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L’UE fait circuler un texte proposant la saisie par l’ONU du dossier nucléaire iranien Téhéran menace de ne plus coopérer avec l’AIEA et brandit l’arme du pétrole

Alors que l’Union européenne accroît la pression pour une saisie par l’ONU du dossier nucléaire iranien, Téhéran a menacé hier de reprendre l’enrichissement d’uranium, d’empêcher les inspections poussées de ses sites nucléaires et même éventuellement de quitter le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Il a également averti qu’il réviserait la question de la participation, dans le secteur pétrolier, de pays qui adoptent une position hostile à Téhéran concernant la dispute nucléaire. L’Union européenne a fait monter la pression sur Téhéran en faisant circuler hier au sein de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à Vienne un texte proposant de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU du dossier nucléaire iranien. Ce projet de résolution, rédigé au nom des Vingt-Cinq par la « troïka » – Allemagne, France, Grande-Bretagne, UE-3 –, qui a vainement tenté de convaincre Téhéran de renoncer définitivement à son programme d’enrichissement de l’uranium, demande à l’AIEA de constater « les nombreux manquements et atteintes de l’Iran à ses obligations relatives au Traité de non-prolifération nucléaire ». Ce texte, qui pourrait être soumis formellement à l’AIEA aujourd’hui, ne devrait néanmoins pas être soumis au vote cette semaine, étant donné l’opposition de pays de poids comme la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud et, surtout, la Russie. La réaction iranienne au projet de la troïka ne s’est pas fait attendre. « Si l’on veut utiliser le langage de la force, l’Iran n’aura plus d’autre choix que de sortir du cadre du TNP (c’est-à-dire) de ne plus appliquer le protocole additionnel et de reprendre l’enrichissement, afin de préserver ses acquis techniques », a déclaré, lors d’une conférence de presse à Téhéran, le responsable nucléaire, Ali Larijani. Un peu plus tard, M. Larijani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, a précisé ses propos sur le TNP en affirmant qu’une éventuelle sortie du traité dépendrait en fait de la manière dont le dossier iranien serait transféré à l’ONU. « Cela dépend si on (l’AIEA) informe simplement ou si on saisit le Conseil » de sécurité, a-t-il expliqué. Le protocole additionnel autorise des inspections surprise des sites nucléaires iraniens. Parlant à l’AFP, le porte-parole du Conseil suprême de la sécurité nationale, Ali Agha Mohammadi, a confirmé qu’une sortie du TNP « faisait partie des scénarios examinés ». « Par cette conférence de presse, nous avons voulu dire aux Européens qu’un nouveau gouvernement et de nouvelles forces étaient en place (en Iran), et qu’ils ne pouvaient se comporter comme par le passé et ne devaient pas commettre une erreur stratégique », a-t-il ajouté. M. Larijani a également agité la menace de priver de contrats pétroliers juteux les pays qui adoptent une attitude hostile à Téhéran sur le dossier nucléaire. « L’Iran décidera de la participation (dans ses projets pétroliers) en fonction du soutien que les pays apporteront à la défense du droit national de l’Iran » dans le domaine nucléaire, a-t-il souligné. Interrogé si cette menace concernait le Japon et sa participation à l’énorme champ pétrolier d’Azadeghan, M. Larijani a déclaré : « Il n’y a pas seulement le Japon. D’autres pays sont concernés. Nous examinerons leurs attitudes. » L’UE-3 reproche aux Iraniens de refuser de renoncer à la conversion d’uranium, qu’ils ont reprise en août malgré les exigences expresses du conseil des gouverneurs (l’Exécutif) de l’AIEA. L’Iran estime toutefois qu’il est du « droit légitime » de tout État de se doter de l’énergie nucléaire à des fins civiles, en conformité avec le TNP. Mais les États-Unis et Israël disent craindre que cela ne conduise à la fabrication de l’arme atomique. Hier encore, l’État hébreu a demandé à l’AIEA et à l’ONU d’empêcher le « régime du mal » iranien d’acquérir des armes nucléaires, estimant que « la sécurité et la stabilité de la planète » étaient « en jeu ». L’AIEA mène des investigations poussées sur le programme nucléaire iranien depuis février 2003, mais n’a pas encore trouvé de preuves sur une déviation vers des objectifs militaires et la construction de l’arme atomique. Le directeur général de l’agence, Mohammed el-Baradei, a néanmoins demandé « plus de transparence », et la possibilité de nouvelles inspections dans des sites militaires et d’interroger des scientifiques iraniens.
Alors que l’Union européenne accroît la pression pour une saisie par l’ONU du dossier nucléaire iranien, Téhéran a menacé hier de reprendre l’enrichissement d’uranium, d’empêcher les inspections poussées de ses sites nucléaires et même éventuellement de quitter le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Il a également averti qu’il réviserait la question de la...