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Actualités - REPORTAGE

CONGRÈS - Des traitements qui bénéficient davantage aux hommes… La santé cardiaque des femmes au cœur des débats de la Société européenne de cardiologie (photo)

Stockholm, de notre envoyée spéciale Nada MERHI La santé cardiaque des femmes a été cette année au cœur des travaux du vingt-septième congrès annuel de la Société européenne de cardiologie (ESC) dont les travaux ont eu lieu du 3 au 7 septembre à Stockholm, en Suède. Et cela d’autant plus que les femmes manifestant des symptômes cardiaques ne sont pas traitées avec autant de soin que les hommes, d’après la Euro Heart Survey, une étude menée par la ESC. Incluant 3 779 patients dans trente-deux pays du Vieux continent, Euro Heart Survey a montré que « les femmes qui se plaignent de douleurs à la cage thoracique sont moins prises au sérieux et reçoivent un moins bon traitement que les hommes dans la même situation ». Elles ont en fait 20 % moins de chances d’être examinées par un médecin que les hommes présentant les mêmes douleurs et symptômes. Également selon la Euro Heart Survey, les femmes, « même si elles sont moins nombreuses à avoir un diagnostic positif, ont 40 % moins de chances qu’un patient de sexe masculin de se faire prescrire une angiographie pour vérifier si elles souffrent d’une obstruction coronarienne ». Enfin, « une fois le diagnostic posé, une femme a moins de chances qu’un homme de bénéficier de thérapies de nature à prolonger leur espérance de vie », souligne l’étude. Ces résultats sont inquiétants, a estimé la Société européenne de cardiologie qui a déploré le fait que « les femmes souffrant d’une angine de poitrine et atteintes de difficultés vasculaires avaient deux fois plus de chances que les hommes de mourir ou d’être victimes d’une crise cardiaque que les hommes présentant les mêmes symptômes ». Ces constats ont poussé le président de la ESC, le Dr Michael Tendera, à déplorer les écarts inquiétants observés au niveau des audiences médicales concernant la connaissance et la compréhension des maladies cardiovasculaires chez les femmes. « C’est la raison pour laquelle la ESC s’engage à assurer l’éducation et la recherche dans ce domaine », a-t-il déclaré. Et d’annoncer qu’en décembre prochain, la ESC publiera un manuel relatif à la médecine cardiovasculaire, le premier à être publié par une société internationale de cardiologie. Dans le cadre de cette réunion annuelle de l’ESC, qui a réuni près de 28 000 médecins, journalistes et professionnels du domaine, les responsables de la santé publique ont réitéré leur appel à inclure « la santé du cœur » à la politique de développement en Europe. L’hypertension, un mal à prendre très au sérieux La nécessité de contrôler la tension artérielle pour diminuer les risques de maladies cardiovasculaires a constitué l’un des thèmes-clés à l’ordre du jour du congrès annuel de la Société européenne de cardiologie, d’autant qu’il s’agit d’une maladie qui touche près de 25 % de la population mondiale. « L’hypertension est en expansion dans le monde. Asymptomatique, elle est à l’origine de sévères complications rénales, cardiaques, vasculaires et cérébrales », déplore le Pr Giuseppe Mancia, doyen de la faculté de médecine à l’Université de Milan, Bicocca, en Italie, dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour. La tension artérielle est mesurée plus fréquemment, ce qui permet de diagnostiquer un plus grand nombre de personnes souffrant d’une hypertension. D’autre part, le vieillissement de la population contribue à l’apparition de la maladie chez un plus grand nombre d’individus. « Mais l’une des principales causes de l’expansion de l’hypertension demeure la surcharge pondérale et l’obésité observées de plus en plus au sein des populations », note le Pr Mancia. « Le syndrome métabolique est en croissance, ce qui implique, bien évidemment, une augmentation du nombre de personnes souffrant d’une hypertension artérielle, poursuit-il. Il existe sûrement d’autres facteurs qui sont plus difficiles à démontrer, tels que le stress de la vie quotidienne. » Apparu il y a une vingtaine d’années aux États-Unis, le syndrome métabolique est considéré comme le mal de la civilisation moderne. « C’est une concomitance de plusieurs anormalités observées au niveau de la tension artérielle, de l’indice de masse corporelle (IMC ou BMI), ainsi que du métabolisme du glucose et des lipides », observe le Pr Mancia. Trois de cinq Cinq critères sont mondialement adoptés pour définir le syndrome métabolique : une obésité viscérale (une taille supérieure à 102 cm chez l’homme et à 88 cm chez la femme), une anomalie lipidique (un taux de triglycérides supérieur à 150 mg/dl et de LDL-cholestérol supérieur à 160 mg/dl), une diminution du HDL-cholestérol, une intolérance au glucose