Le député du Batroun juge « inadmissibles » les propos du chef de l’État Baabda tente d’influencer le cours de la justice, accuse Harb

Le député du Batroun, Boutros Harb, a estimé hier que la manière avec laquelle le président de la République, Émile Lahoud, a réagi à l’arrestation mardi des quatre officiers poursuivis dans l’affaire Hariri « porte une grande erreur ». « Donner un satisfecit au général Moustapha Hamdane en disant qu’il est l’un des meilleurs officiers de l’armée libanaise, alors qu’il est accusé d’avoir assassiné un Premier ministre du poids de Rafic Hariri, n’intervient pas en faveur de l’institution militaire», a-t-il dit, avant de poursuivre : « Si les meilleurs officiers sont comme ça, cela veut dire que l’armée est une véritable catastrophe. De tels propos sont inadmissibles. » Allant encore plus loin, M. Harb a nettement accusé le président Lahoud d’avoir « tenté d’influencer le travail de la justice pour qu’elle n’engage pas des poursuites contre les officiers sur base de soupçons ». « Cela place M. Lahoud lui-même dans une sphère de suspicion », a-t-il dit, avant d’enchaîner subtilement avec la question de l’élection d’un nouveau président de la République : « Tous ces points nous mettent face à la question de savoir comment traiter avec la présidence. Le président a exprimé sa volonté de rester jusqu’à la fin de son mandat. » « C’est une position de principe, mais cela sera-t-il possible ? » a-t-il dit. Par ailleurs, M. Harb a estimé que l’affaire des arrestations aura « des répercussions politiques sur le travail du gouvernement et sur sa capacité à accomplir sa mission dans cette période sensible de l’histoire du Liban ». « Cela aboutira à une nouvelle situation où toutes les possibilités seront à envisager, y compris la question de la présidence de la République », a-t-il conclu.