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FESTIVAL Les arts de la Chine investissent Amsterdam en octobre

Une trentaine d’institutions culturelles d’Amsterdam présentent durant le mois d’octobre, à l’initiative de la prestigieuse salle de concert Concertgebouw, un festival culturel pluridisciplinaire chinois, illustration parfaite du sens pratique néerlandais. Des centaines d’artistes, dont près de 400 musiciens, doivent participer au Amsterdam China Festival, qui présentera musique traditionnelle, classique, pop et rap, danse, opéra, arts graphiques, cinéma, architecture, ou encore littérature. À la différence du festival organisé au même moment à Washington, ou des manifestations croisées franco-chinoises (Année de la Chine en France, puis Année de la France en Chine), cette opération au budget supérieur à 3 millions d’euros a été montée en moins de deux ans grâce à des fonds privés et sans passer par les instances officielles culturelles ou diplomatiques. « Et pourtant, ce fut le projet le plus facile à monter », raconte le directeur du Concertgebouw Martijn Sanders. Six sponsors ont été contactés, et cinq ont dit “ oui ”, un résultat vraiment élevé », ajoute-t-il. Ces sponsors, groupes chimique, bancaire ou de logistique, font des affaires en Chine et espèrent attirer plus de Chinois aux Pays-Bas. La puissance publique n’a apporté son soutien que tardivement et pour une faible part, la Chine payant par exemple le voyage de son Orchestre national symphonique. En marge du festival est organisé d’ailleurs un séminaire économique de deux jours qui veut rassembler quelque 250 décideurs des deux pays. Frappé par la richesse de la musique populaire en Chine, Martijn Sanders prévoyait initialement un festival musical, mais il est vite apparu que les entreprises néerlandaises étaient intéressées à faire connaître la culture chinoise au sens le plus large possible du terme. «Si on veut vraiment faire des affaires, il faut apprendre un peu les uns sur les autres», explique-t-il. Le coup de cœur de ce sexagénaire qui, en une vingtaine d’années à la tête du Concertgebouw a pu écouter les plus grands musiciens du monde, va à un groupe d’amateurs âgés de 60 à 80 ans, rencontrés dans une maison de thé de Shanghai, «une sorte de Buena Vista Social Club chinois», dit-il en référence aux Cubains rendus célèbres par le cinéaste Wim Wenders. Ils improviseront dans les foyers du Concertgebouw et dans les musées, salles de spectacle ou cafés qui accueillent le Amsterdam China Festival. Seule réserve à la programmation : « Je ne voulais pas de politique. C’est une question d’hospitalité avec nos hôtes », explique Martijn Sanders, en soulignant en riant que les Néerlandais font des affaires avec tout le monde. «Au XVIe siècle, nous avons fait la guerre à l’Espagne et vendu des armes à nos ennemis, rappelle-t-il. De plus, la musique russe a toujours été jouée, partout, quelles que soient les circonstances politiques.» Certaines des conférences organisées dans le cadre du festival ont pourtant une connotation politique, la première exposition de photos, déjà ouverte, évoque notamment la répression du mouvement démocratique place Tienanmen, et l’une des stars invitées est le compositeur et chef d’orchestre Tan Dun, qui a raconté la Révolution culturelle dans un opéra.
Une trentaine d’institutions culturelles d’Amsterdam présentent durant le mois d’octobre, à l’initiative de la prestigieuse salle de concert Concertgebouw, un festival culturel pluridisciplinaire chinois, illustration parfaite du sens pratique néerlandais.
Des centaines d’artistes, dont près de 400 musiciens, doivent participer au Amsterdam China Festival, qui présentera musique...