et une hypertension (une tension artérielle supérieure à 130-85 mm Hg). « L’existence chez un individu de trois de ces cinq facteurs est suffisante pour diagnostiquer un syndrome métabolique, note le Pr Mancia. Lorsqu’il s’installe, ce syndrome augmente considérablement les risques de développer des maladies cardiovasculaires. » La surcharge pondérale est un facteur important dans l’apparition du syndrome métabolique. « C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, ce syndrome est observé non seulement en Europe du Nord et en Amérique du Nord, mais aussi dans les pays de la Méditerranée, en Italie à titre d’exemple, où près de 20 % de la population en souffre, ajoute le Pr Mancia. Dans le passé, le traitement de ce syndrome était essentiellement non pharmacologique, en ce sens que le patient suivait un régime alimentaire faible en calories et augmentait son activité physique, en vue de perdre du poids. Actuellement, on se demande s’il ne faut pas inclure en plus des médicaments qui aident à contrôler l’hypertension et qui agissent sur la résistance à l’insuline. » Des patients sous-traités Pourquoi l’hypertension est-elle dangereuse ? « Parce que, comme je l’ai déjà souligné, l’hypertension est un important facteur de risque à l’origine d’un grand nombre de maladies cardiovasculaires, répond le Pr Mancia. Elle peut également être à l’origine d’attaques cérébrales, d’une défaillance cardiaque, de maladies coronariennes ou d’une insuffisance rénale. Compte tenu de tous ces facteurs, il n’est pas surprenant que l’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation mondiale de cardiologie considèrent l’hypertension artérielle comme étant la première cause de décès dans le monde. » Et pourtant, certains patients continuent à être sous-traités. « C’est un problème majeur, regrette le Pr Mancia. Bien que nous disposions actuellement d’une large panoplie de médicaments qui contribuent à la baisse de la tension artérielle, la majorité des patients n’ont pas leur hypertension contrôlée, en ce sens que leur tension continue à être supérieure à 140 sur 90 mm Hg. Les chiffres diffèrent d’une étude à une autre, mais la plupart des recherches ont montré que moins de 20 % des personnes hypertendues sont bien contrôlées. Il est à noter que les personnes dont la tension n’est pas contrôlée font face à un plus grand risque de maladies cardiovasculaires. Ce qui a donc un impact énorme sur la santé publique. » À qui incombe la faute ? « Je pense qu’on peut répartir la responsabilité sur trois catégories », signale le Pr Mancia. Il y a, d’une part, les patients, dont une grande majorité ne suit pas rigoureusement le traitement, puisqu’ils ne sont pas dérangés par l’hypertension. Certains ne réalisent pas la nécessité de suivre le traitement « à vie », principalement parce qu’ils ne constatent pas les avantages immédiats du traitement. « Il est donc difficile de traiter ces patients, puisque les bénéfices ne peuvent se ressentir que vingt ans plus tard », remarque le Pr Mancia. Il y a, d’autre part, les spécialistes qui, dans plusieurs cas, « abandonnent le traitement trop tôt ». Viennent enfin les conditions sociales. « Pour maintenir une bonne relation de soignant-soigné, les médecins doivent recevoir leurs patients assez souvent, trois ou quatre fois par an, note le Pr Mancia. Si le déplacement est difficile et qu’il y a une longue liste d’attente dans la clinique du praticien, le patient est découragé. Il est plus enclin à ne pas respecter l’intégralité du traitement. Sans oublier qu’il s’agit d’un traitement coûteux, qui doit être suivi à vie. » Mono-thérapie v/s combinaison médicale Une combinaison d’au moins deux médicaments est importante pour un meilleur contrôle de la tension artérielle. C’est le résultat de plusieurs études cliniques qui ont montré l’efficacité d’une telle stratégie chez au moins les deux-tiers des patients. « Ces faits ont poussé la Société européenne de cardiologie à recommander aux médecins le recours à une combinaison de deux médicaments, au moins pour les patients à haut risque, affirme le Pr Mancia. Les médicaments seront administrés au début à de faibles doses qui seront augmentées progressivement. » « Il s’agit d’une option que les praticiens doivent prendre en considération au lieu de s’amuser à essayer un médicament à la fois, d’autant que dans plusieurs cas, seule la combinaison de deux médicaments peut assurer les mécanismes nécessaires à la réduction de la tension artérielle, insiste-t-il. Malheureusement, ces recommandations ne sont pas appliquées dans les pratiques cliniques comme il le faudrait, les spécialistes continuant à avoir recours à des mono-thérapies séquentielles, passant d’un médicament à un autre. Ils ne réussissent donc pas à contrôler la tension artérielle et perdent le temps de leur patient, puisque