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La Corée du Nord exige, en préalable à toute concession, la livraison de réacteurs à eau légère Pyongyang dicte à nouveau ses conditions pour l’abandon du nucléaire

La Corée du Nord a jeté hier le doute sur le respect de son engagement à renoncer à l’arme atomique, pourtant prononcé la veille, en posant à nouveau comme condition préalable la livraison de réacteurs à eau légère censés satisfaire ses besoins en électricité. Alors que l’encre de la déclaration conjointe de Pékin, signée lundi, était à peine sèche, la dictature communiste nord-coréenne a averti qu’elle ne ferait pas le premier pas dans l’abandon des armes nucléaires qu’elle dit déjà posséder. « On nous demande de renoncer à tous nos armements, mais il n’y a rien auquel nous puissions renoncer en premier », a déclaré le chef de la délégation nord-coréenne Kim Gye-gwan peu avant de quitter Pékin. « Les États-Unis peuvent prouver qu’ils ont changé leur politique hostile à notre égard en nous fournissant des réacteurs à eau légère », a-t-il ajouté. Quelques heures auparavant, cette fois dans un communiqué émis par l’agence officielle nord-coréenne KCNA, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères avait déclaré que « les États-Unis ne devraient même pas rêver de la question du démantèlement de la dissuasion nucléaire de la Corée du Nord avant d’avoir fourni des réacteurs à eau légère ». La Chine, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, n’a pas tardé à réagir et a appelé les participants aux pourparlers à « respecter leurs engagements ». Des responsables américains ont, de leur côté, minimisé l’insistance de la Corée du Nord à vouloir se doter de réacteurs à eau légère, estimant qu’il s’agissait d’une manœuvre de négociation ne remettant pas en question son engagement à renoncer à son programme nucléaire militaire. En soirée, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice estimait d’ailleurs que des progrès étaient encore possibles si tout le monde s’en tient au texte signé lundi à Pékin. Le Japon a estimé que les déclarations nord-coréennes « ne pouvaient pas être acceptées ». « Elles semblent indiquer que la seconde étape des négociations a déjà commencé », a regretté le ministre japonais des Affaires étrangères, Nobutaka Machimura. Le président sud-coréen Roh Moo-hyun a de son côté exhorté le Nord et les États-Unis à surmonter leurs divergences. Selon Nam Sung-wook, expert à l’Université de Corée (du Sud), la nouvelle déclaration de Pyongyang « fait partie d’une tactique pour occuper le terrain avant la prochaine série de pourparlers » en novembre. « Il ne faut pas réagir de manière exagérée à ces propos. Cela fait partie d’une rhétorique avant la reprise des négociations », juge également Paik Hak-soon de l’Institut Sejong de Séoul. À l’issue d’une quatrième série de discussions à Pékin en présence des deux Corées, des États-Unis, de la Chine, du Japon et de la Russie, la Corée du Nord avait signé lundi une déclaration dans laquelle elle réaffirmait s’engager à renoncer à son arsenal nucléaire militaire et à rejoindre le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Le texte indiquait que les autres parties « respectaient » la position nord-coréenne de considérer comme son « droit » le développement d’un programme nucléaire civil. La déclaration précisait de plus que « des discussions » pour la fourniture à la Corée du Nord d’un réacteur à eau légère (à des fins pacifiques) « pourraient avoir lieu en temps opportun ». Mais ce point n’avait pas été posé comme condition préalable au démantèlement atomique et le représentant américain aux négociations, Christopher Hill, avait déclaré que « le temps opportun ne surviendrait que quand (la Corée du Nord) aurait démantelé de manière rapide l’ensemble de son armement nucléaire et tous ses programmes nucléaires ».
La Corée du Nord a jeté hier le doute sur le respect de son engagement à renoncer à l’arme atomique, pourtant prononcé la veille, en posant à nouveau comme condition préalable la livraison de réacteurs à eau légère censés satisfaire ses besoins en électricité.
Alors que l’encre de la déclaration conjointe de Pékin, signée lundi, était à peine sèche, la dictature...