Commerce Lamy assigne sa « feuille de route » à l’OMC

Le nouveau patron de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, a fixé hier leur « feuille de route » aux 148 États membres afin de relancer les négociations sur la libéralisation des échanges mondiaux, à trois mois d’une conférence cruciale à Hong Kong. « Nous sommes comme une équipe de football qui entame une période d’entraînement intensif avant un match crucial, et ce match crucial commence le 13 décembre à Hong Kong », a résumé le directeur général de l’OMC en réunissant les États membres pour la première fois depuis sa prise de fonctions le 1er septembre. L’OMC est entrée dans une phase de négociations intensives à l’approche de la conférence ministérielle de Hong Kong, qui doit couronner le cycle de négociations lancé à Doha (Qatar) en 2001. Un accord de libéralisation des échanges pourrait injecter 500 millions de dollars par an dans l’économie mondiale, selon des économistes, mais le « cycle de Doha », qui aurait déjà dû être bouclé à la fin de l’an dernier, bute sur une rivalité Nord-Sud à propos de l’agriculture. « L’objectif fondamental est de parvenir à Hong Kong aux deux tiers de la négociation, avant de conclure en 2006 », a expliqué M. Lamy lors d’une conférence de presse. L’ancien commissaire européen a averti que le cycle de Doha « pourrait échouer » et qu’il a déjà prévu un scénario au cas où ce « cauchemar » devait se réaliser. La négociation bute en effet aussi depuis plusieurs mois sur un différend euro-américain : les Européens demandent aux Américains de réduire les soutiens versés à leurs agriculteurs, tandis que les États-Unis réclament au préalable une ouverture plus grande du marché européen aux importations agricoles. À Hong Kong, les États membres devront se mettre d’accord sur une date pour l’élimination des subventions à l’exportation, a réclamé M. Lamy, reprenant une revendication de longue date des pays en développement. Les États devront aussi s’engager sur des baisses chiffrées des aides aux agriculteurs ainsi que sur une formule de baisse des droits de douane.