plusieurs mois sont nécessaires pour décider de l’efficacité d’une mono-thérapie. » Cela n’a d’autre effet que d’amoindrir la confiance des patients en leur médecin et son aptitude à contrôler leur tension artérielle. La « super aspirine » avant l’angioplastie diminuerait de 45 % le risque de décès et de récidive d’infarctus Administrer aux personnes victimes d’un infarctus du myocarde du clopidogrel, un antiagrégant plaquettaire spécifique baptisé « super aspirine », avant de procéder à une angioplastie diminuerait de 45 % le risque de décès, de récidive d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral, qui pourront survenir dans le mois qui suit l’angioplastie. Tels sont les résultats de l’étude PCI-Clarity, présentés au cours des travaux de l’ESC, à Stockholm. Réalisée en collaboration avec les laboratoires Sanofi-Aventis, cette étude a été menée au Brigham and Women’s Hospital, hôpital universitaire rattaché à la Harvard Medical School, aux États-Unis. Elle a englobé 1 863 patients ayant présenté un infarctus du myocarde et devant subir une angioplastie. Également connue sous le nom d’intervention coronarienne percutanée (ICP), l’angioplastie est une technique qui consiste à dilater une artère bouchée. Elle touche, chaque année, plus de deux millions d’individus dans le monde. « Les patients faisant l’objet d’une ICP reçoivent systématiquement du clopidogrel en vue de prévenir toute complication, une fois le geste réalisé », a souligné le Dr Marc Sabatine, de la division cardiovasculaire du Brigham and Women’s Hospital et maître de conférences en médecine à la Harvard Medical School. «Nous avons constaté que la mise en route du traitement par le clopidogrel avant l’intervention permettait une réduction significative du risque de décès d’origine cardiovasculaire et de complications ischémiques après angioplastie. » L’analyse des résultats a montré que ce prétraitement diminuait de 46 % le risque de décès, d’infarctus du myocarde récidivant ou d’accident vasculaire cérébral, a noté le Dr Sabatine, co-investigateur principal de l’étude, qui précise, par ailleurs, que ce prétraitement a également permis de réduire de 38 % le risque d’infarctus du myocarde récidivant ou d’accident vasculaire cérébral durant l’intervalle précédant l’ICP. Et le Dr Sabatine d’insister sur le fait que cette stratégie pourrait sauver un patient sur vingt-trois atteints d’un infarctus, d’un accident vasculaire cérébral ou d’un problème cardiaque. En mars 2005, le Dr Sabatine et ses collaborateurs du Brigham and Women’s Hospital avaient déjà publié dans le New England Journal of Medicine les résultats de l’étude Clarity-Timi 28. Selon les résultats de cet essai, le clopidogrel administré en complément d’un traitement classique permet de réduire de 36 % le risque de nouvelle occlusion artérielle, de deuxième infarctus du myocarde ou de décès chez les patients victimes d’un infarctus du myocarde aigu une semaine après leur admission à l’hôpital. En outre, à trente jours, le clopidogrel réduit de 20 % le risque d’accidents cliniques chez ces patients (décès d’origine cardiovasculaire, récidive d’infarctus du myocarde, ischémie récidivante nécessitant un geste de revascularisation en urgence). Une sous-étude, baptisée Clarity-ambulance, a montré que l’administration du clopidogrel en urgence pendant le transport en ambulance pouvait réduire le temps d’accès au traitement et en améliorer l’évolution. Une nouvelle héparine plus sûre que le traitement standard L’énoxaparine, une héparine de bas poids moléculaire, est plus sûre que l’héparine non fractionnée, un traitement standard utilisé actuellement chez les patients faisant l’objet d’une angioplastie coronaire programmée, selon l’essai Steeple, réalisé en collaboration avec les laboratoires Sanof-Aventis, dont les résultats ont été présentés au congrès de l’ESC. L’héparine, une substance naturelle habituellement administrée par voie intraveineuse ou sous-cutanée à l’hôpital, permet d’empêcher la coagulation sanguine et de prévenir la formation de thrombus (formation d’un caillot sanguin à l’intérieur d’un vaisseau) chez les personnes à risque. Menée chez 3 528 patients dans 124 centres investigateurs représentant l’Australie, la Belgique, le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Nouvelle-Zélande, l’Espagne et les États-Unis, l’étude Steeple a montré que l’énoxaparine permet de baisser de 57 % le taux de saignements majeurs par rapport à l’héparine non fractionnée (HNF). Les saignements sont actuellement au cœur du traitement anticoagulant des pathologies coronaires : les différents traitements ayant des efficacités similaires, c’est la notion de sécurité qui fera la différence. Les données de l’étude ont également révélé que l’administration d’énoxaparine s’accompagne d’une augmentation significative, multipliée