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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL LIBAN-JAZZ - Des rives boueuses du Mississippi à Zouk Mikaël Liz McComb : touchée par un ange

Elle a une voix vibrante d’amour et un cœur gros comme ça. Liz McComb officiait samedi soir au festival Liban-Jazz en tant que grande prêtresse du gospel. Accompagnée de trois musiciens (les talentueux Jay Golden, contrebasse, Harold Johnson, orgue, et Larry Crockett, percussions), elle a donné une véritable leçon de tolérance, lancé un vibrant appel à la paix. Si d’aucuns n’ont pas retrouvé la foi en clamant God is Great et Allah Akbar, c’est que leurs âmes sont « hopelessly » damnées. Elle monte sur scène avec des pas hésitants. Un peu titubants. Un ange inquiet bat de l’aile. Est-ce la fatigue ou ce sont les pans de sa longue jupe blanche qui taquinent ses talons aiguilles ? Les touches blanches du piano reçoivent les premiers affleurements de ses longs doigts couleur chocolat. Un halo de lumière, une douce complainte, une prière mystique. Et voilà le public transporté, en l’espace d’une minute, des hauteurs de Zouk Mikaël vers les rives boueuses du Mississippi. Liz McComb a l’hémoglobine dopée de musique. Ses globules rouges s’oxygènent de notes et ses globules blancs d’amour pour ses brothers and sisters. Le résultat est là, il se manifeste dans une explosion d’énergie. Car celle qui paraissait avoir perdu l’équilibre (physique, rassurez-vous), est, à présent, tout occupée à sautiller, swinger, danser, rugir, tournoyer… Un ange – sosie du lapin égérie de la pub des batteries qui ne meurent jamais – tournoie allégrement. Insatiable, Liz implore le Seigneur, lui demande protection et pardon. Elle prie pour le monde, pour La Nouvelle-Orléans, pour le Liban, pour les Noirs et les Jaunes, pour toutes les races et les religions. La plus française des chanteuses américaines de gospel – puisqu’elle a vécu longtemps en France où elle a donné plusieurs concerts mémorables (Olympia, parvis de la Madeleine…) – puise dans son héritage personnel pour colorer son gospel de jazz. Son jeu de piano swing nous entraîne dans une folle farandole qui sait parfois se calmer pour laisser place à des titres beaucoup plus posés…Sa souplesse vocale se déploie tout naturellement, sans effets de charme superflus. Les Let my people my go ! résonnent entre deux encouragements de la diva, qui, par petites touches, invite le public à manifester sa joie. Celui-ci s’exécute sans trop se faire… prier. Il plonge aux sources du jazz, s’enthousiasme pour ce message de solidarité, se sent pousser des ailes…L’ange est là, il est en blanc, les boucles noires en bataille, les pieds nus et son chant résonne encore dans les cœurs. Amen. Maya GHANDOUR HERT
Elle a une voix vibrante d’amour et un cœur gros comme ça. Liz McComb officiait samedi soir au festival Liban-Jazz en tant que grande prêtresse du gospel. Accompagnée de trois musiciens (les talentueux Jay Golden, contrebasse, Harold Johnson, orgue, et Larry Crockett, percussions), elle a donné une véritable leçon de tolérance, lancé un vibrant appel à la paix. Si d’aucuns n’ont...