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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Revoir notre système politique Le système politique libanais est basé sur la soumission et ne sert en rien les intérêts du Liban, il est donc à revoir car il est inadapté aux réalités économique et sociale. Les parlementaires élus lors du dernier scrutin législatif sont eux aussi le fruit d’un système périmé et dangereux, tout comme en sont issus l’actuel président de la République, et le nouveau et l’ancien président de l’Assemblée nationale, mettant en exergue la partition communautaire du Liban et l’impossible entente entre ses citoyens. Toute tentative de réforme, théoriquement, ne peut venir de ces hommes et de ces femmes, malgré les bonnes intentions affichées et les belles paroles prononcées. Il est pénible de constater l’immaturité politique de l’ensemble de la classe dirigeante libanaise, qui semble n’avoir pas saisi grand-chose à la « Révolution du Cèdre », arrivée, il faut bien le dire, après la longue guerre civile libanaise (1975 – 1990), la non moins longue occupation du Liban par la Syrie (1976 – 2005) et les accords de Taëf (1989), sans oublier bien sûr le lâche assassinat de Rafic Hariri, qui aura accéléré le cours des événements. Cette classe politique peut, certes, bénéficier de circonstances atténuantes, mais le pays aujourd’hui se trouve à un carrefour essentiel de son existence et a besoin d’hommes et de femmes d’exception au service d’une haute idée de la démocratie pour gérer le quotidien mais surtout l’avenir incertain du Liban, sans quoi nous répéterons les erreurs passées qui aboutiront inévitablement à un état de guerre lié à une confrontation entre les véritables décideurs de notre avenir pour une probable et hypothétique partition communautaire du Liban. Je pense qu’il existe au Liban des êtres d’exception qui ne font pas forcément partie des clans familiaux et féodaux, fruit de l’histoire contemporaine du pays et qui se passent le flambeau politique de père en fils, comme un héritage foncier, bloquant ainsi toute réforme même salvatrice de ce système. Mais ne faudra-t-il pas aussi chercher cette denrée rare ailleurs qu’au Liban? Il est primordial d’avoir une idée précise de la démocratie à la libanaise, un programme politique digne de ce nom à la hauteur des attentes et des ambitions affichées, et les hommes convaincus qui les activent et les appliquent. La politique étrangère libanaise, à courte échéance, sera, elle, dictée, quoi que l’on puisse en dire, par la résolution 1559 des Nations unies. Nous savons que le Liban, maintenant débarrassé des forces armées syriennes, n’est pas libre de ses mouvements pour autant, ne serait-ce que, et ce n’est pas peu dire, sur le plan économique (fermeture récente de la frontière avec la Syrie). Le Liban, étant donné la dette colossale qu’il a accumulée – fruit d’une gestion économique nationale calamiteuse depuis 15 ans qui a ruiné le pays mais n’a pas ruiné tout le monde, loin de là –, attend beaucoup de la communauté internationale. Il est aisé de comprendre que les créanciers exigeront une politique qui devra être appliquée, au risque de voir l’aide promise bloquée à n’importe quel moment et sous un quelconque prétexte. Le Liban pourra-t-il se payer le luxe d’exiger quoi que ce soit à ce moment-là ? L’intrication de la politique et de l’économie ne date pas d’hier et ne concerne pas uniquement le Liban. C’est pour cela que nous avons besoin d’hommes et de femmes exceptionnels qui combattront la corruption, le clientélisme et géreront au mieux les intérêts de la nation en veillant à respecter les libertés individuelles. Le Liban sort d’une grave période qui l’a fragilisé et affaibli, il est dépendant, convalescent. La prise de conscience individuelle par le peuple de son appartenance, avec ses particularités mais aussi ses solidarités, ses croyances religieuses mais aussi ses certitudes d’appartenance juridique à une même nation, doit nous conduire à penser autrement notre statut d’hommes et de femmes libres, au service d’un idéal, délibérément consenti. Le Liban est un idéal et, comme tout idéal, il n’est pas viable tel quel, mais est à adapter pour le devenir. Les hommes et les femmes qui sont descendus dans la rue le 14 mars ont certainement leur idée sur ce qu’il faudrait faire. Ces idées sont la matière première dans laquelle les politiques devront puiser pour qu’émerge un système qui régira le pays, loin du communautarisme absurde qui