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Actualités - CHRONOLOGIE

Le juif australien est décédé hier à Vienne à l’âge de 96 ans Simon Wiesenthal, « chasseur de nazis » et « conscience de l’Holocauste », est mort

Simon Wiesenthal, le juif autrichien « chasseur de nazis » qui avait débusqué le tortionnaire allemand Adolf Eichmann, est décédé hier à Vienne à l’âge de 96 ans d’une « défaillance généralisée ». Simon Wiesenthal fut la « conscience de l’Holocauste » et a contribué à traduire en justice plus de 1 100 criminels de guerre nazis « malgré l’apathie et l’indifférence du monde », a souligné le rabbin Marvin Hier, doyen du centre Simon Wiesenthal basé à Los Angeles (États-Unis). « Lui seul était resté pour garder vivace le souvenir. Il n’avait pas oublié », a déclaré M. Hier sur le site Internet du centre Wiesenthal. Né en 1908 dans une famille juive à Buczacz, près de Lvov (Ukraine, alors partie de l’empire austro-hongrois), Simon Wiesenthal avait connu cinq camps d’extermination, dont Mauthausen (Nord-Ouest) d’où il était sorti le 5 mai 1945. Rescapé des camps de la mort, Simon Wiesenthal avait créé en 1947 à Linz (centre de l’Autriche) un centre d’information et de documentation sur les criminels nazis. Transféré à Vienne en 1962, ce centre minuscule installé dans l’ancien quartier juif de la capitale autrichienne a fonctionné pendant plus de 40 ans avec la seule mémoire de M. Wiesenthal. Les informations sur les tortionnaires du IIIe Reich obtenues des survivants de l’Holocauste et les témoins des camps y étaient consignées sur de petites fiches en papier et classées sur de modestes étagères. À la retraite de M. Wiesenthal en 2003, le centre n’avait qu’une secrétaire et pas d’ordinateur. Ces moyens dérisoires n’avaient pas empêché Simon Wiesenthal de signaler dès 1953 la présence en Argentine d’Adolf Eichmann, l’un des principaux exécutants de la « solution finale », qui fut jugé en Israël avant d’y être exécuté en 1962. « C’est la justice qui me guide, pas la vengeance », avait coutume de dire Simon Wiesenthal pour expliquer son inlassable traque des bourreaux nazis. « Je veux que, lorsqu’on scrutera l’Histoire, on puisse dire que les nazis n’ont pas exterminé impunément des millions de personnes », ajoutait-il. « Si l’on traîne les nazis en justice, c’est parce qu’ils doivent connaître l’éternelle peur d’être pris. » Malade depuis plusieurs années et vivant reclus depuis un an dans la capitale autrichienne, il avait survécu lors de la Deuxième Guerre mondiale à plusieurs camps de concentration où 89 personnes de sa famille, dont sa mère, ont trouvé la mort. Dès l’annonce de son décès, le Conseil de l’Europe a salué « un soldat de la justice, de la liberté et de la paix ». « Sans sa pugnacité et son combat contre l’antisémitisme, l’Europe n’aurait jamais réussi à guérir de ses blessures et à se réconcilier », a ajouté l’Assemblée européenne dans un communiqué publié à Strasbourg (France). « C’était une conscience mondiale, il était le symbole vivant des poursuites engagées contre les criminels de guerre nazis », a déclaré à Jérusalem (Israël) Aver Shalev, directeur de Yad Vashem, le mémorial de la Shoah. Un hommage funèbre sera rendu à M. Wiesenthal aujourd’hui au cimetière central de Vienne et ses obsèques auront lieu vendredi en Israël où sa dépouille doit être transportée demain, a indiqué la communauté israélite dans la capitale autrichienne.
Simon Wiesenthal, le juif autrichien « chasseur de nazis » qui avait débusqué le tortionnaire allemand Adolf Eichmann, est décédé hier à Vienne à l’âge de 96 ans d’une « défaillance généralisée ».
Simon Wiesenthal fut la « conscience de l’Holocauste » et a contribué à traduire en justice plus de 1 100 criminels de guerre nazis « malgré l’apathie et l’indifférence...