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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION Du néant au néon, l’univers de Léa Sednaoui en trois photos(photo)

Trois photos. Trois, seulement, alors que les caméras dévident indéfiniment leur trop-plein d’images. Étudiante en art conceptuel à l’académie St Martins de Londres, Léa Sednaoui a pris le parti de ne révéler de son travail que ces trois photos affichées sur les murs disponibles du Tribeca. Dans ce petit restaurant en marge de la rue Monnot, où l’on se retrouve autour d’un «bagel» pour refaire le monde, la jeune artiste offre pour un petit mois, comme autant de supports pour arrimer la pensée, trois photos prises lors d’une balade à Gemmayzé. Dans l’une, un escalier de pierre (émoussé par les pas et les pluies) donne sur un mur. Seule justifie son existence une petite ouverture à droite, même pas une porte, qui conduit sur un lieu inconnu, pissotière ou jardin. Dans l’autre, une impasse étroite éclairée par un tube de néon. Entre les deux rangées de murs moussus, le néon fait un ciel, un pont de lumière, l’éclair froid d’un flash au crépuscule. Il indique que dans ce lieu obscur et sans existence, quelque chose mérite d’être regardé. Le lendemain, sur le même lieu, la troisième photo. Il s’est passé quelque chose qui n’est pas un événement. Le tube a été détaché. Il est posé à terre, à l’angle d’un mur inachevé, à côté d’une plante grasse qui émerge d’un cube de ciment. La jeune artiste tente de définir l’art conceptuel avec des mots. Elle parle d’idée et d’audace, des œuvres inexplicables aux cimaises des musées. Elle parle de Beyrouth et de son amour de Beyrouth, de cette ville qui vibre et à laquelle elle reviendra un jour. Pour l’heure, il suffit de laisser aller son regard sur ces trois photos auxquelles l’agrandissement a conféré un supplément de mystère. Elles portent à elles seules l’émotion et la vibration de la ville, l’empreinte de l’humain au cœur de la solitude, et la présence d’une énigme au plus évident du réel. Un regard à suivre, assurément. F.A.D.

Trois photos. Trois, seulement, alors que les caméras dévident indéfiniment leur trop-plein d’images. Étudiante en art conceptuel à l’académie St Martins de Londres, Léa Sednaoui a pris le parti de ne révéler de son travail que ces trois photos affichées sur les murs disponibles du Tribeca. Dans ce petit restaurant en marge de la rue Monnot, où l’on se retrouve autour d’un...