a davantage différencié qu’uni, pour la seule satisfaction de tous ces chefs de milice et politiciens peu scrupuleux qui se sont enrichis par le racket et le vol pendant tant d’années. Un statut laïc et national doit voir le jour, qui établira l’égalité entre les Libanais, indépendamment de leur appartenance confessionnelle. Dr Riad JREIGE Montpellier – France La perfection qui tue On ne le répétera jamais assez : nul n’est parfait, et rien d’ailleurs ne l’est. Pourtant, du tréfonds de notre inconscient, nous, humains, aspirons toujours à la perfection. Pourquoi recèle-t-elle, cette perfection, ce cachet de beauté qu’on ne saurait trouver ailleurs ? Comment en découvrir le mystère ? Mais au fait, existe-t-elle vraiment ? À vrai dire, non. La perfection a toujours été une parfaite illusion, un rêve auquel on refuse de renoncer. Néanmoins, c’est une épée à double tranchant : si nous nous lançons dans une conquête impossible, nous risquons de nous perdre dans un monde irréel. C’est bien pourquoi certains considèrent le perfectionnisme comme un trouble psychologique qui pourrait toucher des personnes de différentes tranches d’âge. Il pourrait influer négativement sur leur productivité. En effet, un perfectionniste a toujours tendance à ajourner l’exécution de ses projets par crainte de n’être pas à la hauteur. Et quand il se met à la tâche, il se perd souvent dans des détails superflus, manquant ainsi le nécessaire. Il pourrait même renoncer sous une pathétique excuse : « Ou bien ce doit être convenable (voire même parfait), ou bien je préfère laisser tomber. » Il risquerait dans le second cas de se retrouver sous l’effet d’un stress insoutenable et de ne plus rien considérer comme satisfaisant. Il souffre intérieurement, se débat, se force même pour faire les choses de travers sans jamais y parvenir. La conséquence en est que toute sa vie se trouve bouleversée ; de l’exigence de perfection qu’il s’impose, il passe à l’exigence de la perfection qu’il veut imposer aux autres, dans ses relations professionnelles, amicales, amoureuses, etc. La solution ? Il ne m’appartient pas de la proposer. Je cherche simplement à exprimer la douleur, à évoquer le combat intérieur, auxquels s’expose quotidiennement le perfectionniste. Bref, à parler de la touche d’imperfection – l’ironie du sort !… – que comporte une telle recherche. Le mieux serait de dompter en nous cette exigence, de laisser la volonté et l’ambition contrôler de manière raisonnable notre comportement. Il conviendrait donc de se fixer des buts qui seraient, oui, difficiles à atteindre mais non inaccessibles. En somme, de se dire qu’« à l’impossible, nul n’est tenu ». Carole S. DIB 16 ans Politiques, mais avec quelles ressources? Par Hyam Mallat Il est incontestable que la réunion de New York pour aider le Liban à améliorer ses prestations publiques et à initier une solution au problème de la dette publique, et cela conséquemment à la réunion Paris II de novembre 2002, est chose salutaire. Toutefois, nombre de nos dirigeants laissent présager des mesures draconiennes dans le cadre d’un assainissement public qu’investisseurs étrangers et libanais souhaitent mais qui exigent quand même quelques réflexions. Dans un pays où les prestations publiques dégradées ou inexistantes de facto exigent du Libanais de payer à titre d’exemple deux et trois fois sa facture d’électricité (facture de l’Électricité du Liban, abonnement ou financement d’un générateur, soutien du budget à l’EDL), sa facture d’eau (facture des Offices des eaux, achat d’eau par citerne pour les besoins domestiques, achat d’eau potable), et sa facture de santé (cotisation à la Sécurité sociale, primes pour les sociétés d’assurances…), il y a lieu de se poser la question de savoir quel sacrifice supplémentaire peut-on exiger de ce citoyen pour l’assainissement financier national ? Plus encore, il est utile de rappeler que dans le cas libanais, toutes les ressources de l’État proviennent du citoyen. L’État ne possédant ni gisements miniers ni pétrole, ses seules ressources pour la gestion du pays ont pour origine l’activité des citoyens et des sociétés. C’est dire la lourde responsabilité de l’État envers ce même citoyen pour lui faciliter l’existence, répondre à ses attentes et lui permettre de produire pour continuer à payer taxes et impôts si salutaires pour les finances publiques. Or la situation étant ce qu’elle est, et la sonnette d’alarme ne cessant d’être tirée par les organisations internationales, l’Union