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Italie Le ministre des Finances démissionne, le gouvernement Berlusconi en crise

Le ministre des Finances italien, Domenico Siniscalco, a jeté l’éponge hier et démissionné pour dénoncer l’immobilisme du gouvernement face au gouverneur de la Banque centrale Antonio Fazio, impliqué dans un scandale bancaire. «Le ministre Siniscalco a démissionné. Le directeur du Trésor occupe sa place à Washington pour la réunion du FMI », a déclaré à l’AFP une source du ministère des Finances. « Je démissionne en raison de l’immobilisme absolu du gouvernement. Le problème n’est pas Fazio mais celui qui est incapable de résoudre un problème. C’est pour cette raison que je ne suis pas amer : je suis scandalisé », a déclaré M. Siniscalco, cité par le quotidien La Repubblica. Le ministre de l’Économie avait demandé à plusieurs reprises au gouverneur de démissionner pour redonner de la crédibilité à l’institution qu’il préside. M. Fazio, ardent défenseur de « l’italianité » des banques, est soupçonné d’avoir favorisé la BPI, dirigée par un de ses amis, Gianpiero Fiorani, contre le groupe néerlandais ABN Amro dans la conquête de la Banca Antonveneta. La confédération du patronat italien, Confindustria, a elle aussi réclamé la démission ou la destitution du gouverneur. La présidence de Confindustria « constate la perte de crédibilité du gouverneur de la Banque d’Italie et demande qu’en l’absence d’un geste spontané de responsabilité (sa démission), les organes compétents s’activent pour assurer le remplacement nécessaire à la tête de cette institution, dans l’intérêt du pays », indique un communiqué. Le départ de M. Siniscalco, également lassé des attaques continues des membres de la majorité de M. Berlusconi contre son projet de budget 2006, représente un nouveau coup dur pour le gouvernement de centre-droit à six mois des élections législatives. L’opposition italienne a réclamé immédiatement la démission du gouvernement de Silvio Berlusconi et des élections anticipées, à la suite du départ de M. Siniscalco. « Un gouvernement qui ne trouve pas d’accord sur le document le plus important, le budget, au point de provoquer la démission du ministre de l’Économie, ne doit faire qu’une seule chose : s’en aller », affirme dans un communiqué Romano Prodi, chef de file de l’opposition de centre-gauche. Le gouvernement de centre-droit « doit prendre acte de sa propre incapacité (...) et remettre son mandat entre les mains du chef de l’État », poursuit M. Prodi. L’opposition « demande à l’unanimité au gouvernement un geste de responsabilité, la démission, et espère une solution rapide à cette grave crise. La solution ne peut passer que par un seul chemin : celui des élections anticipées », conclut M. Prodi. L’économie italienne traverse une phase difficile et semble avoir renoué avec une légère croissance après une récession de six mois. L’état de ses comptes publics est cependant désastreux avec une dette publique qui est parmi les plus élevées de l’Union européenne et un rapport déficit/PIB qui dépasse depuis plusieurs années les 3 % consentis par le Pacte de stabilité. L’agence de notation internationale Standard and Poor’s a déjà mis en garde Rome sur les possibles conséquences de la démission de M. Siniscalco. Si son départ « devait représenter le signal de l’absence d’une ligne directrice dans la gestion des comptes publics ou d’une période d’incertitude politique prolongée minant ultérieurement la mise en place d’une stratégie cohérente de réduction de la dette, cela pourrait provoquer une nouvelle pression vers le bas de la notation », indique un communiqué. Le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, a assuré hier que sa coalition allait trouver dans la soirée un successeur à M. Siniscalco.
Le ministre des Finances italien, Domenico Siniscalco, a jeté l’éponge hier et démissionné pour dénoncer l’immobilisme du gouvernement face au gouverneur de la Banque centrale Antonio Fazio, impliqué dans un scandale bancaire.
«Le ministre Siniscalco a démissionné. Le directeur du Trésor occupe sa place à Washington pour la réunion du FMI », a déclaré à l’AFP une source du...