Nasrallah : « Nous ne nous défendrons pas parce que nous ne sommes pas accusés »

Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a appelé hier à mettre un terme à la récupération politique de l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri, soulignant le danger que véhiculent les rumeurs depuis quelque temps, notamment en ce qui concerne une éventuelle implication de la formation chiite dans le crime du 14 février. « Certaines parties veulent que nous accusions la commission d’enquête. Mais nous ne le ferons pas, et nous ne nous défendrons pas puisque nous ne sommes pas accusés. Nous avons accepté cette commission par égard à ceux qui l’avaient réclamée. Maintenant, nous attendons les résultats de l’enquête », a-t-il déclaré lors de la cérémonie dédiée au souvenir des victimes de la catastrophe de mercredi en Irak, avant de souligner l’importance des dernières initiatives du Bloc du futur pour décrisper l’atmosphère confessionnelle. C’est ainsi que sayyed Nasrallah a mis en garde les Libanais contre les tentatives de semer la discorde entre chrétiens et musulmans, et surtout entre sunnites et chiites. « Certaines parties veulent créer un conflit entre chrétiens et musulmans pour diviser le Liban. D’autre parties veulent également semer la discorde entre sunnites et chiites, non pas pour diviser le pays, mais pour le détruire », a-t-il dit. Il a également appelé les Libanais à « filtrer les informations » qu’ils reçoivent en faisant appel à « la raison » et à « la sagesse » avant de se laisser emporter par « les émotions ». Se déchaînant contre les rumeurs qui alimentent les tensions confessionnelles, il a déclaré : « Nous devons être courageux et donc calmes et sages, puisque le courage ne réside pas seulement dans les combats. Cela est nécessaire pour que nous puissions faire face à cette période très difficile. »