européenne et les personnes, pays et institutions intéressés, il est grand temps de rappeler quelques faits à tout le moins significatifs. Et d’abord qui paye ses taxes et impôts au Liban ? Il importe, au moment où des politiciens réclament à cor et à cri la décentralisation, de savoir qui et où on paye les impôts. Point n’est besoin de parler de solidarité nationale si les mêmes personnes (physiques et morales) et les mêmes régions payent leurs taxes et leurs impôts pour qu’ils soient distribués aux multiples caisses existantes et à des projets sociaux et autres sans fin si une bonne distribution de ces entrées n’est pas effectuée pour que tous les citoyens reçoivent leur dû de ces taxes et impôts. À ce sujet, il m’apparaît bon de relever deux indices significatifs de la gravité de la situation, qui ont été récemment rappelés par la presse : le premier concerne l’indice d’efficacité gouvernementale et l’autre l’indice de corruption tels que relevés pour le Liban par la Banque mondiale dans ses études dans la région Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA). Pour ce qui est de l’indice d’efficacité gouvernementale établi sur base de l’identification d’éléments tels la bureaucratie, la compétence, la rapidité dans le service – le Liban se situe au 12e rang des pays de la région MENA, sur un total de 19 –, venant après les Émirats arabes unis (1er), Oman, Qatar, Bahreïn, la Tunisie, le Koweït, la Jordanie, le Maroc, l’Arabie saoudite et l’Égypte. Certes le Liban précède l’Iran, la Syrie et l’Irak, mais il est bon de rappeler qu’il est dépassé par des pays qui, il y a à peine une génération, commençaient d’émerger politiquement et administrativement. Pour ce qui est de l’indice de corruption établi en mai 2005 par la Banque mondiale pour la même région MENA, le Liban n’est guère en meilleure position puisqu’il se situe à la 13e place sur les 19 pays de la région venant après l’Égypte, l’Algérie et les pays énoncés précédemment. Rude coup pour une vanité libanaise qui permet à certains de croire que le Liban est parfait dans un océan d’imperfection. On ne peut que décevoir ceux qui, à force de pérorer, s’imaginent que c’est en parlant qu’ils agissent pour le Liban, oubliant qu’à force de vouloir des réformes sans des réformateurs, on finit par ne plus avoir ni réformes ni réformateurs. Mais il y a mieux. Voici que dans un discours prononcé à l’occasion du lancement du projet « Qualité » du ministère de l’Économie et du Commerce, et repris dans le premier numéro de la publication de ce ministère (juillet 2005), M. Patrick Renauld – chef de la Délégation de la Commission européenne au Liban – a déclaré que « la part des exportations libanaises vers l’Union européenne est passée de 23 % du total en 1996 à seulement 9 % en 2004 », ajoutant qu’« en valeur, ce volume n’a jamais pu franchir le seuil modeste de 170 millions de dollars ». C’est bien la peine de disposer d’autant d’institutions (ministères, établissements publics, Chambres de commerces, associations, banques, sociétés privées…) qui s’occupent de nos relations commerciales pour un montant dérisoire d’exportations dû à divers paramètres sans doute justifiés mais… injustifiables. C’est bien le moment de rappeler ce qu’Alfred de Vigny se plaisait à répéter, que le meilleur gouvernement est celui qui se montre le moins, que l’on sent le moins et que l’on paie le moins cher. Pour un discours plus libéral du Hezbollah Le Hezbollah suscite maintes interrogations quant à ses fins politiques, ses projets à long terme, son idéologie, son armement, la poursuite de la lutte contre Israël…Des questions auxquelles lui seul peut répondre, pour éviter au sein de l’opinion publique la confusion et les amalgames. Certes, le Hezbollah est aujourd’hui confronté à une conjoncture internationale qui lui est défavorable, placé sur la défensive. Sa seule issue, et beaucoup ne cesseront de le répéter, est dans une conversion graduelle, mais sûre, au système politique libanais, aussi bâtard soit-il. D’abord en restituant à l’État son droit souverain d’exercer son autorité sur l’ensemble du territoire libanais et d’user du monopole de la violence légitime pour assurer ses missions régaliennes de protection, de coercition et de maintien de l’ordre. Ensuite, en abandonnant en toute sincérité, et non en tant que prolongement régional de la Révolution iranienne, tout projet ayant pour but de faire de l’islam une idéologie politique et de verser dans un mouvement islamiste ayant