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Actualités - CHRONOLOGIE

PANDÉMIE - La lutte s’organise en Asie, qui a besoin d’aide La grippe aviaire pourrait tuer près de 100 millions de personnes

Les pays d’Asie-Pacifique ont approuvé hier une stratégie de lutte contre les maladies émergentes, comme la grippe aviaire, mais l’OMS a averti qu’elle ne pourrait pas être mise en œuvre sans l’aide des pays riches dans les États qui en ont le plus besoin. Par ailleurs, plusieurs spécialistes évoquent des scénarios noirs dans lesquels près de 100 millions de personnes dans le monde pourraient mourir de l’épidémie. Lors de la réunion régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Nouméa (Nouvelle-Calédonie, territoire français du Pacifique Sud), les pays pauvres de la région ont exprimé leur désarroi « face à la dimension de la menace » de la grippe aviaire. Ils ont adressé un appel au secours au reste de la planète : « Nous lançons avec angoisse un appel en faveur des pays les plus pauvres dont nous faisons partie. Face à la dimension de la menace, nous manquons de moyens, de médicaments », a déclaré le ministre de la Santé du Laos, Ponmek Dalaloy. Cinq objectifs ont été fixés par l’OMS avec en priorité la diminution du risque d’émergence de ces maladies, qui passe en l’occurrence par une amélioration des pratiques d’élevage. La détection et la riposte précoces ainsi que la préparation des États et la mise en place d’une collaboration technique durable dans la région figurent également dans les objectifs de l’OMS. Le document, élaboré en concertation avec la région Asie du Sud-Est de l’OMS, a été approuvé par les 37 États et territoires du Pacifique Ouest, parmi lesquels plusieurs pays frappés par le virus H5N1 de la grippe aviaire tels que le Vietnam ou le Cambodge. Le virus a causé la mort d’une soixantaine de personnes en Asie qui avaient été en contact avec des volailles infectées, mais la mutation du H5N1, qui le rendrait contagieux entre humains, est considérée comme inévitable. Concernant la préparation des États, seuls une quarantaine sur les 192 membres de l’OMS disposent d’un plan national pour faire face à une épidémie de grippe humaine d’origine aviaire. Une pandémie de grippe humaine pourrait faire sept, dix, cinquante, voire cent millions de morts selon des scénarios plus ou moins alarmistes qu’ont évoqués depuis près d’un an l’OMS et plusieurs scientifiques. C’est ce qui s’est passé lors de la pandémie de grippe espagnole en 1918/19, la première du XXe siècle : un sous-type grippal complètement nouveau est apparu, contre lequel l’homme n’était pas immunisé, et s’est propagé autour du globe en quatre à six mois, faisant de 20 à 40 millions de morts. La première pandémie de grippe du XXIe siècle pourrait rendre malade 20 % de la population mondiale. En quelques mois, près de 30 millions de personnes auraient besoin d’être hospitalisées, un quart d’entre elles mourraient, selon un scénario évoqué fin décembre dans la revue Science par Klaus Stöhr et un autre expert de l’OMS. En Indonésie, la ministre de la Santé a estimé hier que l’archipel était désormais confronté à une épidémie de grippe aviaire, après le décès d’une fillette de 5 ans suspectée d’avoir été infectée par le virus.

Les pays d’Asie-Pacifique ont approuvé hier une stratégie de lutte contre les maladies émergentes, comme la grippe aviaire, mais l’OMS a averti qu’elle ne pourrait pas être mise en œuvre sans l’aide des pays riches dans les États qui en ont le plus besoin. Par ailleurs, plusieurs spécialistes évoquent des scénarios noirs dans lesquels près de 100 millions de personnes dans le...