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Actualités - CHRONOLOGIE

SALON INTERNATIONAL - Jusqu’à 26 septembre, au Manège, dans la capitale russe Moscou, la nouvelle venue du marché de l’art

L’argent ne manque pas à Moscou, ni la sensibilité pour les grands peintres, sculpteurs, bijoux antiques, et la capitale russe se glisse progressivement parmi les grandes places du marché de l’art avec un deuxième Salon international d’exposition-vente. C’est dans un des symboles de la Russie des tsars, l’élégant bâtiment du Manège, en face du Kremlin, que se rencontrent ces jours-ci Bruegel l’Ancien, son fils Jean dit de Velours, Picasso, Renoir, Camille Pissarro, Monet ou la Russe Gontcharova. Les couleurs de ces maîtres universels y côtoient les formes réjouissantes de rondeur des femmes de bronze du sculpteur Botero, des dessins de faucilles et marteaux provocateurs d’Andy Warhol, des vases et pichets uniques de Picasso. Très appréciés du public russe, les petits ornements en or massif plus de deux fois millénaires et si reconnaissables des Scythes, ancien peuple des steppes de l’actuelle Russie, courant du nord de la mer Noire à l’Altaï. Tout comme les ornements byzantins observés à la loupe de joaillier par certains visiteurs chez Phœnix et dont le plus cher vaut 1,7 million d’euros. « Il y a ici un gros potentiel, beaucoup d’argent, une culture », remarque Thierry Hobaica, de la galerie genevoise Jan Krugier, Ditesheim et Cie, qui gère la collection de Marina Picasso, petite fille du génie espagnol. Sur son stand, une série de 15 dessins de Picasso, au crayon noir, intitulés Pour Gagarine, réalisés en 1961, l’année où le premier homme dans l’espace entrait dans l’histoire. Presque tous représentent son visage sur une colombe de la paix. Chaque esquisse vaut 350 000 dollars et l’ensemble cinq millions. « C’est exceptionnel et tellement russe que nous aimerions que cela aille à un musée », dit M. Hobaica, précisant que la petite fille du cosmonaute est déjà passée. « La Russie, par rapport à d’autres clients, c’est un peuple qui a beaucoup de culture », s’enthousiasme Patrick Berko, spécialisé plus particulièrement dans les œuvres belges du XIXe siècle. À la première journée d’ouverture au public mardi, les acheteurs étaient déjà bien là, presque tous des particuliers. Benoît Sapiro, de la galerie parisienne Minautore, spécialisée dans la peinture d’Europe de l’Est de la première moitié du XXe siècle, a en une journée vendu 4 toiles. Les principaux clients sont selon lui des « oligarques » et des industriels qui ont une fortune personnelle d’au moins 200 à 500 millions de dollars. Il y a nombre de nouvelles maisons et d’appartements de luxe à meubler. « Une famille est venue pour transformer en Art déco son appartement qui était de style Art nouveau », dit une exposante chez Art Déco. Les artistes les plus avant-gardistes sont les grands absents de ce Salon. « L’art véritablement contemporain n’est pas montré à Moscou autant qu’à Londres, Paris ou New York », explique Ezra Chowaiki, de la galerie new-yorkaise Chowaiki/Mosionzhnik. Maria Lipatova, de la galerie russe Elysium créée en 1997, va plus loin. « L’amateur russe a du mal à assimiler l’art étranger, et c’est pour cette raison qu’on ne trouve ici que les artistes étrangers très connus », dit-elle. Tels les impressionnistes, si nombreux au Musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg tant à l’époque soviétique que de nos jours. Elysium expose une nature morte aux couleurs intenses faites de branches d’amendier en fleurs dans un pichet de Nathalie Gontcharova, à vendre pour 250 000 dollars, un Portrait de Lily de David Cherenberg peint sur les deux côtés pour un million de dollars. Un autre artiste de Russie, Dashi, né en 1967, s’inspire des contes de sa Bouriatie natale, en Sibérie, de traditions asiatiques et de l’art scythe dans ses sculptures et bijoux. Il a exposé à New York et Londres et se montrera peut-être à Tokyo en novembre. Foire internationale des beaux-arts de Moscou - Jusqu’au 26 septembre.
L’argent ne manque pas à Moscou, ni la sensibilité pour les grands peintres, sculpteurs, bijoux antiques, et la capitale russe se glisse progressivement parmi les grandes places du marché de l’art avec un deuxième Salon international d’exposition-vente.
C’est dans un des symboles de la Russie des tsars, l’élégant bâtiment du Manège, en face du Kremlin, que se rencontrent ces...