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Actualités - OPINION

ÉCLAIRAGE Les forces palestiniennes se plaignent de manquer d’armes

Les forces de sécurité palestiniennes affirment se trouver dans une situation impossible : elles sont chargées de maintenir l’ordre dans la bande de Gaza sans en avoir les moyens. Des représentants de l’Autorité palestinienne craignent le déclenchement d’une « guerre civile ». Ils affirment que les forces de maintien de l’ordre affaiblies par les attaques israéliennes pendant l’intifada et l’adhésion de certains de leurs hommes à des groupes armés ne sont pas en mesure d’assurer leur mission. Israël accorde peu de crédit à ces arguments, estimant que les 40 000 hommes des forces de sécurité sont suffisants pour faire face aux différents groupes armés. Les troupes palestiniennes ont été dépassées la semaine dernière après le départ de l’armée israélienne lorsque des milliers de Palestiniens se sont précipités dans les anciennes colonies de la bande de Gaza, alors que d’autres s’infiltraient en Égypte. Pour le colonel Jamal Kayed, chef de la sécurité au sud de la bande de Gaza, la faute en revient à Israël. « Les Israéliens nous empêchent de nous armer et de nous entraîner avant de nous demander de sévir contre les mouvements islamistes », s’insurge-t-il. « J’ai l’impression que les Israéliens cherchent à ce que l’Autorité palestinienne soit obligée de faire face à une guerre civile qui la fragiliserait davantage et leur permettrait de nous dire ce que nous avons à faire », ajoute-t-il. Au début de l’année, Israël a rejeté une demande américaine de fournir à la police palestinienne des armes lourdes et l’offre russe d’équiper les forces palestiniennes de 50 véhicules blindés légers. Pour tenter d’imposer son autorité et assurer le calme, le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas estime que le meilleur moyen est de négocier. Le colonel Kayed espère de cette manière rallier les activistes aux forces de sécurité alors que certains ont d’ores et déjà été recrutés par la police palestinienne avant le début de l’intifada en septembre 2000. Mais les groupes les plus radicaux, comme le Hamas ou les Brigades des martyrs d’al-Aqsa, la branche armée du Fateh, le parti de M. Abbas, ne sont pas disposés à déposer leurs armes ni à se rallier au gouvernement palestinien. Sur ce point, le chef des Brigades des martyrs d’al-Aqsa à Khan Younès, Abou Sayef, est formel. Selon lui, son groupe ne renoncera pas à la lutte armée et l’Autorité palestinienne va devoir sauver la réputation du Fateh, affaibli par cinq ans d’intifada et sérieusement concurrencé par le Hamas. « Nous sommes très proches de la population palestinienne et nous sommes davantage populaires que l’Autorité palestinienne », soutient Abou Sayef qui a quitté le gouvernement palestinien au début de l’intifada, alors qu’il était un officier des services de renseignements. De leur côté, les responsables israéliens estiment que les forces de sécurité palestiniennes font preuve de faiblesse car elles ne savent pas s’imposer. Israël estime, en effet, que l’Autorité palestinienne dispose de suffisamment d’armes, avec les 15 000 fusils distribués, pour assurer la sécurité en Cisjordanie et dans la bande de Gaza après le processus de paix à Oslo en 1993. Ned PARKER (AFP)
Les forces de sécurité palestiniennes affirment se trouver dans une situation impossible : elles sont chargées de maintenir l’ordre dans la bande de Gaza sans en avoir les moyens.
Des représentants de l’Autorité palestinienne craignent le déclenchement d’une « guerre civile ». Ils affirment que les forces de maintien de l’ordre affaiblies par les attaques israéliennes pendant...