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Actualités - OPINION

ÉCLAIRAGE La bande de Gaza menacée d’une « catastrophe » écologique

La bande de Gaza, où la densité démographique est l’une des plus fortes au monde, dont les réseaux d’eau potable et d’assainissement sont vétustes et la nappe phréatique en voie d’épuisement, est menacée d’une « catastrophe écologique », selon des experts palestiniens. La bande de Gaza, d’où viennent d’être évacués les colons et soldats israéliens après 38 ans d’occupation, compte actuellement 1,3 million d’habitants, dont 900 000 réfugiés, avec une densité de 6 000 personnes au kilomètre carré. C’est une région côtière de 362 km2. « Nous allons vers une catastrophe écologique avec une densité démographique qui va atteindre 8 000 personnes au kilomètre carré en 2010 », a indiqué à l’AFP Chaddad al-Atili, conseiller de l’Autorité palestinienne pour l’eau et les affaires écologiques. Des experts du programme de l’ONU pour l’environnement sont attendus dans ce territoire du 27 septembre au 17 octobre pour évaluer les dégâts qu’il aurait subis du fait de l’infiltration des eaux polluées dans la nappe phréatique, de l’absence de drainage, de stations d’assainissement et d’épuration des eaux. Les experts internationaux doivent enquêter sur d’éventuelles infiltrations de résidus industriels polluants dans la nappe phréatique, l’enfouissement de déchets solides dangereux à l’emplacement des colonies évacuées en août et les conditions d’exploitation du sable par les entreprises israéliennes, a indiqué à l’AFP l’expert palestinien Said Abou Jalala. « Des dizaines de milliers de tonnes de sables de haute qualité ont été prélevés par les Israéliens à Gaza pour les besoins de leur industrie du verre et du bâtiment, privant ainsi la nappe phréatique d’un filtre naturel », a-t-il affirmé. « L’eau est rare à Gaza, et son unique nappe phréatique sur le littoral est en voie d’épuisement », souligne pour sa part M. Atili. Ce territoire palestinien reçoit annuellement entre 45 et 55 millions de mètres cubes d’eau de pluie, pour une consommation évaluée à environ de 150 millions de m3. « En outre, Israël ne nous autorise pas à importer de l’eau d’autres régions en dehors de Gaza », souligne M. Atili. Israël a proposé aux Palestiniens de leur vendre de l’eau dessalée à Ashkelon, mais au prix d’un dollar le mètre cube, qu’ils ont trouvé prohibitif. La question de la répartition des ressources en eau doit être discutée dans le cadre des négociations sur le statut final des territoires palestiniens, au même titre que le tracé de la frontière, le retour des réfugiés et Jérusalem, rappelle-t-il. La rareté de l’eau a poussé à la multiplication du nombre de puits à Gaza. Outre les 4 200 puits autorisés, 2 400 ont été creusés par les habitants sans autorisation, aggravant la pression sur la nappe phréatique, selon lui. Plus de 70 millions de mètres cubes d’eau sont ainsi puisés illégalement sur la nappe. L’exploitation intense de la nappe phréatique a provoqué l’augmentation de la salinité de l’eau. Dans certaines régions, cette salinité atteint 3 000 mg par litre, soit 15 fois la norme internationale admise (250 mg par litre), et dans plusieurs autres régions, elle s’élève à 400 mg par litre, dit M. Atili. « Quelque 30 millions de mètres cubes d’eaux polluées par les engrais et les résidus industriels s’infiltrent annuellement dans la nappe phréatique, faute de réseau d’assainissement ou en raison de la vétusté du réseau », ajoute l’expert. Safaa KANJ/AFP
La bande de Gaza, où la densité démographique est l’une des plus fortes au monde, dont les réseaux d’eau potable et d’assainissement sont vétustes et la nappe phréatique en voie d’épuisement, est menacée d’une « catastrophe écologique », selon des experts palestiniens.
La bande de Gaza, d’où viennent d’être évacués les colons et soldats israéliens après 38 ans...