Rechercher
Rechercher

Actualités

La participation au scrutin est « un peu au-dessus de 50 % », selon une première estimation Les législatives se sont bien passées, mais les Afghans ont moins voté

Les élections parlementaires afghanes se sont déroulées sans accroc majeur, mais avec une participation de l’ordre de 50 % seulement, en raison de la complexité du scrutin, voire de la déception des Afghans face à la lenteur de la démocratisation, selon les observateurs. Comme l’élection présidentielle d’octobre 2004, les élections parlementaires de dimanche ont été relativement pacifiques, en dépit d’attaques isolées qui ont fait 9 morts, dont un soldat des forces spéciales françaises, et malgré la volonté affichée par les rebelles antigouvernementaux, notamment les talibans chassés du pouvoir à la fin 2001, de faire dérailler le scrutin. Au final, seuls 19 centres de vote, sur 6 800, ont été attaqués par des tirs d’armes légères, qui ont blessé trois civils, et 16 n’ont pas pu ouvrir pour des raisons de sécurité dans six provinces (Logar, Helmand, Day Kundi, Oruzgan et Kandahar dans le Sud, Baghlan dans le Nord), a précisé dimanche le directeur de la commission électorale afghane (JEMB), Peter Erben. Il y a bien eu des irrégularités, notamment des intimidations, des votes multiples ou une partialité de certains employés électoraux, mais d’une ampleur limitée, ont noté les observateurs du scrutin. Le dépouillement des votes doit commencer aujourd’hui, les premiers résultats devraient être connus vers le 10 octobre, les résultats définitifs étant prévus le 22 octobre, après l’examen d’éventuelles plaintes. La communauté internationale, qui assiste financièrement et militairement le pays, dévasté par 25 ans de guerre, depuis la chute des talibans à la fin 2001, s’est félicitée hier du bon déroulement général des élections. Fidèle soutien du président afghan Hamid Karzai, le président américain George Bush s’est ainsi réjoui d’« un pas important » sur la voie d’un « État démocratique ». La commission électorale afghane a annoncé hier que la participation au scrutin de dimanche a été « un peu supérieure à 50 % », un chiffre qui serait largement inférieur aux 76 % enregistrés lors de l’élection présidentielle d’octobre 2004, qui avait vu la victoire de Hamid Karzai. « Près de 6 millions d’Afghans ont voté, soit une participation légèrement supérieure à 50 % », a déclaré M. Erben, à partir des décomptes émanant de 35 % des quelque 6 200 centres de vote, confirmant des estimations données dès dimanche par des observateurs indépendants. « Plusieurs éléments ont contribué à cette baisse de la participation », explique Neik Mohammed Kabuli, un responsable du National Democratic Institute (NDI), une ONG d’éducation civique financée par l’aide américaine. M. Kabuli cite notamment « l’inquiétude face aux menaces d’attaques », « un scrutin rendu très compliqué par le grand nombre de candidats » et « la lassitude des Afghans, qui avaient placé beaucoup d’espoirs dans la Constitution et l’élection présidentielle de 2004, et estiment que rien n’a changé ». Le système électoral choisi, qui excluait les partis politiques et proposait plusieurs centaines de candidats à une population à plus de 70 % illettrée, a posé beaucoup de difficulté aux électeurs, dont un certain nombre ont avoué avoir voté au hasard, donnant des allures de loterie au scrutin. Plusieurs observateurs soulignent également un autre élément négatif : la mansuétude des autorités à l’égard des chefs de guerre et de milices locales, qui devraient être bien représentés au Parlement au terme d’une campagne marquée par de nombreuses intimidations et des achats de voix. « La forte présence des seigneurs de guerre n’a pas favorisé la participation », note M. Kabuli. « Les gens ont été déçus par le faible nombre d’exclusions » des candidats (une trentaine), abonde Nader Nadery, un des responsables de la Commission indépendante afghane des droits de l’homme (AIHRC). Selon M. Nadery, « la démocratisation du pays, qui prendra plusieurs législatures, passe par un changement rapide de système électoral et la constitution de partis politiques ». Emmanuel DUPARCQ (AFP)

Les élections parlementaires afghanes se sont déroulées sans accroc majeur, mais avec une participation de l’ordre de 50 % seulement, en raison de la complexité du scrutin, voire de la déception des Afghans face à la lenteur de la démocratisation, selon les observateurs.
Comme l’élection présidentielle d’octobre 2004, les élections parlementaires de dimanche ont été...