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Cinq Palestiniens se noient en découvrant la mer La plage, un avant-goût de liberté

Des Palestiniens ont à peine attendu le départ des derniers soldats israéliens de Gaza pour s’ébattre joyeusement sur la plage jusque-là interdite de l’ancienne colonie israélienne de Shirat Hayam (notre photo). Des dizaines de jeunes se sont jetés dans la Méditerranée agitée réalisant ainsi leur rêve, après avoir été confinés dans des villes comme Khan Younes ou Rafah pendant les cinq années de l’intifada. Des adolescents comme Rami Abou Khair, âgé de 15 ans, n’ont pas lésiné, prévoyant de rester sur la plage plusieurs jours. Mais cinq d’entre eux sont morts noyés après avoir été dans l’eau sans savoir nager. La police palestinienne n’a pas réussi à les empêcher de pénétrer dans cette ancienne colonie tellement ils étaient déterminés à se baigner dès que le dernier char de l’armée israélienne serait parti. Après les souffrances qu’ils ont connues pendant l’intifada, c’était pour eux un « droit accordé par Dieu ». « Nous sommes tellement contents de voir enfin la mer », s’exclame Rami Abou Khair, alors qu’il prépare sur la plage un feu de joie avec son ami Mohammed Nimr, âgé de 18 ans. Alors qu’il y a seulement trois semaines, les jeunes colons savouraient leurs derniers jours au bord de la mer, c’est maintenant au tour de Rami et Mohammed. D’autres choisissent la religion pour accompagner ces retrouvailles avec la mer, comme Tawfiq Hamas, 29 ans, qui a prié avant de rentrer dans l’eau. « Quelle émotion de prier ainsi avant de nager », explique-t-il, l’air satisfait. Les pêcheurs aussi se réjouissent du départ de l’armée israélienne alors qu’ils n’ont pas pu partir en mer pendant une grande partie de l’intifada. Naim Khanan, 44 ans, ne dissimule pas sa joie de jeter son filet de pêche à l’eau. Son bateau orange et vert de 14 m, qui est à quai, aura besoin d’un mois de réparation en tout genre avant de repartir en mer. Assis à l’ombre d’un hôtel désaffecté, huit membres de « l’Armée Populaire » du Fateh, le mouvement du dirigeant Mahmoud Abbas, fument le narguilé et regardent les vagues se briser à leurs pieds. Ils parlent de leur futur et l’un d’entre eux prend en exemple un tas de débris brûlés pour montrer que les Israéliens ne leur ont rien laissé. Un autre, Salih Gabana, s’abandonne à quelques vers de poésie en pensant au paradis qui l’attend dans les fonds marins.

Des Palestiniens ont à peine attendu le départ des derniers soldats israéliens de Gaza pour s’ébattre joyeusement sur la plage jusque-là interdite de l’ancienne colonie israélienne de Shirat Hayam (notre photo).
Des dizaines de jeunes se sont jetés dans la Méditerranée agitée réalisant ainsi leur rêve, après avoir été confinés dans des villes comme Khan Younes ou Rafah...