pour vocation de gérer l’État. Avant mai 2000, le Hezbollah pouvait encore se targuer d’une légitimité à l’échelle nationale qui le confortait dans son choix de la lutte armée contre Israël. Celui-ci ayant officiellement et pratiquement qualité d’occupant. Il apparaissait ainsi comme un véritable mouvement de libération nationale, même si la résistance à Israël fut d’abord un projet communautaire. Comme toutes les luttes armées au Liban d’ailleurs. Cependant, le retrait israélien en 2000 a été le premier catalyseur ayant amorcé le renversement d’une situation politique que l’on croyait bloquée pour longtemps. Un subit retrait qui avait complètement modifié la donne et placé la Syrie dans une mauvaise posture, puisqu’elle maintenait, par le truchement du Hezbollah, la pression sur l’État hébreu afin de peser plus lourdement lors des négociations sur la restitution du Golan. On saisit mieux à présent l’embarras dans lequel se sont retrouvées les autorités libanaises quant à l’attitude à adopter au lendemain du retrait de l’armée israélienne du Liban-Sud. La libération de 2000 avait ainsi annoncé la future normalisation de la situation dans le pays, parachevée après l’assassinat de Rafic Hariri et le « Printemps de Beyrouth » qui en a été la conséquence immédiate. Mais l’application par Israël de la résolution 425 du Conseil de Sécurité a fini aussi par importuner, en dépit d’apparences de vainqueur, le Hezbollah lui-même. Car comment justifier la poursuite de la lutte contre Israël et le maintien de la présence militaire syrienne au Liban sinon en prenant pour prétexte la poursuite de l’occupation par Israël des hameaux de Chébaa ? On voudrait bien croire que les 25 kilomètres carrés que constituent ceux-ci font partie intégrante du territoire libanais et que notre gouvernement a déjà soumis aux Nations unies une requête attestant de la « libanité » de ces fermes. Encore faut-il que la Syrie, déclarant officiellement que ce territoire n’était pas concerné par la 425 et soutenant le gouvernement libanais dans sa requête onusienne, nous fournisse les documents permettant de prouver la cession de ce territoire au Liban en 1951. Jusqu’à présent, l’ONU ne reconnaît au Liban que les frontières héritées du mandat français et admet que le retrait d’Israël de Chebaa est désormais du ressort des résolutions 242 et 338 du Conseil de Sécurité, consécutives à la guerre de juin 1967 et à celle d’octobre 1973. Le Liban n’aurait jamais récupéré son territoire occupé par le biais d’une armée conventionnelle. Et c’est là tout le mérite du Hezbollah, acculant l’État hébreu, grâce à une guérilla meurtrière, à céder sans conditions. Mais en poursuivant aujourd’hui sa lutte injustifiée au Liban-Sud et en se désolidarisant du reste de la population libanaise, le Hezbollah perd son avantage stratégique… Le retour à l’armistice de 1949 est impératif si l’on aspire sérieusement à réaliser des réformes économiques et donc la croissance, à attirer des investissements et à obtenir l’aide internationale. Le renforcement de l’armée et l’armistice de 1949, sans aller jusqu’à la signature d’un traité de paix séparée avec Israël, sont les seuls garants d’une stabilité politique et d’une défense préventive à la frontière. L’ancien député de Baabda, Salah Honein, a raison de rappeler les termes de l’accord de Taëf disposant qu’après l’application de la 425, le Liban devrait « revenir à la convention de 1949 ». Il a raison aussi de vouloir doter l’armée libanaise de capacités de guerre asymétrique ; une forme de guérilla inspirée du modèle guerrier du Hezb, même si une telle solution présente d’emblée certaines limites. Le gouvernement libanais devra étudier sans tarder notamment la question des réfugiés libanais en Israël, ces condamnés politiques qui n’ont eu de choix, par instinct de survie ou pour des besoins qu’impose toute vie quotidienne décente, que de traiter avec l’autorité territoriale israélienne constituée de fait. Que l’on obtienne en leur faveur une amnistie. N’a-t-on pas amnistié des centaines de miliciens de la guerre du Liban ? À cet égard, les propos de Hassan Nasrallah, exprimés avec une virulence inédite au journal koweïtien al-Rai al-Aam, dans un contexte local exacerbé, ne sont guère encourageants. Le Hezb reconnaît à présent ouvertement les aspects négatifs de la présence syrienne au Liban. Il lui a fallu un grand effort pour reconnaître l’existence d’immixtions syriennes dans la vie politique libanaise. Maintenant qu’il en est