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Actualités - CHRONOLOGIE

Selon ses détracteurs, Pyongyang n’a jamais paraphé un accord sans intention de le rompre La Corée du Nord, un marchandeur à la tactique éprouvée

La Corée du Nord pourrait être jugée imprévisible après son apparent revirement, mardi, qui menace un accord de dénucléarisation arraché après plus de deux ans de négociations, mais la dictature est en réalité fidèle à une tactique de marchandage éprouvée. Les Nord-Coréens sont connus pour être des négociateurs durs en affaires et n’hésitant pas à utiliser manœuvres d’intimidation et menaces. En 1994, ils se sont dit prêts à transformer Séoul, la capitale de la Corée du Sud voisine, en « mer de feu ». Une dizaine d’années plus tard, ils ont menacé de pratiquer un essai nucléaire, pour prouver qu’ils possédaient bien la bombe atomique, et même de vendre l’arme. Pas plus tard qu’hier, Pyongyang s’est une nouvelle fois dit hier prête à répondre avec « de puissantes mesures de rétorsion » à une frappe nucléaire préventive américaine. L’étranger négocie bon an mal an depuis un demi-siècle avec la Corée du Nord à la suite de la fin de la guerre de Corée (1950-53). Selon ses plus fervents détracteurs, Pyongyang n’a jamais paraphé un accord qu’elle n’avait pas l’intention de rompre et n’a jamais accepté une obligation internationale qu’elle n’a pas violée par la suite. Le nouveau jeu de manche de la Corée du Nord n’a donc pas surpris beaucoup d’experts. Une journée à peine après avoir signé une déclaration commune dans laquelle le régime communiste s’engageait à démanteler son armement atomique, Pyongyang a déclaré mardi qu’elle ne le ferait qu’à la condition préalable qu’elle obtienne un réacteur à eau légère à usage civil. Cette déclaration n’est pas sans rappeler le revirement de 2003 : à la fin d’une première série de pourparlers multipartites à Pékin qu’elles avaient qualifiés d’utiles, les autorités nord-coréennes avaient soudainement prononcé leur mort et estimé qu’il ne valait pas la peine de reprendre les discussions. Puis, en septembre 2004, le Nord avait refusé de participer à de nouvelles négociations qu’il avait pourtant dans un premier temps acceptées. Les hauts responsables américains et sud-coréens ont ainsi vu dans l’apparente volte-face de mardi une fanfaronnade dont le pays est coutumier et destinée en fait à renforcer sa position lors des nouveaux pourparlers prévus en novembre. « Les Coréens du Nord viennent tout simplement de démarrer les négociations », a souligné un responsable du département d’État américain à Washington.
La Corée du Nord pourrait être jugée imprévisible après son apparent revirement, mardi, qui menace un accord de dénucléarisation arraché après plus de deux ans de négociations, mais la dictature est en réalité fidèle à une tactique de marchandage éprouvée.
Les Nord-Coréens sont connus pour être des négociateurs durs en affaires et n’hésitant pas à utiliser manœuvres...