Harison, joueur de l’Union de Leiria, au journal Record le mois dernier. « Quand on nous propose de jouer (au Portugal), on n’hésite pas une seconde. Pas seulement pour le prestige de jouer en Europe (...) mais également parce qu’il devient plus facile d’arriver à la seleçao ensuite », a-t-il ajouté. Le milieu de terrain Deco du FC Barcelone est certainement l’exemple d’intégration le plus réussi. Le joueur, qui évoluait alors au FC Porto, a obtenu la nationalité portugaise en février 2003, ce qui lui a permis d’être retenu pour intégrer la sélection nationale dirigée par le Brésilien Luiz Felipe Scolari. C’est d’ailleurs lors de son premier match amical contre le Brésil, fin mars 2003, que Deco marqua le but de la victoire du Portugal face à son pays d’origine. Mais tous les joueurs brésiliens ne réussissent pas forcément leur acclimatation. « La grande différence entre les deux championnats est liée notamment au rythme du jeu, plus soutenu au Portugal », explique Nelo Vingada, entraîneur de l’Academica Coimbra. L’agent Antonio Araujo, qui a l’habitude des transferts de joueurs brésiliens, le constate également : « De nombreux joueurs n’ayant pas réussi leur adaptation finissent par quitter le club avant même la fin de la saison. »

Avec près de 150 joueurs brésiliens évoluant dans des clubs de football de première division cette saison au Portugal, contre 136 l’année dernière, la compétition portugaise est devenue un véritable championnat du Brésil bis.
« Cela fait une moyenne de huit joueurs par équipe », selon les calculs du quotidien sportif Record, l’un des principaux titres de la presse sportive...