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Allemagne Schröder et Merkel campent sur leurs positions, mais les discussions avancent

Le chancelier social-démocrate sortant Gerhard Schröder et sa rivale conservatrice Angela Merkel continuent de revendiquer la chancellerie allemande, mais entendent poursuivre les discussions entamées hier par leurs partis pour résoudre la crise, quatre jours après les élections. «Nous avons fait comprendre que nous considérons que la mission de former le gouvernement revient aux Unions » chrétiennes de la CDU/CSU, a déclaré Angela Merkel à l’issue de son premier face-à-face avec Gerhard Schröder à Berlin depuis les législatives de dimanche dernier. « Notre but est que Gerhard Schröder reste chancelier », a rétorqué le président du SPD, Franz Müntefering, au côté de M. Schröder qui a mis l’accent sur la poursuite des réformes socio-économiques engagées par la coalition gouvernementale sortante entre SPD et Verts. Les dirigeants des deux grands partis allemands s’exprimaient au cours d’un point de presse séparé, à l’issue d’une réunion commune de moins d’une heure dans une « bonne ambiance », au dire des deux camps. « Nous sommes encore loin des négociations, mais la perspective pour des discussions concrètes est ouverte, c’est un progrès », a observé M. Müntefering à l’issue de ces pourparlers exploratoires qui se sont déroulés à la société parlementaire allemande, un terrain neutre. Une nouvelle rencontre entre la CDU/CSU et le SPD est prévue pour poursuivre ces discussions qui pourraient aboutir, à terme, à une « grande coalition ». Ce modèle, jugé le plus crédible par la presse et les politologues, est privilégié par les Allemands qui préféreraient voir le nouveau gouvernement dirigé par Angela Merkel (47 %) plutôt que Gerhard Schröder (44 %), selon un sondage de l’institut Emnid. Ni la CDU/CSU et leur allié libéral du FDP, ni le SPD et les Verts n’ont obtenu de majorité absolue à ce scrutin anticipé, ce qui rend nécessaire la formation de nouvelles alliances. Disposant de trois sièges de plus que le SPD dans la nouvelle Assemblée, la CDU/CSU estime avoir été mandatée par les électeurs pour former un nouveau gouvernement. Un argument réfuté par le SPD qui estime que les voix de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et de sa sœur bavaroise de l’Union chrétienne-sociale (CSU) doivent être comptabilisées séparément. La CDU et la CSU forment un seul et unique groupe parlementaire depuis la fin des années 60. Une séparation serait « politiquement incorrecte », a estimé hier M. Stoiber. Plus tôt dans la journée, Angela Merkel avait affirmé son opposition à la formation d’un gouvernement minoritaire, sans majorité absolue à la Chambre des députés. Après cette première rencontre au sommet entre la CDU/CSU et le SPD, l’hypothèse d’une « grande coalition » se renforce d’autant plus que les autres scénarios possibles ont très peu de chances d’aboutir. Le chef de file des Verts et ministre des Affaires étrangères Joschka Fischer a d’ailleurs estimé, dans une interview au quotidien berlinois Tageszeitung à paraître aujourd’hui, que « vu l’état des choses, on se dirige vers une grande coalition ». Les Verts, partenaires du SPD dans le gouvernement sortant, ont clairement fait savoir qu’ils se préparaient à retourner dans l’opposition et donnent peu de chances à une éventuelle alliance entre leur parti et ceux de la droite conservatrice et libérale. Mais ils sont prêts à discuter avec les dirigeants de la CDU/CSU qu’ils rencontreront aujourd’hui. De son côté, le FDP, devenu la troisième force politique du pays, exclut catégoriquement de participer à un gouvernement avec les Verts et le SPD, et même d’en discuter, une attitude vivement critiquée par certains dirigeants sociaux-démocrates.
Le chancelier social-démocrate sortant Gerhard Schröder et sa rivale conservatrice Angela Merkel continuent de revendiquer la chancellerie allemande, mais entendent poursuivre les discussions entamées hier par leurs partis pour résoudre la crise, quatre jours après les élections.
«Nous avons fait comprendre que nous considérons que la mission de former le gouvernement revient aux Unions...