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Neuf Américains tués en 24 heures, un otage turc libéré par ses ravisseurs L’incident de Bassora complique les plans de retrait britanniques

La libération par la force de deux soldats britanniques lundi à Bassora et la dégradation de la situation risquent de compliquer le retrait des troupes d’Irak, que Londres souhaiterait démarrer d’ici à un an. Par ailleurs, neuf Américains, dont cinq soldats, ont été tués lundi et hier. À Bassora, à 550 km au sud de Bagdad, les soldats britanniques, qui étaient en « mission de renseignements », sont tombés entre les mains de miliciens lundi soir après avoir été détenus dans la journée par la police locale, selon l’armée britannique, qui a monté une opération pour les libérer dans la soirée. À Londres, le ministre britannique de la Défense John Reid a justifié l’opération en faisant valoir qu’ils « auraient dû être remis aux forces britanniques elles-mêmes ». Selon un député chiite, Ali Dabagh, des hommes de l’Armée du Mehdi, une milice radicale chiite, comptaient utiliser les deux soldats pour obtenir la libération de leur chef, cheikh Ahmed al-Fartoussi, interpellé dimanche par les forces britanniques et suspecté de « l’organisation d’attaques terroristes contre la Force multinationale ». Mais le gouvernement irakien a affirmé hier qu’il n’y avait « pas de crise » avec Londres après cet accrochage. Mais la nouvelle de l’incident était à la une de tous les journaux britanniques hier, relançant inévitablement le débat sur la date du retour de quelque 8000 soldats britanniques en Irak. John Reid s’en est tenu à la ligne officielle selon laquelle le Royaume-Uni ne se retirera qu’une fois que la situation sera effectivement sous le contrôle des forces militaires et de police irakiennes. « Nous avons toujours dit que nos troupes resteraient aussi longtemps que nécessaire et que les Irakiens le demanderaient, et que leur retrait serait non pas un événement, mais un élément d’un processus. Et j’ai dit depuis juin que ce processus, qui ne débutera pas en même temps dans toutes les parties du pays, pourrait commencer d’ici à un an », a-t-il ajouté. Mais en privé, des sources proches du Premier ministre Tony Blair – qui s’est entretenu de l’Irak avec le président américain George W. Bush en marge du sommet de l’ONU, la semaine dernière à New York – reconnaissent un dilemme. Quitter l’Irak trop tôt, disent-ils, donnerait l’impression que la coalition réunie en mars 2003 par les États-Unis pour renverser la dictature de Saddam Hussein abandonne le peuple irakien face à la rébellion. Rester trop longtemps risquerait, en revanche, de donner l’impression que l’Irak est occupé pour une durée indéfinie – ce qui, en retour, accroîtrait le mécontentement de la population et provoquerait des attaques supplémentaires contre les armées de la coalition. Les analystes britanniques partagent aussi ces vues. « Les Britanniques n’aiment pas partir avant qu’ils aient pu dire que la mission est accomplie », explique Timothy Garden, de l’Institut royal des relations internationales (RIIA, Chatham House). « Le problème, ajoute-t-il, c’est que personne ne sait plus trop en quoi consiste la mission. » Selon M. Garden, un ancien général de la Royal Air Force, « il n’y a pas vraiment de stratégie claire pour le retrait » des troupes britanniques. Les incidents de lundi « soulignent ce que les gens pensaient depuis quelque temps, à savoir que Bassora est une source potentielle d’ennuis, même si les troupes britanniques s’en sont sorties assez facilement jusqu’à présent », pense pour sa part Paul Beaver, un spécialiste des questions de défense. Le libéral-démocrate Charles Kennedy, dirigeant du seul grand parti britannique à s’être opposé à la guerre en Irak, a dit mardi ses craintes que la situation irakienne ne dégénère en guerre civile. Sur le terrain, quatre soldats du corps des marines ont été tués lundi à Ramadi par des engins piégés, a annoncé hier l’armée américaine, qui a fait état aussi de la mort d’un soldat de la police militaire dans un incident similaire au nord de Bagdad. Par ailleurs, quatre gardes de sécurité américains ont été tués également lundi dans une attaque- suicide à la voiture piégée contre un convoi diplomatique américain à Mossoul, à 350 km au nord de Bagdad. En outre, un homme d’affaires turc enlevé en mai en Irak a été libéré vendredi par ses ravisseurs, moyennant une rançon de 250 000 dollars, a rapporté hier la presse turque.
La libération par la force de deux soldats britanniques lundi à Bassora et la dégradation de la situation risquent de compliquer le retrait des troupes d’Irak, que Londres souhaiterait démarrer d’ici à un an. Par ailleurs, neuf Américains, dont cinq soldats, ont été tués lundi et hier.
À Bassora, à 550 km au sud de Bagdad, les soldats britanniques, qui étaient en « mission de...