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Actualités - CHRONOLOGIE

CORRESPONDANCE Le « Washington Post » souhaite bonne chance à Mehlis

WASHINGTON - Irène MOSALLI L’atmosphère américaine ne s’annonce pas au beau fixe pour le président Émile Lahoud qui doit arriver aujourd’hui à New York. Le Washington Post, considéré comme étant le porte-parole de l’establishment, publiait hier matin un éditorial au nom du journal (non signé) intitulé « Justice au Liban » et portant sur le grand pas qui vient d’être effectué par le juge Detlev Mehlis et qui est une première au Moyen-Orient. Le timing de cet article vient renforcer la position de l’Administration. Il y est d’abord dit qu’après le mouvement populaire qui avait suivi l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri et après le départ de l’armée syrienne, le pays s’achemine vers un ordre politique plus libéral. Le quotidien ajoute : « C’est pour cela que la récente arrestation de quatre officiers de la sécurité inculpés dans cet assassinat prend de l’importance. Elle assène un coup sévère à ceux, y compris la Syrie et ceux opérant en son nom, qui veulent entraver l’ouverture politique libanaise par le biais du terrorisme. Sans compter qu’au Moyen-Orient, l’enquête sur l’assassinat de Premier ministre Rafic Hariri est une initiative révolutionnaire. Pour une fois, les auteurs d’un acte politique criminel pourront être identifiés et tenus pour responsables ainsi que les États qui les commanditent. » Il est spécifié que les quatre personnes arrêtées au Liban « sont des collaborateurs du président Émile Lahoud, un autre faire-valoir des Syriens qui est toujours en poste mais fait de plus en plus face à des pressions pour le faire démissionner ». Et le journal de rappeler que la crise avait éclaté au Liban « lorsque le président syrien Bachar el-Assad avait donné l’ordre au Parlement libanais de prolonger, en dépit de la Constitution, le pouvoir de M. Lahoud. M. Hariri avait alors protesté, ce qui lui avait valu des menaces de la part du président syrien. Quoique la plupart des Libanais, qui avaient protesté en masse contre l’assassinat de Hariri, rendaient la Syrie responsable de cet acte, peu croyaient que la vérité serait révélée. Mais il y a eu le travail diligent de l’enquêteur allemand nommé par les Nations unies pour cette affaire ». L’éditorial met aussi en relief ce « rare moment d’entente » entre l’Administration Bush et le gouvernement français qui a démontré combien les alliés occidentaux sont efficaces quand ils œuvrent ensemble au Moyen-Orient. Quant au président Assad, d’abord réticent, il a fini, sous la pression de l’Occident, par recevoir M. Mehlis, ajoute le quotidien. Le Washington Post précise à ce sujet que le président syrien sera probablement mis sur la sellette par les leaders occidentaux à l’Assemblée générale des Nations unies qui se tiendra cette semaine. « Si M. Mehlis peut donner des détails sur l’implication de la Syrie dans le meurtre de Hariri, M. Assad pourra se retrouver sur le banc des parias qu’avait déjà occupé le président libyen Mouammar Kadhafi dont le pays avait subi durant des années des sanctions internationales pour avoir été impliqué dans l’affaire Lockerbie. M. Mehlis a déjà rendu un grand service au Liban. On lui souhaite bonne chance à Damas. »
WASHINGTON - Irène MOSALLI

L’atmosphère américaine ne s’annonce pas au beau fixe pour le président Émile Lahoud qui doit arriver aujourd’hui à New York. Le Washington Post, considéré comme étant le porte-parole de l’establishment, publiait hier matin un éditorial au nom du journal (non signé) intitulé « Justice au Liban » et portant sur le grand pas qui vient d’être...