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Actualités - CHRONOLOGIE

La participation pourrait être inférieure à celle enregistrée lors de la présidentielle Des millions d’Afghans ont élu leur Parlement sur fond d’insécurité contenue

Des millions d’Afghans et d’Afghanes ont élu hier leur Parlement pour la première fois depuis 35 ans. Contrairement aux craintes de nombreux observateurs, les violences liées aux talibans, si elles ont fait 9 morts dont un soldat français, n’ont pas perturbé le scrutin. Près de 12,5 millions d’Afghans et d’Afghanes de plus de 18 ans étaient appelés à élire parmi 5 770 candidats leurs représentants à une Assemblée nationale (Wolesi Jirga, 249 sièges) et dans 34 conseils provinciaux (420 sièges), pour la première fois depuis 1969. Ouverts à 6h, les bureaux de vote ont fermé comme prévu à 16h, même si certains sont restés ouverts pour permettre le vote d’électeurs en attente. Aucune estimation officielle de participation n’était disponible hier à la clôture du scrutin, mais l’association Free and Fair Elections in Afghanistan (FEFA), qui avait déployé 7 000 observateurs indépendants dans la quasi-totalité des provinces afghanes, l’a estimée « à 50 % ou un peu plus ». Une telle participation marquerait une forte baisse par rapport aux 76 % enregistrés lors de l’élection présidentielle d’octobre 2004. « Il y a eu plus de participation dans les villes, notamment de la part des femmes, mais beaucoup moins dans les campagnes, où c’est la saison des moissons », a expliqué pour sa part Shahir Zahine, directeur général du groupe de médias afghan Kilid. Le directeur de la FEFA, Nader Nadery, qui a fait état de quelques irrégularités, a estimé que les électeurs avaient également été découragés par le trop grand nombre de candidats (près de 5 800 au total) et « le sentiment que les plus puissants avaient bien plus de chances d’être élus que les autres ». De fait, selon nombre d’observateurs, le Parlement devrait comprendre de nombreux élus liés aux anciens commandants moujahidine du Nord et de l’Ouest, et aux leaders tribaux du Sud et de l’Est, et seulement une minorité d’indépendants et d’anciens communistes. Selon Françoise Hostalier, observatrice de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), le nombre élevé de candidats et la densité de certains bulletins de vote – qui comportaient souvent plusieurs pages et parfois plusieurs centaines de noms – ont entraîné une confusion telle que « 20 % des candidats pourraient être élus de manière aléatoire ». Certains bureaux de vote n’ont en outre pas pu ouvrir pour des raisons de sécurité dans quelques districts (sur près de 400 dans tous le pays) du Sud et du Sud-Est, a indiqué Peter Erben, directeur de la commission électorale afghane, gérée en grande partie par l’ONU. « J’assiste à une consultation extrêmement saine », s’est-il toutefois réjoui. Les premiers résultats devraient être connus vers le 10 octobre, les résultats définitifs étant prévus le 22 octobre, après l’examen d’éventuelles plaintes. Dès hier, le président afghan, Hamid Karzai, ne cachait pas sa joie. « C’est un jour d’autodétermination pour le peuple afghan, a-t-il dit en votant sous bonne garde à la présidence. C’est pourquoi nous sommes en train d’écrire l’histoire après 30 ans de guerres, d’interventions, d’occupation et de malheurs. » Plusieurs incidents, concentrés dans le sud et le sud-est du pays, ont eu lieu samedi soir et hier, et tué neuf personnes, dont quatre talibans présumés et deux policiers afghans. Parmi ces victimes, figure également le premier soldat français tué en Afghanistan depuis l’arrivée de la communauté internationale dans le pays à la fin 2001. Ce militaire a été tué samedi soir par l’explosion d’une bombe artisanale dans le sud de l’Afghanistan, où est stationné depuis l’été 2003 un contingent d’environ 200 hommes des forces spéciales françaises. Les militants de l’ancien régime fondamentaliste s’étaient engagés à faire dérailler le processus démocratique afghan.
Des millions d’Afghans et d’Afghanes ont élu hier leur Parlement pour la première fois depuis 35 ans. Contrairement aux craintes de nombreux observateurs, les violences liées aux talibans, si elles ont fait 9 morts dont un soldat français, n’ont pas perturbé le scrutin.
Près de 12,5 millions d’Afghans et d’Afghanes de plus de 18 ans étaient appelés à élire parmi 5 770...