par quatre, de la proportion de patients chez lesquels les valeurs cibles d’anticoagulation sont atteintes, durant et pendant la procédure, comparativement à l’HNF. « D’après les résultats de l’étude Steeple, il est manifeste que l’énoxaparine peut constituer une alternative mieux tolérée et aussi efficace que le traitement classique actuel, l’HNF, chez les patients faisant l’objet d’une intervention coronarienne percutanée », a déclaré le Pr Gilles Montalescot, professeur de cardiologie à l’hôpital Pitié-Salpêtrière, à Paris, et président du Comité directeur de l’essai Steeple. « On constate en outre une amélioration des bénéfices cliniques sous énoxaparine du fait de la commodité d’emploi supérieure de ce produit, comparé à l’HNF », a-t-il ajouté. De son côté, le Dr Steven Steinhbul, directeur de la recherche cardiovasculaire et de l’enseignement, maître de conférences à la division de cardiologie de l’Université du Kentucky à Lexington, aux États-Unis, et co-investigateur principal de l’essai Steeple, a précisé : « Il est important de souligner que l’avantage majeur constaté sous énoxaparine par rapport à l’HNF en termes de tolérance ne semble pas avoir été obtenu au détriment d’une moins grande efficacité, puisque la prévention des accidents ischémiques à trente jours, observée avec chacune des deux doses d’énoxaparine, s’est révélée comparable à celle de l’HNF. En bref Ó Tousser pour éviter une crise cardiaque C’est une étude originale que le Dr Tadeusz Petelenz a présentée lors du congrès de la ESC. Cet éminent spécialiste polonais espère pouvoir sauver des vies grâce à une technique basée sur la toux ! Depuis les années 1960, on sait que la circulation sanguine peut être maintenue pendant une crise cardiaque, et que les patients peuvent prévenir la mort subite en toussant. Le changement abrupt de pression permettrait de faire circuler le sang à travers le cœur. Cette technique pourrait sauver le patient en attendant l’arrivée de l’ambulance. Mais jusqu’à présent, les spécialistes doutaient de la possibilité de reconnaître les signes avant-coureurs de la crise cardiaque et de la possibilité d’engager des quintes de toux salvatrices de manière efficace. L’étude polonaise prouve désormais qu’une telle technique est possible. L’équipe a recruté 115 patients à fort risque d’arrêts cardiaques, leur a appris à reconnaître les signes annonciateurs (manque de souffle, nausées soudaines, suées…) et la technique de réanimation cardio-pulmonaire par la toux. Ces personnes ont utilisé cette technique 365 fois face aux symptômes caractéristiques. Dans 292 cas, les symptômes ont disparu et seuls 73 ont eu besoin d’une assistance médicale supplémentaire. Tous ont survécu jusqu’à ce qu’un traitement adéquat leur soit prodigué (pacemaker, chirurgie, médicaments). Selon les auteurs, cette technique devrait être rapidement élargie. Plus sceptiques, certains spécialistes notent qu’on ne sait pas si les patients ont effectivement subi un arrêt cardiaque. De plus, la petitesse de l’échantillon et l’absence de comparaison peuvent atténuer l’engouement suscité par un principe séduisant. Quels que soient les retentissements de cette étude, n’oubliez pas qu’en cas de symptômes annonciateurs, la meilleure réaction reste d’appeler le 140 (Croix-Rouge libanaise). Ó Les symptômes de l’insuffisance cardiaque encore méconnus Les symptômes de l’insuffisance cardiaque encore méconnus Une enquête menée à une large échelle dans neuf pays du Vieux continent a montré que la majorité de la population ignore les symptômes de l’insuffisance cardiaque et a de fausses idées concernant la gravité de la maladie. Des résultats surprenants qui mettent en danger les individus à haut risque, qui ne penseront pas à demander suffisamment tôt une assistance médicale. L’étude a montré que seuls 3 % des individus interrogés réussissent à identifier la maladie en se basant sur une description des symptômes classiques. Les personnes interrogées ont également des idées erronées concernant la gravité de la maladie, puisque plus de 60 % d’entre elles estiment que les individus souffrant d’une insuffisance cardiaque vivent plus longtemps que les personnes atteintes d’un cancer, à titre d’exemple. Des résultats qui ont poussé les auteurs de l’étude à envisager la mise en place d’un programme européen de sensibilisation et d’éducation qui sera adressé non seulement au grand public, mais aussi aux médecins généralistes.

Stockholm, de notre envoyée spéciale Nada MERHI

La santé cardiaque des femmes a été cette année au cœur des travaux du vingt-septième congrès annuel de la Société européenne de cardiologie (ESC) dont les travaux ont eu lieu du 3 au 7 septembre à Stockholm, en Suède. Et cela d’autant plus que les femmes manifestant des symptômes cardiaques ne sont pas traitées avec autant de...