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Actualités - CHRONOLOGIE

Pyongyang s’engage à abandonner son arsenal atomique militaire contre l’espoir d’utiliser cette énergie à des fins civiles Les pourparlers sur le nucléaire nord-coréen sauvés de justesse

Les pourparlers multilatéraux sur le programme nucléaire nord-coréen ont été sauvés hier avec l’adoption d’une déclaration conjointe dans laquelle Pyongyang s’engage à abandonner son arsenal atomique militaire contre l’espoir d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins civiles. Les experts s’interrogeaient toutefois hier sur la sincérité de cet engagement, étant donné le passif de Pyongyang en la matière. À l’issue d’une quatrième série de discussions de vingt jours, les délégations des six pays (Chine, Russie, les deux Corées, le Japon et la Russie) traitant du dossier relatif au nucléaire nord-coréen ont signé hier à Pékin une déclaration conjointe selon laquelle la dictature nord-coréenne réaffirme s’engager à renoncer à son arsenal nucléaire militaire et à rejoindre le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) qu’elle avait quitté en janvier 2003 avant de déclarer posséder la bombe atomique. Jusqu’à présent, les discussions achoppaient sur la possibilité pour le pays le plus isolé au monde, englué dans une grave crise économique, d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins civiles en échange de l’abandon de son programme d’armes atomiques. Pyongyang réclamait notamment un réacteur à eau légère. Si aucun engagement n’a été pris à ce sujet, la porte est ouverte pour des négociations à ce sujet. « La Corée du Nord a déclaré son droit à l’usage de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. Les autres parties ont indiqué respecter cette position et sont convenues que des discussions pour la fourniture d’un réacteur à eau légère à la Corée du Nord pourraient avoir lieu en temps voulu », dit la déclaration. Les six pays doivent de toutes les manières se retrouver en novembre à Pékin pour une cinquième série de pourparlers. Le texte fait également allusion à une aide économique dont pourrait bénéficier la Corée du Nord. Comme ils l’avaient laissé entendre, les États-Unis ont en outre accepté de discuter d’un possible établissement de relations diplomatiques avec Pyongyang. Washington hier faisait d’ailleurs preuve de prudence. Tout en se félicitant de l’engagement nord-coréen, la Maison-Blanche a souligné que la vérification de cet accord obtenu dans les négociations à Pékin était « essentielle ». Le chef de la délégation américaine, Christopher Hill, s’est félicité des engagements pris, mais a fait preuve de prudence. « Il est important de contrôler cet accord », a-t-il souligné. Le délégué chinois, Wu Dawei, a, pour sa part, estimé que la déclaration adoptée hier était « le résultat le plus important depuis que les pourparlers ont débuté il y a plus de deux ans ». Selon les experts, l’accord est significatif ne serait-ce que par son existence : c’est la première fois en plus de deux ans de pourparlers que les six pays conviennent une position commune. Mais beaucoup restent cependant sur leur faim. La déclaration conjointe est « vague » et n’a été obtenue que sous l’intense pression américaine, estimait hier Peter Beck, directeur à Séoul de l’organisation indépendante International Crisis Group (ICG). « Les États-Unis ont dit que s’ils n’obtenaient rien, ils allaient partir... La Corée du Nord a regardé dans le précipice, mais a décidé qu’elle n’était pas encore prête à sauter. Alors ils ont conclu cette vague déclaration », a-t-il ajouté, avant d’avertir : « Les positions fondamentales n’ont pas changé. Quand les participants reviendront en novembre pour la cinquième série de négociations, ils reviendront plus ou moins au point de départ. » La plupart des analystes doutent cependant de la capacité de la dictature communiste à respecter ses engagements, tant son passé en la matière est peu encourageant. En 1994 déjà, Pyongyang avait signé un traité bilatéral avec les États-Unis dans lequel elle s’engageait à ne pas poursuivre de programme nucléaire. Mais en 2002, Washington révélait que la Corée du Nord avait rompu cet accord et développait en secret un programme à base d’uranium enrichi, ce que le Nord dément. Des responsables sud-coréens font également remarquer que la Corée du Nord a violé un accord bilatéral avec son voisin du Sud, signé en 1991, et dans lequel Pyongyang s’engageait à ne pas développer de programmes nucléaires.

Les pourparlers multilatéraux sur le programme nucléaire nord-coréen ont été sauvés hier avec l’adoption d’une déclaration conjointe dans laquelle Pyongyang s’engage à abandonner son arsenal atomique militaire contre l’espoir d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins civiles. Les experts s’interrogeaient toutefois hier sur la sincérité de cet engagement, étant donné...