convaincu, il doit aider l’État libanais à rétablir son autorité au Sud, lui passer le relais dans toute action sociale en dehors d’actions caritatives et lui remettre ses compétences en matière d’éducation publique et d’infrastructure sociale comme la santé ou l’aide à l’emploi. Certes, on peut comprendre que le Hezbollah s’accroche aussi fermement à l’axe Damas-Téhéran. Pour des affinités idéologiques d’abord, puisque le Hezb répond directement du « wilayet el-faquih », ce pouvoir de nature théocratique attribué au guide de la Révolution. Pour des raisons tactiques ensuite, puisqu’il fait acte d’allégeance au régime baassiste en Syrie... Sans doute le Parti de Dieu n’a-t-il pas tout à fait tort d’accuser l’État libanais d’avoir délaissé, des années durant, la région du Sud, de Baalbeck et du Hermel. Mais il ne faut pas faire assumer aux dirigeants d’aujourd’hui les erreurs et les manquements passés. Disons simplement – dans ce Liban désemparé, cette ambiance de peur dans laquelle les citoyens vivent au rythme des bombes et des assassinats – à ceux qui veulent défendre la résistance que nous leur opposons l’évidence des faits. Un État, une justice et des institutions rafraîchies mais qui sont menacés à tout moment par cette logique du coup d’État permanent, de décomposition. Et posons-leur la question : seriez-vous en train de défendre la résistance contre ce que vous appelez « l’impérialisme américain », le projet sioniste, l’implantation palestinienne ou plutôt contre un État libanais qui désire se réapproprier, après une époque marquée à l’effigie de l’occupation syrienne, l’espace qui est le sien, ce domaine réservé où il devrait posséder en principe l’exclusivité des compétences ? Là où l’État est absent naissent inexorablement des sentiments communautaires. La radicalisation par le Hezbollah de la communauté chiite l’éloigne des enseignements de l’ancien président du Conseil supérieur chiite, l’imam Mohammed Mehdi Chamseddine. Cet homme providentiel, qui fut l’un des premiers à critiquer les excès de la politique syrienne au Liban et qui, avec le mufti Hassan Khaled, s’était farouchement opposé à toute forme d’abolition du confessionnalisme politique. Sans revendiquer pour le Liban une prétentieuse vocation historique, une fausse universalité, que de fois me suis-je répété que sans être peut-être d’accord sur la signification, la valeur et la portée du témoignage libanais, sayyed Nasrallah est invité, dans une optique plus libérale, à renoncer à la démocratie majoritaire et à se repositionner, pour le bien-être de tous, dans le cadre d’une démocratie consensuelle. Soyons certains, il en sortira le premier vainqueur. Amine ASSOUAD L’intolérable tolérance Depuis le départ des troupes syriennes, le paysage politique libanais retrouve son chaos. Nous avons eu droit ainsi, à deux jours d’intervalle, à deux conférences de presse tenues par deux groupes : les Gardiens du cèdre et le duo Baas-PSNS, nouvellement affranchi de l’emprise syrienne. Le premier annonce en toute fierté son retour dans le paysage politique libanais en proclamant, CD à l’appui, son préhistorique slogan : « Chaque Libanais devrait tuer un Palestinien. » Le second, longtemps chouchouté par les Syriens, fait figure d’adolescent opprimé profitant de l’absence de ses tuteurs : « Les assassins de Béchir Gemayel devront être récompensés », dit-il, et il va même annoncer ses futurs projets de meurtres de «traîtres». Les Libanais ont pu se défouler : les uns accueillent leur leader exilé, les autres célèbrent la libération de leur chef emprisonné. D’autres, réveillés de leur profond sommeil, dépoussièrent leurs croyances, ignorant les décennies de progrès achevé pendant leur exclusion. Le tuteur syrien avait bel et bien mis fin durant son règne à ces manifestations d’intolérance, manifestations qui mettaient en danger son occupation. Les derniers convois de l’armée syrienne partis, la tolérance et l’intolérance avaient la scène libre. Ainsi, le CPL a pu édifier son parti politique sur base de tolérance et de laïcité, les Gardiens du cèdre et le Baas-PSNS reprennent leurs leitmotivs d’intolérance raciste et xénophobe. Quel est le nouveau tuteur qui contrôlera les envolées des uns et, dans le même temps, encouragera la volonté de dialogue et de tolérance des autres ? Dayana FRANCIS Étudiante à l’USJ L’agonie de la terreur Les malades de la nuit persistent et signent. Cette fois avec le sang des innocents, surpris dans leur sommeil. Après les centres