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Actualités - CHRONOLOGIE

Finances - La hausse du prix du brut au centre des travaux de l’assemblée générale des Banques centrales arabes Siniora : « Le Liban mérite un soutien de la part des ses frères et de ses amis dans le monde »

La hausse du prix du brut, ses retombées sur les économies arabes et le rôle des Banques centrales dans une telle conjoncture ont été au centre de la 29e assemblée générale des gouverneurs des Banques centrales arabes qui s’est tenue hier à Beyrouth sous le patronage et en présence du Premier ministre Fouad Siniora. Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a estimé que dans les pays producteurs de pétrole, les Banques centrales devraient contrôler la liquidité pour empêcher l’inflation et toute bulle anormale, notamment dans le secteur de l’immobilier et sur le marché des actions. Ceci pour éviter à l’avenir toute récession qui engloutirait une partie de la richesse de ces pays. Pour les pays non producteurs de pétrole, a ajouté Riad Salamé, les Banques centrales font face à des défis provenant des difficultés à assurer les coûts supplémentaires qui grèvent leurs réserves et la balance de paiement de leurs pays. Selon lui, parallèlement à la hausse du prix du brut, le monde arabe doit affronter aussi les aléas de la tendance haussière des taux d’intérêt au niveau mondial, ce qui représenterait un coût supplémentaire aux secteurs privé et public et limiterait les possibilités de la croissance économique. D’où l’appel du gouverneur de la BDL à développer une compensation arabe et à unifier les régimes financiers en vigueur, tout en encourageant ses confrères à constituer des réserves, entre autres, en devises arabes en vue de faciliter les échanges commerciaux panarabes et l’ouverture des marchés entre eux. « Notre force en tant que négociateur pour déterminer notre position au sein de la globalisation se mesure à notre volume sur les marchés », a-t-il dit. Quant au PDG du Fonds monétaire arabe, Jassem al-Mani, tout en reconnaissant l’amélioration de l’ensemble des indicateurs économiques dans le monde arabe en raison de la hausse du prix du brut et par conséquent de l’accroissement des liquidités et des investissements dans des projets de développement, il a dressé les grandes lignes des dangers que représente une telle conjoncture pour le monde arabe. Il a estimé a priori que l’accroissement des revenus dû à la hausse du prix du brut a entraîné notamment un accroissement des dépenses courantes et une amplification du volume du secteur public. « Ce qui contrarierait les efforts de réformes entrepris par les pays de la région au cours des dernières années », a-t-il dit. Jassem el-Mani a exprimé ses craintes face au relèvement du prix de certains actifs, notamment des actifs immobiliers et des actions. Un phénomène qui, selon lui, amplifierait les spéculations, relèverait les taux d’inflation et menacerait la stabilité des prix. Il a appelé à la définition des contours du rôle des autorités monétaires au niveau du contrôle d’une telle situation. Le PDG du Fonds monétaire arabe a enfin émis des réserves au sujet de la politique des banques et institutions financières qui stimulent l’octroi de crédits à l’ombre de la conjoncture actuelle. « Ce qui accroît les dangers et réchauffe l’économie. De telles pratiques ne seraient pas celles dont les économies arabes auraient le plus besoin », a-t-il souligné. Investissements panarabes Pour sa part, le Premier ministre, Fouad Siniora, a prononcé un long discours à caractère plus politique qu’économique. Il a quand même lancé un appel d’aide au Liban à l’adresse de la communauté internationale. « Le Liban mérite une initiative de soutien de la part de ses frères et amis dans le monde. Nous avons déjà reçu des signaux effectifs de l’Arabie saoudite et du Koweït. D’autres pays et institutions financières arabes et internationales ont exprimé leur disposition à soutenir le programme de réforme. Cela permettrait au pays du Cèdre de renouer avec la croissance », a-t-il souligné. Le chef du gouvernement a réaffirmé qu’il est conscient du fait que l’endettement et le déficit budgétaire représentent le mal principal dont souffre l’économie nationale, soulignant la détermination du gouvernement à aller de l’avant pour régler ce problème, en augmentant les revenus ou en rationalisant les dépenses, tout en mettant en place des opérations de titrisation et de privatisation. S’inscrivant en faux contre ceux qui prônent l’encouragement des investissements étrangers dans le monde arabe, il a appelé les pays de la région à profiter des excédents de liquidités engendrés par la hausse du prix du brut. « L’investissement de ce seul excédent est susceptible de créer des emplois à des millions de jeunes diplômés », a-t-il conclu. Liliane MOKBEL
La hausse du prix du brut, ses retombées sur les économies arabes et le rôle des Banques centrales dans une telle conjoncture ont été au centre de la 29e assemblée générale des gouverneurs des Banques centrales arabes qui s’est tenue hier à Beyrouth sous le patronage et en présence du Premier ministre Fouad Siniora.
Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a estimé que...