Rechercher
Rechercher

Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE Christine Streuli: «La peinture est un champ de recherche…»

Arrivée à Beyrouth en droite ligne de Zurich où elle vit, Christine Streuli aime la musique électro pop et apprécie déjà, grâce à son bref séjour libanais, la gastronomie libanaise et la chanson à rythme populaire arabe. Elle a dansé au B018, au Central et affirme, tout enthousiaste et presque étonnée: «C’est mieux que New York où on ne danse pas comme ça dans les boîtes de nuit!» Qu’on ne s’y méprenne pas, Christine Streuli est une jeune femme peintre qui expose, dans un irréprochable professionnalisme, ses œuvres à la galerie Sfeir-Semler à La Quarantaine. Tout en promenant un regard goulûment curieux sur un paysage et une capitale qu’elle ignore encore, elle découvre et partage, en toute simplicité, les délices de la vie des noctambules beyrouthins. Traits fins, yeux pétillants derrière de grosses lunettes de myopie à monture marron, cheveux châtain clair lisses coupés à la garçonne, jeans noir serré, chemisette bleu ciel de coupe saharienne, chaussures presque masculines style anglais, Christine Streuli, née en 1975 à Berne, se définit volontiers, avant tout, comme un peintre conceptuel. Devant ses trois mégatoiles aux couleurs exubérantes et aux mouvements traçant de belles arabesques, elle dit en souriant: «Ce ne sont pas exactement des arabesques et je travaille aussi en petit format.» Rencontre informelle, intra muros, à la galerie même où elle expose pour son étape beyrouthine, avec une jeune artiste suisse qui a le goût des voyages et une irrépressible passion de peindre. «Pour commencer, il faut clarifier un malentendu: je ne suis pas un peintre abstrait, précise-t-elle, car finalement, c’est toujours une histoire de peindre et non d’objets à peindre ! Comme je travaille beaucoup avec le vernis industriel, mes tableaux sont souvent “glossy” et, par conséquent, tout peut arriver…» Quelle impression lui laisse Beyrouth? «J’ai vécu six mois au Caire, rue Champollion, répond-elle, et c’est absolument différent. Ici il y a un air européen dans la vie, avec un mélange de modernisme et d’ancestrale sagesse arabe. L’amabilité et la culture des gens m’impressionnent. Je viens d’ailleurs de rentrer d’une visite à Baalbeck et c’est fou de beauté. D’avoir ce monument entre plaine et montagne me laisse sans paroles en tant que peintre…» Et comment définit-elle sa peinture? «Je ne me permets pas de définir un peintre, mais la peinture est un champ de recherche… Je cherche différentes formes… comment les mettre en peinture sur autre chose… C’est comme écrire un poème, une lettre, mais moi je le fais avec des couleurs. C’est une exploration des matières, des couleurs. L’aspect ornemental, décoratif n’est pas mon objectif. Je suis surtout intéressée de montrer un dessin comme une peinture: Je suis peintre et non dessinatrice. Je considère mes tableaux comme une fantaisie qui dit quelque chose. Je n’aime pas que les gens voient quelque chose de précis dans mon œuvre. Je ne voudrais pas qu’ils aient l’ombre d’une assurance dans ce qu’ils voient, mais une porte ouverte à plusieurs interprétations…» Admirant Gary Yum, Katarina Grosse et Sol Lewitt pour l’art du pinceau, lisant Néguib Mahfouz, Max Frisch (patriotisme oblige) et Robert Walser, Christine Streuli, infatigable voyageuse (elle a vécu à Berlin et New York), confie toutefois qu’elle « rêve d’avoir un lieu de chute pour une vie plus sédentaire». Et d’ajouter: «Mais je ne sais pas encore exactement où… Comme peindre est ma priorité, je n’aime pas séparer la vie de l’art. C’est pour moi une vie d’artiste que de vivre curieux… Et je pense que tout le monde devrait s’occuper d’art! Tout m’inspire et je sais que le Liban et Beyrouth si “powerful” (eh oui, une Suisse qui s’exprime mieux en anglais qu’en français, c’est ça l’histoire des cantons!) vont certainement m’inspirer.» Edgar DAVIDIAN

Arrivée à Beyrouth en droite ligne de Zurich où elle vit, Christine Streuli aime la musique électro pop et apprécie déjà, grâce à son bref séjour libanais, la gastronomie libanaise et la chanson à rythme populaire arabe. Elle a dansé au B018, au Central et affirme, tout enthousiaste et presque étonnée: «C’est mieux que New York où on ne danse pas comme ça dans les boîtes de...