commerciaux, les attentats prennent maintenant pour cible les quartiers et immeubles résidentiels. Où se blottissent des innocents en quête de quiétude, loin des manigances politiques. Quelle est la prochaine cible ? Un mall en plein jour ? Une salle de cinéma ? Une école ? Jusqu’où iront ces terroristes ? Mais ils ne passeront pas. Après avoir lustré toutes sortes de chaussures, ils vident leurs dernières cartouches avant de tirer leur révérence. Muriel MATTA Limassol La peur a changé de camp La justice passe et les tueurs sont aux abois. L’acharnement de Melhis commence à payer. Il suffit de peu pour rendre la confiance aux Libanais. Montrer que l’impunité n’existe plus. Dans ce pays où la corruption règne sans partage sur les institutions et sur la société, le peuple ne comptait plus que sur la justice divine pour voir les tueurs de l’ombre enchaînés. Ne nous hâtons pas. Ils ne sont que suspects, mais qu’il est difficile de leur accorder la présomption d’innocence tant leurs méfaits collectifs ont semé la terreur et vidé le pays de ses fils. M. Mehlis, votre détermination impressionne. Vous vous attaquez à un système que l’on croyait inébranlable. Si l’enquête internationale aboutit, si les commanditaires et les exécutants sont châtiés, alors le Liban sera guéri d’un mal qui lui ronge les entrailles : le crime impuni. Samer DAOU Musique, alcool et mineurs C’est une lettre émanant d’un groupe de mères et signée de l’une d’entre elles, Mme Gladys Noujaim. Une lettre qui est un cri du cœur lancé à l’adresse du ministre de la Culture qui autorise, disent-elles, un concert auquel des adolescents de 15-16 ans sont admis, patronné par une marque de boisson alcoolisée et qui débute à minuit. Merci, dit la signataire de la missive, de nous aider ainsi à élever nos enfants dans cette jungle qu’est devenu le Liban, où la sécurité n’est plus qu’un vain mot. Et d’ajouter que passe encore d’autoriser un concert patronné par une marque d’alcool, mais qu’au moins on en interdise l’accès aux mineurs. Parents et enfants à éduquer Il y a vingt ans déjà, je pestais contre mes proches qui balançaient leurs déchets par les vitres de voiture, dégradaient la nature et détruisaient cette merveilleuse terre du Liban dont ils ne sont que les hôtes, l’oublient-ils ? J’avais droit alors à tous les sarcasmes. Aujourd’hui, si rien n’a changé, à qui la faute ? Aux journaux, à l’école, aux politiques ? Non, pour moi, les premiers fautifs sont les parents qui rient, souvent niaisement, aux bêtises de leurs petits chéris ou se contentent de hausser les épaules. Bien sûr, ce ne sont là que peccadilles alors que les bombes explosent. Mais voyons, je vous prie, plus loin que le bout de notre nez ! Éduquons parents et enfants au respect de la nature ; décrétons le nettoyage régulier du quartier par les enfants, accompagnés de leurs parents. Jacqueline PETMEZAKIS Pour une entente CdF-CPL En lisant les journaux ces derniers jours, on ne peut que remarquer que les politiciens de la majorité ont repris de plus belle les pratiques politiques qui leur étaient chères durant les années sombres de la tutelle. Critiquer le gouvernement quand on en fait partie, il n’y a que les nostalgiques de Anjar qui en sont capables. La politique du chef de gouvernement ne vous plaît pas ? Démissionnez, mais ne vous amusez pas à critiquer gratuitement, sans rien proposer de concret. Au Liban, il y a deux partis majeurs qui ont prouvé qu’ils étaient prêts à travailler pour l’intérêt du pays : le Courant du futur et le Courant patriotique libre. Ceci est un appel aux chefs de ces deux courants: unissez-vous ! M. Hariri, n’ayez pas peur de laisser tomber vos alliés qui se disent socialistes ou résistants arabes. Ne vous souciez pas de leur base populaire. Elle vous sera reconnaissante quand vous-même et le général Aoun mènerez à terme votre projet de réforme et de changement. Le Liban ne peut que gagner d’une telle alliance entre deux poids lourds qui veulent la prospérité et la laïcité. Deux poids lourds qui sont prêts à construire un Liban pour ses citoyens et non un Liban pour ses communautés. Je suis sûr que le CPL est prêt à entreprendre une telle alliance. Il l’a prouvé à maintes reprises. La balle est dans votre camp, M. Hariri. Jean MOUKARZEL Adressez vos commentaires par fax (01/360390), par lettre (rubrique Courrier des lecteurs, boîte postale 2488) ou par mail : redaction@lorientlejour.com

Revoir notre système politique

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