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Actualités - CHRONOLOGIE

CORRESPONDANCE L’art de reproduire la nature enfantine ou les « reality » poupons (photos)

WASHINGTON-Irène MOSALLI – «Comment s’appelle-t-il ? Mon Dieu qu’il est mignon ! Et quel âge a-t-il ? » – « C’est Thimoty. Un mois. Et la vôtre ? Si potelée et si rose ! »… C’est presque comme « lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille applaudit à grands cris… » Presque, parce qu’on est là dans une exposition de poupées qui vient de se tenir à Washington et qui donnait à voir l’art de reproduire la nature telle qu’elle est, dans ses plus petits détails et de la manière la plus réaliste qui soit. Ces poupons qui sourient, font la moue ou qui ont la larme à l’œil et qui ont, à s’y méprendre, une odeur et une peau de bébé, sont des poupées de collection valant entre mille et deux mille dollars. Et nombreux ou plutôt nombreuses sont les fans de ces petits êtres de silicone, d’argile polymère ou autres matières imitant la chair humaine et dont les expressions et les attitudes sont criantes de vérité. Cette exposition a attiré plus de sept mille visiteurs. Et, cette année, la vedette revenait aux nouveau-nés que les spécialistes de cet artisanat avaient élaborés avec un grand savoir-faire. L’une d’entre elles, nommée Carol Kneisley, est passée maître dans cet art. Ancienne institutrice et couturière, elle conçoit et réalise ses poupées avec un grand sens esthétique. Ici, on est loin des poupées choux-fleurs et autres jouets informes. Les siennes sont fascinantes par leur ressemblance aux modèles palpitant de vie auxquels elles empruntent toute la morphologie en tentant de rendre aussi leurs pulsions : des petits doigts aux orteils, en passant par les plis du cou, du ventre et des gambettes. Ces bébés faits main pèsent autant que ceux procurés par leurs pères et mères. Sans compter qu’ils sont habillés de la même façon. Pour les réaliser, Carol Kneisley a passé de longues heures à observer les nouveau-nés dans les nurseries des maternités. Ce qui lui a donné l’idée d’ajouter à sa ribambelle un enfant de quelques jours ayant toujours un bout du cordon ombilical, médicalement retenu par une pince, en attendant qu’il tombe de lui-même. Certains sont même circoncis. Cette saison, Kneisley, baptisée la Gepetto des temps modernes, a donné le jour à une trentaine de simili-enfants, âgés de 10 jours à 12 mois. Et ceux qui veulent en faire leurs propres enfants n’hésitent pas à payer mille dollars ou plus. Qui achète ces « reality » poupons qui tiennent et du bibelot et de l’objet fétiche ? Et pour quelle raison ? L’esprit de collection y est pour beaucoup. Et il y a, dit-on, les motifs entretenus par l’inconscient : une enfance mal vécue, le fait de n’avoir pas d’enfant, l’évasion dans les jeux innocents. Autant de raisons qui font que les acquéreurs ne regardent pas les prix. Rencontrée dans le cadre de cette exposition : une quadragénaire qui a déjà acheté neuf poupées de diverses dimensions, dont l’une de la taille d’un enfant de cinq ans. Coût de cette fantaisie : environ neuf mille dollars. Pour ce qui est de la créatrice des joujoux pour adultes, Carol Kneisley, elle est dans le métier depuis déjà cinq ans. Elle confie que sa première poupée était terrible, car elle n’arrivait pas à capter les traits d’un nouveau-né. Il lui avait fallu travailler pendant six mois pour modeler un bébé qui ne ressemble pas à un petit homme.

WASHINGTON-Irène MOSALLI

– «Comment s’appelle-t-il ? Mon Dieu qu’il est mignon ! Et quel âge a-t-il ? »
– « C’est Thimoty. Un mois. Et la vôtre ? Si potelée et si rose ! »…
C’est presque comme « lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille applaudit à grands cris… » Presque, parce qu’on est là dans une exposition de poupées qui vient de se tenir à...